Après "la cocotte minute" voici le "silo à grains" qui prend son envol au Texas. Crédits SpaceX
Après "la cocotte minute" voici le "silo à grains" qui prend son envol au Texas. Crédits SpaceX

Après plusieurs reports, le prototype SN5 du programme Starship de SpaceX a réussi, ce 5 août, un important vol d'essai parabolique. Un succès attendu, après une année de challenges techniques.

Et la promesse de nouveaux essais spectaculaires.

Hop hop hop

Le « premier saut » du Starship SN5 était attendu depuis plusieurs jours sur le site de SpaceX à Boca Chica (Texas), mais a été annulé à de nombreuses reprises. Pourtant ce mercredi 5 août à 01h57 (heure de Paris) le prototype a allumé son unique moteur Raptor pour décoller. L'impressionnant corps du lanceur de 9 mètres de diamètre et environ 30 mètres de haut a ensuite volé avec un étrange profil : pour cause, comme il est prévu pour accueillir trois moteurs à sa base, Starship utilisait ici un moteur décentré.

Résultat : un vol « en crabe » avec l'étage de travers pour maintenir le contrôle de vol. Impressionnant de maîtrise, le SN5 est monté jusqu'à 150 mètres d'altitude avant de descendre se poser, grâce au déploiement de six pieds repliés dans le corps du lanceur. Le temps que le nuage de fumée se dissipe, les employés de SpaceX fêtaient leur succès.

Pas d'explosion pour cette fois

Depuis le 27 août 2019 et un premier vol à 150 mètres de la « cocotte-minute » StarHopper à Boca Chica, le programme Starship a subi plusieurs revirements. À tel point que les générations suivantes n'ont rapidement plus rien eu en commun avec le gros prototype initial, dont les parois d'acier dépassaient les 12 millimètres d'épaisseur.

Les prototypes sont maintenant assemblés avec toujours plus de précision, plus de machinerie et plus de sécurité, dans un site qui s'est énormément agrandi. Reste que SpaceX a pris du temps pour trouver la bonne combinaison technique afin de pressuriser et d'opérer avec les réservoirs de Starship. Les prototypes Mk1 (novembre 2019), SN1 (février 2020), SN3 (mars 2020) et SN4 (mai 2020) ont tous été détruits au cours de tests, sans avoir l'opportunité de s'élever au-dessus du pas de tir. Après pratiquement un an sans vol, c'est donc un progrès manifeste que d'observer le SN5 survoler les installations de lancement, d'autant plus qu'il s'est posé intact.

Beaucoup d'attention sur les prochaines étapes

L'avenir du prototype SN5 n'a pas encore été révélé. Elon Musk a rappelé sur twitter qu'il souhaitait réaliser plusieurs autres essais du même genre pour maîtriser les procédés liés au lancement de Starship, avant de passer à des essais à haute altitude. SN5 et SN6 (préparé à l'avance et en attente dans son bâtiment d'assemblage) relativement identiques, devraient pouvoir répondre à ce besoin.

Après la répétition de cet essai, une autre étape consistera à assembler un prototype de Starship avec son « nez » et des ailerons de contrôle, nécessaires pour des vols à haute vitesse comme pour la technique d'atterrissage de ce mastodonte.

En effet ce dernier est prévu pour descendre « couché » et se relever à la verticale au dernier moment pour se poser sur ses pieds. Il faudra encore être patients, même si le rythme des essais pourrait augmenter dans les semaines à venir. Une nouvelle conférence pour évoquer le programme pourrait se tenir fin septembre.

Source : Twitter