Blue Origin ne compte pas lâcher l'affaire. La société spatiale créée par Jeff Bezos conteste l'attribution par la NASA de la fabrication du système d'alunissage habité, qui permettra aux astronautes du programme Artemis de gagner la Lune, à SpaceX.
Alors qu'une première plainte a déjà été rejetée, Blue Origin, qui considère que son rival SpaceX a bénéficié d'un favoritisme de la NASA, en a déposé une nouvelle auprès de la Cour des réclamations fédérales des Etats-Unis.
Blue Origin dépose une nouvelle plainte contre la NASA
Jeff Bezos face à Elon Musk : vous en aviez peut-être rêvé, les ambitions de conquête spatiale l'ont fait. Rappelons que la mission Artemis devrait signer le grand retour d'humains sur la Lune en 2024, 52 ans après la dernière mission Apollo. Or, Blue Origin n'est vraiment pas satisfait de ne pas avoir été retenu par la NASA pour fabriquer le système d'alunissage habité (HLS) qui permettra aux astronautes de rejoindre l'astre.
En avril dernier, l'agence spatiale américaine avait seulement sélectionné SpaceX, la société spatiale privée fondée par Elon Musk, pour la construction d'une fusée Starship adaptée à ses besoins. Celle-ci fera la liaison vers la Lune, pour la mission Artemis, à partir de la station intermédiaire Gateway. Un contrat à hauteur de 2,9 milliards de dollars dont la société fondée par Jeff Bezos conteste l'impartialité.
Une première plainte déposée en avril 2021 auprès du Congrès chargé du contrôle des comptes publics (GAO) n'avait rien donnée. Déboutée, comme d'autres entreprises insatisfaites de la décision de la NASA telle que Dynetics, Blue Origin a donc déposé une seconde plainte reçue ce vendredi 13 août 2021 par la Cour des réclamations fédérales des Etats-Unis. Peu d'informations ont cependant fuité concernant les éléments du dossier, qui ont été scellé lundi 16 août. Une obstination de la part de Blue Origin qui au mieux étonne sur la Toile, au pire suscite des railleries, à l'image des tweets postés sous la publication du journaliste du Washington Post Christian Davenport.
Après Apollo, le programme Artemis en ligne en mire
Il faut dire que la participation de la mission Artemis, lancé sous la présidence de Donald Trump après l'échec d'un premier programme baptisé « Constellation » et annulé sous le gouvernement de Barack Obama en 2009, est un enjeu clé pour donner une crédibilité supplémentaire à Blue Origin. 52 ans après la dernière mission Apollo 17 (1972), permettre à un nouvel astronaute de poser le pied sur la Lune est une perspective alléchante pour les sociétés spatiales privées aux Etats-Unis.
La NASA dispose de délais restreints, et de budgets réduits, ce qui l'a conduit à externaliser la fabrication de certains éléments essentiels tel que le système d'alunissage habité. Si, dans sa décision, le Congrès chargé du contrôle des comptes publics a bien statué que la NASA aurait pu désigner plusieurs vainqueurs et pas seulement SpaceX, l'agence a également été en mesure de n'en choisir aucun. Dans la Guerre des Etoiles que se livrent les milliardaires, c'est donc pour l'instant Elon Musk qui en sort vainqueur. Pour longtemps encore ?