L'autorisation de vol ayant finalement été délivrée ce mardi 2 février, les équipes de SpaceX à Boca Chica (Texas) ont pu tester le nouveau prototype Starship SN9 en vol. Comme son prédécesseur, l'exemplaire s'est très bien comporté… Jusqu'à l'atterrissage.
Le prototype suivant attend son sort.
Frénésie du bouton rouge
Habitués à quelques reports de dernière minute, les internautes ont bien fait de garder un œil sur les flux vidéos fournis par les reporters des médias numériques américains. Youtubeurs, journalistes et locaux avaient une fois de plus installé leurs dizaines de milliers d'euros de matériel sur les balcons des hôtels de l'île de South Padre. Et le spectacle fut au rendez-vous, profitant même d'une couverture de dernière minute de la part de SpaceX, trois minutes avant le décollage à 21h25 (heure de Paris).
Toute la journée, techniciens et ingénieurs de l'entreprise avaient préparé le site de lancement, évacuant l'une des gigantesques grues mobiles et réglant un dernière fois le prototype Starship SN9.
La montée, parfaite. La descente…
Les réservoirs remplis de méthane et d'oxygène liquide, le SN9 a décollé sans problème apparent, entamant une montée de plus de trois minutes, laquelle suivait le même schéma que le vol SN8 au mois de décembre : d'abord une poussée sur trois moteurs, puis deux, puis un dernier Raptor assurant pratiquement une immobilité de l'étage de 50 mètres de long à 10 kilomètres d'altitude.
Une fois le moteur éteint, Starship a basculé sur l'avant pour entamer sa descente en vol plané, contrôlé par ses deux ailerons arrière et plans canards. Jusqu'à environ 200 mètres du sol, le véhicule a montré une nouvelle fois à quel point SpaceX contrôle bien son domaine de vol.
Restait l'atterrissage, qui ne s'était pas bien passé lors de l'essai de décembre, et qui faisait l'objet de toutes les attentions.
Techniquement, ce dernier doit se dérouler en trois temps : un allumage des moteurs pour générer une poussée, un basculement à la verticale qui doit absolument être supporté par l'action moteur, puis l'atterrissage effectif, à vitesse nulle, avec le déploiement de six supports juste avant de toucher le sol.
Pour SN9, les soucis ont commencé dès l'allumage moteur, puisqu'il semble qu'un des deux moteurs Raptor ne se soit pas allumé correctement. Incapable de maîtriser le basculement à la verticale avec seulement un moteur allumé, le prototype s'est donc violemment écrasé sur son site d'atterrissage.
Pas la fin des surprises
Si l'échec n'est pas une incroyable surprise (il s'agit après tout d'un programme de test), les équipes de SpaceX n'avaient pas fait mystère de leur volonté de s'améliorer sur l'atterrissage. Ce n'est pas gagné pour le moment, même s'il ne s'agissait déjà plus du même problème que celui rencontré avec le SN8.
Comme l'a fait remarquer le commentateur de l'entreprise John Insprucker, ce genre de crash permet quoi qu'il en soit d'enregistrer des tonnes de données, aidant ainsi le constructeur à améliorer sa technique.
L'approche par l'erreur a cependant ses limites : le programme Starship coûte une fortune, et les essais prennent du temps : trois mois pour SN8, presque deux de plus pour SN9… Le programme sera peut-être plus court pour l'exemplaire SN10, qui est déjà sur le site de lancement. Il faut toutefois espérer que ce dernier n'ait pas été abîmé par les débris volants lors de l'explosion de son jumeau, même si, visuellement, il semble intact. Les équipes commenceront par le tester sous pression, avant de lui installer des moteurs.
Source : SpaceNews