Les deux requérants estiment que la firme a secrètement procédé à l'enregistrement de leurs déplacements. Pour rappel, deux chercheurs ont affirmé avoir découvert que l'iPhone et l'iPad 3G conservaient une trace de tous leurs déplacements. Ces informations sont stockées en clair, sans chiffrement, dans la mémoire du téléphone, et transférées sur ordinateur à chaque sauvegarde.
Via cette procédure d'action collective, l'ensemble des consommateurs américains qui s'estiment lésés par la pratique d'Apple peuvent donc se joindre à la plainte déposée devant la Cour de Tampa (Floride).
Malgré cette procédure, Steve Jobs a tenu à préciser sa position. Dans un courrier adressé au site MacRumors, le p-dg d'Apple (actuellement en arrêt maladie) a expliqué : « Nous ne suivons personne. L'information qui circule sur ce sujet est fausse ». Jobs explique donc qu'il n'y a pas de traçage programmé puisque la position exacte de l'utilisateur ne peut pas être connue (seuls les antennes GSM et les points d'accès WiFi sont listés).
En France, la Cnil (Commission Nationale Informatique et Libertés) a récemment expliqué s'être penchée sur cette affaire. Elle va envoyer en début de semaine une lettre à Apple France afin de demander des explications concernant l'utilisation des données collectées. Précisément, la Cnil nous a précisé que plusieurs questions allaient être posées à la firme.
Tout d'abord, « quels sont les motifs de cette collecte ? », la Commission cherche ici à savoir pourquoi Apple a décidé d'enregistrer ce type d'informations. De même, la Cnil cherchera à savoir « à qui les données sont-elles transférées ? », ici question est de savoir si Apple conserve l'intégralité des informations ou si des éditeurs tiers (éditeurs d'applications utilisant la géolocalisation par exemple) en bénéficient.
Enfin, la Cnil devrait s'attacher à connaître non seulement la durée de conservation des informations recueillies mais aussi l'emplacement exact des données stockées. Autant de questionnements qui feront donc l'objet d'une missive qu'Apple devrait recevoir « en début de semaine » nous précise la Commission.
Rappelons enfin que la France n'est pas la seule à s'interroger sur les pratiques d'Apple puisque les régulateurs d'Allemagne mais également d'Italie et de Corée du sud ont entamé des enquêtes sur le sujet afin de savoir si le consentement des utilisateurs a bien été recueilli mais aussi pour connaître l'utilisation finale de ces informations. De même, aux Etats-Unis, la Chambre du Commerce et de l'Énergie a envoyé une lettre à six éditeurs d'OS pour mobiles (Google, RIM, HP, Microsoft, Nokia et Apple). L'autorité cherche à connaître exactement quelles sont les données de localisation recueillies.