Le FBI ne divulguera donc pas le nom du hackeur, ni sa méthode, ni le coût de l'opération.
Apple refuse la backdoor
Le 2 décembre 2015 à San Bernardino en Californie, deux tireurs font irruption dans un centre d'accueil pour sans-abri et ouvrent le feu. Bilan : 14 morts, 21 blessés. Pris en chasse dans leur fuite, les tireurs sont abattus par la police. Quelques jours plus tard, Daesh revendique l'attaque terroriste. Au cours de son enquête, le FBI va mettre la main sur le téléphone de l'un des tueurs, un certain Syed Farook.Ce téléphone, ou plus exactement son décryptage, est depuis près de deux ans l'enjeu d'une bataille médiatique et politique entre Apple, le renseignement américain, et maintenant la presse. Le FBI n'arrivant pas à cracker le code de sécurité à 6 chiffres du terroriste par les techniques classiques dites de brute force (il s'agit de tester des millions de combinaisons pour trouver la bonne, mais l'iPhone n'autorise que 10 tentatives avant de se bloquer), il intime dès décembre 2015 l'ordre à Apple de développer une backdoor pour pénétrer dans le smartphone du terroriste. Mais Apple refuse catégoriquement.
Le FBI conforté dans son secret
Malgré les arguments recevables d'Apple, qui craint l'usage que pourrait faire le renseignement d'un tel outil, le FBI riposte en saisissant la justice. Mais le Bureau retire rapidement sa plainte, affirmant être parvenu à contourner le système de sécurité de l'iPhone grâce à l'aide d'une “tierce partie”. L'iPhone, hacké ? L'information a fait l'effet d'une bombe, et plusieurs médias américains, l'agence Associated Press, Vice News, et le quotidien USA Today lancent conjointement une procédure judiciaire pour contraindre le FBI à révéler la méthode employée pour déchiffrer le fameux iPhone 5C.Invoquant le droit à l'information, les plaignants considèrent que l'exploit présente un intérêt à caractère public, notamment pour la communauté de la sécurité informatique. Mais un jugement rendu samedi 30 septembre coupe définitivement court à l'initiative. Le FBI n'aura pas à révéler publiquement le nom de son prestataire ni le montant de sa récompense (estimée à 1 million de dollars), la juge fédérale estimant que ces informations risquaient de l'exposer à des représailles, son hack de l'iPhone suscitant beaucoup d'intérêt... Circulez, y a rien à voir, donc. Pour l'anecdote, l'iPhone de la discorde n'a au final apporté aucune information pertinente aux enquêteurs...
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