Design et ergonomie : élégant et classique
Le Lumia 650 poursuit la tendance amorcée par le 950 : du style, et de la sobriété, au détriment de cette petite folie qui caractérisait les Lumia et leurs couleurs vives. Disponible en noir ou en blanc, le Lumia 650 arbore une belle bordure en métal et un dos en plastique mat qui rappellent les Samsung Galaxy A dans leur version 2015. On ne peut pas dire que le design soit raté, loin de là. Pour tout dire, on regrette juste un peu l'audace héritée de Nokia.Microsoft a visiblement privilégié la finesse et la légèreté de son terminal, et sur ce point, l'ensemble s'avère plutôt réussi. Agréable à prendre en main, le Lumia 650 ne bat pas des records d'intégration de l'écran - pour un 5 pouces, il est plutôt large -, un bémol compensé par sa capacité à se glisser dans n'importe quelle poche.
Le dos amovible révèle une batterie, amovible elle aussi, un slot Nano SIM et un slot microSD. Petit regret : les deux sont inaccessibles sans enlever la batterie au préalable. Puisqu'on pinaille, les boutons manquent un peu de fermeté, en tous cas sur notre exemplaire. Plusieurs pressions sur le bouton de déverrouillage n'ont pas été prises en compte parce qu'on n'appuyait pas bien au milieu.
Et naturellement, comme sur tout smartphone aux bords taillés au diamant, ça marque assez facilement, donc ne le laissez pas trop trainer dans une poche fermée par une fermeture éclair en métal, par exemple.
Ces griefs mis à part, on est tout de même plutôt satisfait d'un design assez réussi pour le positionnement prix, voire assez proche, en fait, du Lumia 950, se payant le luxe d'avoir une bordure métallique dont ne dispose même pas le haut de gamme de Microsoft !
Composants : une fiche technique inégale
La fiche technique du Lumia 650 est basée autour d'un compromis étrange : alors que son prédécesseur, le Lumia 640, intégrait un processeur Snapdragon 400, Microsoft rétrograde en incluant un Snapdragon 212 sur son nouveau modèle ! En fait, le changement n'est pas si absurde. Le Snapdragon 212 est une puce 64 bits, alors que son prédécesseur se limitait au 32 bits. En pratique, on verra qu'on note des performances similaires, et pas vraiment inférieures à celles du 640.Sur d'autres composants, Microsoft assure. L'écran, en passant du LCD à l'OLED, malgré une définition, là encore, de 720p, est une réussite, l'interface de Windows 10 bénéficiant toujours, au passage, des noirs profonds de la technologie.
La capacité de stockage interne a doublé pour arriver - enfin - à 16 Go, tandis que l'emplacement microSD gère désormais les cartes de 200 Go de capacité. La mémoire vive, elle, ne bouge pas : elle reste à 1 Go.
La plus grosse déception concerne en fait la batterie, qui perd 500 mAh par rapport au 640, le prix de la finesse. Avec une capacité de 2 000 mAh, on peine à dépasser la journée d'utilisation, et pour avoir utilisé le téléphone sur une journée très intensive, mieux vaut avoir son chargeur (ou une batterie externe le cas échéant) dans la poche.
À l'usage : un Windows 10 agréable mais privé de ses fonctionnalités « premium »
Alors qu'on attend encore Windows 10 Mobile sur les anciens Lumia, le nouvel OS de Microsoft est évidemment de la partie sur le Lumia 650. Pour évacuer d'emblée une possible confusion, il est ici amputé de deux fonctionnalités distinctives : l'identification via Windows Hello, et surtout, Continuum, qui permet d'utiliser son smartphone comme un PC en le connectant à un dock et à un écran. Cela n'a rien de surprenant, au vu de la fiche technique du smartphone.Que reste-t-il ? Un OS toujours aussi agréable à utiliser, et dont l'interface a bénéficié de quelques améliorations. L'écran d'accueil continue de cultiver sa différence avec son affichage en tuiles dynamiques, avec quelques possibilités de personnalisations supplémentaires pour briser la monotonie. Cette approche, qui permet d'obtenir un aperçu immédiat de son activité sans même rentrer dans une application ou un volet de notifications, demeure sans aucun doute la plus grande force de Windows 10.
D'autres ajouts, que nous avons détaillés dans notre test du Lumia 950, concernent le clavier, les notifications ou encore de nouvelles applications universelles (Photos, Office, Actualités...). Dans l'ensemble, elles sont plutôt pertinentes, même si le plus gros problème subsiste. Les développeurs tiers sont toujours à la traine, et quand une application existe, il n'est pas rare qu'elle ait un ou deux trains de retard par rapport à ses homologues sous iOS ou Android.
Un exemple tout bête : l'app Facebook ne propose pas encore, à l'heure où nous écrivons ces lignes, les nouveaux boutons Like. De manière générale, on a l'impression que les éditeurs ne sont pas trop pressés de passer leurs applications en mode universel, et à part celles de Microsoft, on peine à les trouver !
Et c'est dommage, car malgré ces limitations, et une impression de flottement des performances sur certaines applis (notamment les onglets du navigateur Edge), Windows 10 Mobile est un OS simple d'accès, agréable à utiliser, et évidemment bien intégré aux services Windows comme Office 365, OneDrive ou Skype.
Photo : la qualité Nokia est toujours là
Le Lumia 650 intègre un capteur photo 8 mégapixels affichant des caractéristiques identiques à celles de son prédécesseur : 28 mm et ouverture à f/2.2. Et sans surprise, on obtient des résultats similaires, à savoir des photos homogènes, aux couleurs fidèles, et aux textures relativement précises. Dans une catégorie où l'appareil photo reste le principal levier pour économiser, c'est une agréable surprise qui confirme la bonne réputation des Lumia sur ce point.Le bilan est plus mitigé en situation de faible luminosité. Loin du niveau d'un haut de gamme, le Lumia 650 affiche un bruit très présent, même si à ce prix, on a vu bien pire !
Performances
Il n'y avait pas grand-chose à attendre du petit Snapdragon 212 qui équipe le Lumia 650, et « pas grand-chose », c'est précisément ce qu'il nous donne. Comme évoqué précédemment, on n'a pas vraiment noté de performances inférieures à celles du Snapdragon 400 du Lumia 640 : c'est même plutôt l'inverse sur Multibench 2.Avec WP Bench, le 640 est en tête, l'écart étant toutefois assez réduit. Le problème n'est pas là de toute façon. Si l'usage « standard » du téléphone ne pose pas de souci hormis quelques flottements constatés ici ou là (sans qu'on sache vraiment si ça vient du processeur ou de Windows 10), les performances sont de toute façon insuffisantes pour jouer de manière fluide à des jeux 3D. Asphalt 8, par exemple, saccade de manière perceptible, même en niveau de détail moyen.
Autonomie
L'autonomie confirme-t-elle nos craintes sur la capacité de la batterie ? Oui et non. Tout dépendra de votre usage. Quant au nôtre, il nous est arrivé, le plus souvent, de dépasser légèrement une dizaine d'heures d'utilisation. Pas franchement incroyable, mais pas catastrophique non plus.En revanche, lors d'une journée particulièrement chargée en mails push et en notifications de réseaux sociaux, le smartphone chargé vers 9h30 rendait l'âme sur le coup des 16 heures.
Sur un test d'autonomie vidéo avec écran à 100% de sa luminosité et Wi-Fi activé, on dure exactement 7 heures et 30 minutes, un score là encore assez honorable. Le choix d'un Snapdragon 212 n'est donc pas si absurde.
Notre avis
Microsoft signe un smartphone correct avec son Lumia 650. Le terminal séduit par la finesse et l'élégance de son design - même si on regrette le côté « fun » des précédents Lumia - et par la très bonne qualité de son écran AMOLED.Windows 10 apporte toujours sa différence et sa simplicité d'utilisation rafraichissantes, même si privé de ses fonctionnalités les plus « premium », réservées au haut de gamme (Continuum, Windows Hello), il s'avère un peu moins pertinent sur des terminaux plus modestes. On aimerait que les développeurs fassent l'effort de l'adopter plus massivement, car on a toujours besoin d'une alternative forte à iOS et Android.
Il reste dommage que Microsoft ait rogné sur certains composants, et notamment sur une batterie qui gagnerait à être encore plus conséquente. On apprécie la finesse et la légèreté du téléphone, mais avec une batterie similaire à celle de son prédécesseur, et un processeur peut-être un peu plus musclé (un Snapdragon 616 par exemple, comme sur le Honor 5X), on aurait vraiment tenu un smartphone milieu de gamme de très bonne qualité. À quand un 650XL ?
Pour aller plus loin : découvrez notre comparatif des meilleurs smartphones.