© Starlink
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En 2015, au cours d'une conférence qui avait pour but de séduire des investisseurs, Elon Musk annonçait que Starlink aurait environ 20 millions d'utilisateurs dans le monde en 2022, pour un revenu annuel de 12 milliards de dollars.

Mais comme souvent, le milliardaire a dû faire face à son pire ennemi : la réalité. S'il est vrai que son réseau de satellites a enregistré des profits sur le premier trimestre 2023 après deux années à perte, on est encore loin, très loin, des prévisions fantaisistes faites il y a bientôt 8 ans. Rien d'inhabituel pour Musk, qui avait déjà surestimé dans les mêmes proportions le nombre de comptes sur X.com à souscrire son offre premium. Plus généralement, pour lui, les promesses grandioses (presque) jamais suivies d'effets sont devenues sa marque de fabrique.

De plus, pour certains des utilisateurs de Starlink, il faut composer avec le bon vouloir d'un homme pas franchement connu pour sa fiabilité. Le meilleur exemple est l'armée ukrainienne, qui a vu certaines de ses opérations devoir être annulées, car l'homme d'affaires n'était « pas fan ». Mais les autorités américaines des télécommunications ont également désavoué le service. Forcément, ce n'est pas la meilleure publicité pour le service.

Surprise ! Les prévisions de Musk étaient trop optimistes

Au cours de l'année 2022, Starlink a généré un total de 1,4 milliard de dollars de revenus, en nette augmentation par rapport à 2021 et ses 222 millions. La tendance ne semble pas s'inverser, puisque dès le premier trimestre 2023, ce revenu a déjà dépassé ce chiffre, s'établissant à 1,5 milliard, et parvenant même à être profitable. De bonnes nouvelles pour Elon Musk, dont toutes les entreprises ne réussissent pas forcément à rentrer dans leurs frais. Mais pour les investisseurs initiaux dans le réseau de satellites, il y a de quoi être amer.

Lorsqu'il a présenté son projet en 2015 à ces derniers, Musk mentionnait 12 milliards de revenus, et pas moins de 7 milliards de profit pour l'année 2022. Ces sommes auraient été possibles grâce aux 20 millions d'abonnés que le service aurait réussi à convaincre. Sauf qu'une nouvelle fois, cette prédiction était largement optimiste, et le service n'a pour l'instant convaincu qu'un peu plus de 1 million d'abonnés dans le monde.

© Frederic Legrand / Shutterstock
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Ne pas respecter ses promesses peut coûter cher quand on dépend de l'argent public

Si les investisseurs initiaux dans le projet ont permis de lancer l'entreprise, pendant longtemps, Starlink a également survécu grâce aux gargantuesques subventions que le gouvernement américain lui fournissait. Celui-ci considérait qu'il pouvait s'agir d'un projet d'utilité publique… à condition que cela ne gêne pas les propres convictions de Musk, apparemment. C'est ainsi que l'entreprise avait initialement convaincu le gouvernement fédéral de lui fournir pas moins de 880 millions de dollars pour développer le réseau de satellites. Une somme dont l'importance est vraiment éclatante quand elle est rapportée aux revenus opérationnels de Starlink.

Sauf que la FCC, le gendarme américain des télécommunications, a décidé de casser cette décision, considérant qu'« après un minutieux examen légal, technique, et politique, [elle rejette] cette candidature. Les clients ont le droit à un Internet haut débit, abordable, et fiable. » Apparemment, Starlink ne coche aucune des cases. Et forcément, ce n'est pas le meilleur coup de publicité que l'entreprise aurait pu espérer.

Source : Gizmodo