Il faut dire que Snapchat affole les compteurs. Créée il y a seulement deux ans par des étudiants de Sandford, la start-up pèserait déjà 800 millions de dollars, alors même qu'elle n'a réalisé que 200 000 dollars de chiffre d'affaires en 2012, et n'a pas de modèle économique lui permettant de dégager des bénéfices. Une disproportion qui fait dire à certains observateurs que les start-up de ce type sont en fait surévaluées.
Toujours est-il, la société d'Evan Spiegel peut se targuer de statistiques impressionnantes : chaque jour, 350 millions de photos sont échangées sur son réseau, contre 200 millions il y a seulement quatre mois. Pour accompagner la croissance, la société envisagerait de lever 200 millions de dollars, alors qu'elle a déjà réuni 73 millions depuis sa création. Une opération qui porterait sa valorisation entre 3 et 4 milliards de dollars.
Le chinois Tencent est aussi intéressé
Vue sous cet angle, l'offre de Facebook paraît moins généreuse. Selon les informations du journal américain, Evan Spiegel estime que sa start-up n'a pas épuisé son potentiel de croissance, et désire continuer à voler de ses propres ailes pour l'instant. Selon les mêmes sources, il pourrait toutefois commencer à considérer une acquisition, mais pas avant l'année prochaine. La partie ne serait pas pour autant jouée pour Facebook.
Le chinois Tencent, présent sur les réseaux sociaux, les portails Web, le e-commerce et les jeux en ligne, souhaiterait également mettre le grappin sur Snapchat. Accompagné d'investisseurs, ce groupe ferait monter les enchères à 4 milliards de dollars. Reste à savoir jusqu'à quel niveau Facebook est-il prêt à enchérir. L'enjeu pour l'américain est de regagner la fidélité des adolescents, qui lui préfèrent toujours plus Twitter.