En place depuis une vingtaine d'années, Jim Balsillie et Mike Lazaridis ont certes présidé à la création et à la popularisation du Blackberry, mais ont aussi été incapables de contrer Apple et son emblématique iPhone, pas plus d'ailleurs qu'ils n'auront pu inquiéter Google et la galaxie de terminaux Android. Avec un cours de bourse qui a chuté de 75% sur l'année dernière, les deux CEO s'étaient attiré le feu des critiques notamment avec le lancement de la Playbook une tablette prometteuse sur le papier mais lancée avec des fonctionnalités pour le moins incomplètes. On rappellera à ce sujet qu'un an après sa sortie RIM devrait proposer dans les semaines à venir une mise à jour 2.0 du système de la Playbook avec comme nouvelles fonctionnalités un client email, une application de gestion des contacts et un calendrier quand l'iPad en est pourvu... depuis le premier jour. Ironiquement c'est bien la prise en charge native des emails qui a fait le succès des premiers Blackberry.
Les intéressés précisent que leur démission n'est pas le fruit de pressions extérieures mais bien leur décision. En attendant, le nouveau venu, Thorsten Heins, devra faire avec une part de marché qui s'amenuise elle aussi considérablement puisque selon Gartner celle-ci est passée de 15% fin 2010 à 11% pour le troisième troisième trimestre 2011. Et ce n'est pas la seule difficulté en vue : on pense au système BB10 qui devait remettre les Blackberry au niveau des offres Apple et Google mais qui a finalement été retardé à la fin de cette année, alors même que la nomination de Thorsten Heins à l'époque au poste de directeur des opérations était censée éviter ce genre de retards. Il ne faut pas non plus oublier la concurrence accrue de Microsoft sur le segment : le géant des logiciels veut en effet s'accaparer la troisième place coûte que coûte avec Windows Phone.
La chute du cours de bourse de RIM est par ailleurs à l'origine de rumeurs, toutes démenties, sur un éventuel rachat (voir RIM discuterait d'un rachat par Samsung (MàJ)). Bien que RIM ne fasse aucun commentaire sur les rumeurs, la marque canadienne semble ne pas avoir envisagé l'option d'une cession de ses actifs. Quant à Mike Lazaridis, fondateur de RIM, il devient vice-président et s'occupera de piloter le comité d'innovation de RIM. Le même Lazaridis se dit tellement confiant en l'avenir de sa marque qu'il s'apprête à racheter pour 50 millions de dollars de titres. Jim Basillie devrait quant à lui rester un actionnaire significatif les deux intéressés détenant chacun 5% de la compagnie.
Mike Lazaridis