L'affaire de l'iPhone perdu par Apple entre de plain-pied dans sa phase judiciaire. Apple cherche à tirer au clair certaines informations puisque selon Stephen Wagstaffe, porte-parole du bureau du juge du district de San Mateo (Californie) et repris par Reuters, cette perquisition des experts scientifiques aurait été orchestrée à la demande d'Apple.
Dès lors, c'est une véritable bataille juridique qui s'annonce entre d'un côté la société Gawker, propriétaire de Gizmodo US, et Apple. D'un côté, le 4e amendement à la Constitution des Etats-Unis d'Amérique oblige à recourir à un mandat pour procéder à une perquisition. Mais la notification n'est pas obligatoire si aucun crime n'est reproché. De même, la firme pourrait se prévaloir d'une loi de l'état de Californie de 1872 qui énonce qu'une « personne qui trouve un objet trouvé dont elle connait le possesseur légitime et se l'approprie pour son usage propre » est coupable de vol. D'où l'accusation de « felony theft » dans le mandat de perquisition.
D'un autre côté, le journaliste et l'avocat de la société éditrice font valoir les droits au respect des sources et estiment que la perquisition du Rapid Enforcement Allied Computer n'était pas valide. L'avocat de Gawker avance qu'il y a non seulement violation de domicile mais aussi contravention aux règles professionnelles de la presse, puisque le journaliste travaillait souvent chez lui.
Toujours est-il que l'enquête ne fait que débuter. Elle fait suite à l'iPhone 4G perdu par un ingénieur d'Apple le mois dernier, puis retrouvé par une autre personne qui l'aurait ensuite cédé au site moyennant 5.000 dollars. A cette heure, rien n'est encore prouvé mais la Justice à un coup d'avance puisqu'elle va pouvoir retracer le parcours du journaliste et donc de l'iPhone et connaître véritablement l'origine de la fuite.