Test du BlackBerry Bold 9900 : quand le clavier rencontre l'écran tactile

Test du BlackBerry Bold 9900

Une fois n'est pas coutume, le Canadien RIM (Reserch in Motion) renouvelle l'ensemble de sa gamme sur un laps de temps particulièrement court. Ainsi, les BlackBerry Bold 9900, Torch 9860, 9810 et Curve 9360 débarquent fraichement pour le plus grand plaisir des mobinautes. Aujourd'hui, nous nous intéresserons tout particulièrement au Bold 9900. Apporte-t-il des améliorations significatives ? La réponse dans les lignes qui suivent !

Design et composants [/anchor]

Sans surprises, le Bold 9900 reprend le form factor de son illustre prédécesseur. On retrouve un design candybar suffisamment large pour accueillir un écran (disposition paysage) de 640 x 480 accompagné d'un clavier complet (rétroéclairé) très confortable. Sur le plan esthétique, ce Bold se distingue principalement de son prédécesseur en introduisant un cerclage d'acier brossé sur la tranche de l'appareil qui rappelle un certain smartphone tactile... Petite anecdote à ce sujet : lors de la présentation officielle du produit, le commercial de BlackBerry n'a pas manqué de préciser que cette zone métallique ne jouait pas un rôle d'antenne, CQFD.



L'écran tactile capacitif VGA (480 x 640) multiplie le nombre de pixels par deux comparé au Bold 9000. Certes, on se situe loin des résolutions des mobiles Android ou de l'iPhone 4. Toutefois, compte tenu de la diagonale relativement faible de 2.8 pouces (le restant de la surface étant occupé par le clavier), l'écran tactile produit une image très fine. En complément de ces deux modes de saisi (écran/clavier), on retrouve un trackpad tactile cliquable qui répond parfaitement.

Sur un plan purement technique cette fois, le Bold 9900 double la puissance des précédentes séries en intégrant un processeur Qualcomm cadencé à 1.2 GHz. La mémoire est également revue à la hausse : ce nouveau Bold est équipé de 768 Mo de RAM complétée par 8 Go de stockage intégré (extensibles via carte micro SD).

BlackBerry Bold 9900 accompagné de l'ensemble de ses accessoires. On trouve un kit piéton stéréo filaire (de piètre qualité), un adaptateur secteur (format micro USB en sortie) ainsi qu'un câble micro USB de synchronisation.

Bold 9900 vu de face : l'écran VGA tactile offre un excellent rendu.

Large clavier physique confortable rétroéclairé : la marque de fabrique de BlackBerry.

Touche dédiée à l'appareil photo.

Touches de réglage de volume et bord cerclé en acier brossé.

Dos lisse et noir façon carbone

Caméra VGA en façade

Prise casque et prise micro USB dédiée au rechargement et à la synchronisation.

Pour le multimédia, RIM équipe son poulain d'un APN de 5 mégapixels (sans autofocus) avec flash. À noter également que cette fois, l'appareil est capable de réaliser des vidéos 720p.

On boucle cette description en abordant la liste des circuits sans fil. Ici, les connectivités GSM sont complétées par un circuit Wi-Fi dual bande 2.4 GHz (b/g/n) et 5 GHz (a/n). Pour les accessoires, RIM n'a pas oublié d'intégrer une puce Bluetooth compatible A2DP. Même si cela est moins habituel, on trouve une puce NFC intégrée qui permet de réaliser des payements ou des validations de titre sans contacts en présence de systèmes d'information compatibles (caisses de magasin, borne SNCF ou autre, les explications en vidéo ici).

OS 7 : du changement dans la continuité [/anchor]

Le Bold 9900 fait partie de la première lignée de smartphone de la marque à intégrer BlackBerry OS 7. D'après RIM, ce système apporte principalement une amélioration des performances Web (40 % plus rapide), une accélération graphique de l'OS ainsi qu'une prise en charge de Open GL ES 2.0 (ouvrant ainsi la voie des jeux vidéo modélisés en 3D).




Les nouvelles API multimédias du BlackBerry Java SDK v7 permettent également de réaliser des captures vidéo en HD. Enfin, même si des prototypes embarquant OS 6 embrassaient déjà la compatibilité NFC, le nouveau jeu d'API facilite désormais la création d'applications capables de lire ou d'écrire des tags NFC.




Du côté de l'interface cette fois, RIM ne révolutionne pas le genre (c'est un euphémisme). Globalement, on retrouve l'organisation et les rouages qui caractérisaient la précédente mouture de l'OS. Si l'ergonomie est loin d'être mauvaise, on s'attendait à plus d'évolutions. La couche tactile apporte un plus indéniable, mais l'interface n'est pas pensée pour en profiter pleinement. Cet aspect hybride n'est pas handicapant au quotidien, mais RIM aurait pu profiter du passage à la version 7 pour repenser son interface de manière à éviter les menus en cascades qui nous rappellent les heures de gloire de feu Windows Mobile (Windows CE, Pocket PC, etc.) qui lui-même se contentait plus ou moins de cloner un environnement desktop (Windows 95, CE 1.0 ayant été publié en 1996).

Internet[/anchor]

Lors de la présentation des mobiles, BlackBerry a évoqué un gain de rapidité de 40 % sur le Web. Si le chiffre est difficilement vérifiable, on constate bien que des efforts ont été consentis : même s'il (ou parce qu'il) fait l'impasse sur le Flash (la compatibilité HTML5 est de la partie), le butineur de poche se montre efficace. Bien sûr, les optimisations logicielles ne sont pas les seules à participer à ces bonnes performances. Ici, le coup de pouce apporté par la multiplication par deux de la fréquence et du nombre de cœurs du processeur (sans parler de la quantité de mémoire revue à la hausse) joue un rôle prépondérant.






Pour naviguer et cliquer sur les liens, on peut utiliser le mini trackpad (qui joue alors un rôle de souris), ou l'écran tactile multipoint qui répond à la perfection (les pinch and zoom sont parfaitement gérés). Au rang des fonctionnalités annexes, RIM propose un gestionnaire d'onglets qui permet d'ouvrir plus de 11 pages simultanément. Dans les faits, on évitera de tomber dans ces excès, les onglets étant relativement gourmands en mémoire et en ressources processeur. Les redimensionnements automatiques par double tap sont également de la partie, mais ces derniers ne répondent pas toujours au quart de tour, et ne centrent pas forcément le paragraphe sur la largeur de l'écran (parfois, le texte reste tronqué).







Pour ce qui est du multimédia en streaming, le Bold 9900 propose un raccourci qui renvoie vers la version mobile de YouTube. Avec ce célèbre site de partage, les vidéos que nous avons pu tester se sont exécutées sans poser de problème. Même donne pour DayliMotion ou Vimeo : l'HTML 5 est bien supporté pour les vidéos à condition que le codec utilisé soit compatible avec BBOS7. Même si le multimédia reste en retrait face à Android (pas de Flash), le navigateur offre tout de même de belles prestations.

Multimédia[/anchor]

Par défaut, RIM propose un lecteur audio plutôt performant compatible avec les deux principaux formats que son l'OGG et le MP3 (les listes de lecture sont également prises en charge). Enfin, RIM propose une compatibilité avec le kiosque Amazon MP3, un service payant qui permet d'accéder à 18 millions de titres. Côté ergonomie, tout se passe pour le mieux puisqu'il est possible d'effectuer des tris par artiste, album ou genre. Si sur le plan logiciel, RIM marque un sans-faute, on ne pourra pas en dire autant du kit piéton filaire.




En dehors de l'absence de télécommande déportée, ce qui reste regrettable sur un segment haut de gamme (ici, on se limite au play/pause), la qualité d'écoute est passable. Les mélomanes en herbe remplaceront vite ce casque par un modèle qui offre un meilleur rendu (voir ici ou là en cas de besoin).




Quant à elle, la visionneuse d'image fait parfaitement son travail. Les photos s'ouvrent rapidement, et l'écran tactile permet de faire défiler ses oeuvres de façon parfaitement fluide. Au besoin, on peut également effectuer une synchronisation à l'aide du Logiciel BlackBerry Desktop (disponible pour Mac ou PC) pour emporter ses clichés favoris partout avec soi.

Pour transformer son Bold 9900 en petit cinéma de poche, RIM propose un lecteur plutôt performant. Alors qu'Android et iOS se limitent encore au MP4 (lecteurs alternatifs mis à part), BBOS 7 ajoute le support natif de la plupart des codecs Divx et variantes (XVID) avec une fluidité irréprochable. En revanche, la HD (MKV et consorts) devra être réencodée (télécharger MediaCoder ou Super en cas de besoin). Du tout bon.

Capture photo et vidéo [/anchor]

Le BlackBerry Bold est équipé d'un APN de 5 mégapixels dépourvu d'autofocus, mais équipé d'un petit flash LED. L'absence de mise au point pouvait faire craindre le pire, mais dans la pratique, le capteur choisi par RIM à une profondeur de champ suffisamment importante pour pallier cette absence. Mieux encore, les clichés .JPG de 2560 x 1920 (compter de 1.2 à 1.3 Mo par fichiers) sont détaillés, nets, et proposent un rendu fidèle des couleurs. Pour faire simple, même si l'on n'atteint pas les sommets des Galaxy S2 et autres iPhone 4, le rendu se situe au niveau de ce qui se fait de mieux à résolution de capteur égale. De plus, on apprécie également la présence d'une option de geotagging.




Pour ne rien gâcher, les bons indicateurs de la partie photo se confirment en vidéo. Le capteur d'excellente facture associé au processeur 1.2 GHz capable d'avaler un flux 720p AVC (fichier .3GP en 1280 x 720 @ 30 ips) sans broncher offre d'excellents résultats. Du tout bon.

NB : Dans le cas du Bold 9900, la compression flash de notre vidéo de démonstration ne rends pas hommage au fichier original. La séquence .3GP générée par le mobile est exempte d'effets de moirage ou de pixellisation.

Applications intégrés [/anchor]

Pour la bureautique, RIM intègre nativement la célèbre suite mobile Documents To Go. Rappelons que cette application est capable d'ouvrir les fichiers Office (.doc, .docx, .xls, .xlsx, .ppt, etc.) pour les lire, ou les éditer. Alors que Documents To Go est souvent proposée en version d'évaluation chez la concurrence, ici, nous avons affaire à la version complète. Ce bonus s'explique par le fait que RIM a fait l'acquisition de DataViz (l'éditeur du logiciel) en septembre 2010.






Les réseaux sociaux n'ont pas été oubliés puisqu'on retrouve des clients Facebook et Twitter. Dans les deux cas, il s'agit plutôt de raccourcis pointant à vers la version mobile du site. La page permet tout de même d'accéder aux fonctionnalités principales (post de messages, actualité des proches, boite aux lettres, carnet d'adresses, liste d'amis, géolocalisation).

GPS et réalité augmentée [/anchor]

Le Bold 9900 est équipé d'une puce GPS intégrée. Cette dernière peut être mise à profit avec BlackBerry Maps, un petit programme similaire dans son principe à Google Maps (ici, les données cartographiques sont fournies par TomTom). L'application est tout de même plus basique que son équivalent Google, et bien qu'il soit possible de calculer un itinéraire (avec options de contournement des autoroutes), aucun guidage vocal ou visuel et aucune possibilité de stockage des cartes en cache n'ont été prévus. Il ne faudra pas trop compter sur l'App World pour rattraper la donne : les blockbusters tels que Navigon ou TomTom (en version routière) n'ont pas été adaptés pour cette plateforme. Exit également Nav4All, un programme de navigation Java compatible avec de très nombreux téléphones (BlackBerry y compris) dont le service vient de fermer ses portes en janvier 2010 consécutivement à l'arrêt du contrat de licence fourni par NavteQ (aujourd'hui filiale à 100% de Nokia).





En parallèle, RIM intègre nativement Wikitude, une application de réalité augmentée disponible sur la quasi-totalité des plates-formes mobiles (iOS, Android, BlackBerry, Symbian, Bada). Le concept est similaire à celui de , mais Wikitude va encore plus loin. Lorsqu'on tourne le mobile autour de soi, les points d'intérêts situés à proximité s'affichent en surimpression sur l'écran. Et contrairement à Aroundme, Wikitude est également capable d'afficher les POI provenant de Wikipedia, YouTube, Twitter, Filckr, Starbucks, pour ne citer que ces services.




Cette version propose également une intégration de BlackBerry Messenger permettant de repérer et au besoin, de converser avec d'autres utilisateurs du service situés à proximité. À noter qu'il est possible de désactiver sa position pour éviter d'être détecté par les autres utilisateurs.

À propos de la puce NFC[/anchor]

Le BlackBerry Bold 9900 est équipé d'une puce NFC (Near Field Communication). Si cette technologie fait beaucoup parler d'elle, ses applications concrètes restent peu connues du grand public et pour cause, l'utilisation du NFC est loin de s'être démocratisée.

Pour faire simple, à terme, les dispositifs compatibles permettront de réaliser des payements sans contact, ou de valider un titre de transport (pour ne citer que ces exemples). Les tags NFC lus peuvent également contenir une fiche contact, une URL, un texte brut, une publicité ou une offre promotionnelle. Pour plus d'informations, n'hésitez pas à consulter cette vidéo particulièrement instructive réalisée sur le stand d'Obertur Technologie au Mobile Word Congress de Barcelone en février dernier.

Tests de performances (Web, autonomie) [/anchor]

SunSpider

Place au Web avec Sunspider, le benchmark JavaScript des auteurs du moteur de rendu HTML Webkit (Safari, Chrome...). Ici le Bold 9900 fait à peine mieux que l'EVO 3D. Dans les faits, une fois la requête effectuée, les pages lourdes se chargent avec une rapidité honnête.

Autonomie

Les terminaux de RIM sont connus pour proposer un push data peu gourmand en énergie. Ce Bold 9900 déroge-t-il à la règle ? Bonne nouvelle, malgré la présence d'un processeur cadencé à 1,2 GHz, le terminal conserve une autonomie satisfaisante. En utilisation modérée, il est possible d'envisager les 2 jours à 2,5 jours entre deux charges. Notre test d'autonomie en cours d'utilisation confirme la tendance encourageante puisque le mobile se positionne plutôt dans une moyenne haute.

Conclusion [/anchor]

Laissons les débats qui opposent les détracteurs du clavier physique à ceux qui le défendent bec et ongles le temps d'une conclusion. Que l'on apprécie ou pas ce mode de saisie, force est de reconnaitre que le clavier complet rétroéclairé se montre confortable. Puisqu'on aborde les attributs physiques, le Bold est constitué de matériaux qui inspirent confiance et propose une excellente finition. En revanche, on ne pourra pas en dire autant du kit piéton filaire indigne d'un smartphone de cette trempe (qualité audio médiocre, matériaux et finition au rabais).

Du côté du système d'exploitation, l'apport du tactile n'est pas à remettre en question, mais on regrette que l'interface n'ait pas profité du passage à la version 7 de BlackBerry OS pour évoluer de façon significative. On retrouve toujours les fameux menus en cascade, les pages de configuration austères (caractères noirs sur fond blanc) et dans certains cas, la couche tactile n'est pas exploitée quand elle pourrait l'être (à titre d'exemple : lors d'une lecture vidéo, il est impossible de modifier le ratio par simple double tap sur l'écran).

Malgré ces petites critiques, le Bold dispose de solides arguments pour satisfaire les mobinautes amateurs de smartphones à clavier. Si vous vous inscrivez dans cette catégorie d'utilisateurs, ou que vous souhaitez passer au clavier physique, n'hésitez pas à considérer le cas du Bold 9900 avec tout l'intérêt qu'il se doit. Les fonctionnalités sont là, l'ergonomie est bonne, la qualité est irréprochable et, cerise sur le gâteau, l'autonomie est meilleure que sur la plupart de ses concurrents.



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