Fiche technique
L'iPad Pro 2020 se décline en deux versions se démarquant essentiellement par sa taille d'écran (11'' ou 12,9 '')- Dimensions : 280,6 x 214,9 x 5,9 mm (modèle 12,9'') ; 247,6 x 178,5 x 5,9 mm (modèle 11'')
- Poids : 641 g (12,9 '') ; 471 g (11'')
- Écran : LED IPS multitouch 2732 x 2048 pixels (12,9'') ; 2388x1668 pixels (11'')
- Luminance : 600 nits
- Espace colorimétrique de l'écran : DCI-P3
- Processeur : A12Z Bionic avec moteur neuronal et co-processeur M12
- RAM : 6 Go
- Stockage : 128, 256, 512 ou 1024 Go selon modèle
- Communications : Bluetooth 5.0 ; Wifi 802.11ax en bi-bande simultané (2,4 et 5 GHz), antennes MIMO ; 4 G LTE pour le modèle 4G (par nano SIM et eSIM)
- Caméra frontale : 7 Mpxl f/2,2 ; stabilisation, enregistrement vidéo Full HD 30 ou 60 i/s
- Caméra dorsale : 12 Mpxl de 1/3 '' f/1,8, autofocus type Dual Pixel ; ultra grand-angle 10 Mpxl avec objectif 11 mm f/2,4 ; scanner LiDAR infrarouge
- Prix : version Wifi de 1119 € (12,9'' 128 Go) à 1669 € (12,9'' 1 To) ; version Wifi + 4G de 1289 € (12,9'' 128 Go) à 1839 € (12,9'' 1 To)
Design & ergonomie : rien ne change
Si l'on excepte la caméra dorsale — sur laquelle nous reviendrons un peu plus loin — il est impossible de différencier d'un simple coup d'œil l'iPad Pro 2020 de son prédécesseur. On retrouve donc le design en « sandwich » qu'affectionne actuellement la Pomme (châssis en métal logé entre deux feuilles de verre, absence de touche côté face). Des bordures fines entourent l'écran, où sont logés la caméra et FaceID, le dispositif de reconnaissance faciale 3D.Quatre groupes de perforations (deux en haut, deux en bas) laissent passer le son généré par autant de haut-parleurs. Le flanc inférieur héberge quant à lui le port USB-C, tandis que le poussoir de mise sous tension prend place sur la face supérieure. Enfin, le côté droit abrite les touches de commande du volume ainsi que le tiroir NanoSIM pour la version 4 G. Bref, rien de nouveau sous le soleil de Cupertino.
Côté pile, l'iPad Pro 2020 laisse apparaître à sa base les trois contacts caractéristiques du Smart Connector, le port propriétaire d'Apple servant à brancher le clavier Smart Keyboard Folio. Celui-ci, optionnel, fait également office d'étui de protection et de support. Difficile de ne pas remarquer la caméra dorsale logée dans le coin supérieur gauche. Elle reprend l'aspect « domino » inauguré avec l'iPhone 11 Pro. Plutôt imposante, elle embarque deux couples capteur + objectif un dispositif LiDAR ainsi qu'un flash LED. Vu la taille de l'iPad, cette caméra passerait presque inaperçue malgré un dépassement d'épaisseur d'un peu plus d'un millimètre.
Last but not least, l'Apple Pencil 2 est — une fois de plus — optionnel et il faudra débourser 135 € supplémentaires afin de l'acquérir. Certes, il rend place intelligemment sur le flanc droit grâce à un système d'aimants bien pensé, se recharge par induction et offre un excellent confort d'utilisation (latence quasi nulle). Mais pourquoi ne pas l'avoir fourni en standard alors qu'il est conçu pour être utilisé conjointement à la tablette ? À ce niveau de prix, on aurait trouvé cela normal.
Et le logiciel dans tout cela ? Apple dote sa tablette d'iPadOS 13.4, déclinaison destinée à ses tablettes d'iOS 13.4, le système d'exploitation mobile du constructeur. iPadOS, c'est un peu comme les épinards : soit on aime du premier coup, soit on ne s'y fera jamais. Dans notre cas, nous apprécions les efforts effectués par le constructeur afin d'adapter intelligemment son système aux spécificités d'une tablette pro. On apprécie la gestion simplifie du multifenêtrage et la fonction de continuité (une tâche commencée sur un iPad peut être achevée sur un iPhone et vice-versa). Bon point aussi pour la prise en charge sous certaines conditions des supports de stockage externes ainsi que le support de la traditionnelle souris Bluetooth. Cette dernière complétera utilement le Smart Keyboard Folio en utilisation bureautique, par exemple.
Un clavier au prix d'un iPad (ou le contraire, on ne sait plus)
Apple accompagne le lancement de l'iPad Pro par l'annonce d'un Magic Keyboard dédié. Rétroéclairé, équipé de touches mécaniques et d'un trackpad, il est censé offrir un meilleur confort d'utilisation pour la saisie de texte que le Smart Keyboard Folio. Comme ce dernier, il se replie sur la tablette afin de la protéger quand elle n'est pas utilisée. Le Magic Keyboard exploite le Smart Connector magnétique situé sur la face arrière, évitant ainsi le recours à une connexion Bluetooth. Cela ne l'empêche pas de disposer d'un connecteur USB-C afin limité à l'alimentation de la tablette et sa recharge sans bloquer son unique port USB-C.Afin de procurer une ergonomie d'utilisation proche de celle d'un notebook, le Magic Keyboard dispose d'un mécanisme permettant d'ajuster l'inclinaison de l'iPad. À en croire Apple, on a alors l'impression que la tablette flotte dans l'air. Nous ne manquerons pas de tester cet intrigant Magic Keyboard lorsqu'il sera disponible. Apple devrait le commercialiser en mai prochain pour la modique somme de 339 € (version 11'') ou 399 € (version 12,9 ''). Soit le prix d'un d'un iPad d'entrée de gamme...
Écran : toujours aussi excellent
Apple utilise exactement la même dalle LCD IPS que sur le modèle précédent... et nous n'allons pas nous en plaindre ! Avec une définition de 2732 x 2048 pixels et une résolution de 264 points par pouce, il couvre 85,4 % de la face avant. L'ajustement automatique de la température d'affichage grâce à la technologie TrueTone conviendra tant que l'on ne travaille pas sur des photos ou des vidéos. Les photographes et vidéastes utilisant un iPad Pro seront bien inspirés de désactiver ce dispositif afin de conserver un rendu colorimétrique constant et plus proche de la réalité. Et tant qu'ils y sont, ils pourront matifier la dalle (trop brillante à mon goût pour un usage photo ou vidéo pro) à l'aide d'un film de protection antireflet. Nous avons pour notre part opté pour l'excellent iVsor AG de Moshi , pour lequel nous avons eu un véritable coup de cœur.Cet écran, qui produit des images que nous jugeons remarquables, est sans doute possible l'un des principaux atouts de l'iPad. Sa luminosité de 600 nits, conjuguée au support du profil colorimétrique P3 (standard de fait de l'industrie cinématographique yankee) ainsi qu'à une fréquence de rafraîchissement de 120 Hz lui permettent de produire des images fluides, contrastées et équilibrées.
Photo et son : trois objectifs, pas de jack audio
Seule nouveauté visible (les autres sont essentiellement des mises à jour techniques), le la caméra arrière embarque désormais trois modules. Le principal est constitué d'un capteur 12 Mpxl de 1/3 '' et d'un objectif ouvrant à f/1,8. Il dispose d'un autofocus de type Dual Pixel à détection de phase, bien connu des possesseurs d'iPhone. L'ultra grand-angle dispose d'un capteur 10 Mpxl et d'un objectif 11 mm ouvrant à f/2,4. Enfin, Apple se contente de préciser que le troisième est en fait un scanner LiDAR (acronyme de Light Détection and Ranging, soit détection de lumière et télémétrie) destiné à évaluer par infrarouge la position des objets à photographier. S'il reprend en gros le fonctionnement des modules ToF (Time of Flight) déjà présents sur les smartphones, il est plus précis.Le ridicule ne tuant pas, on pourra se servir de l'iPad afin de réaliser quelques photos dont la qualité reste très correcte. Plus probablement, on appréciera de pouvoir réaliser des clichés de documents afin de les numériser dans de bonnes conditions. Outre la création d'un flou d'arrière-plan artificiel, le module LiDAR sera utile pour les applications de réalité augmentée afin de fournir une interaction plus réaliste. Au moment de la réalisation de ce test, aucun logiciel exploitant LiDAR n'était disponible, les développeurs devant utiliser des APIs spécifiques afin d'en tirer parti.
Aucun changement notable à signaler sur la partie audio par rapport à la génération précédente. Les quatre haut-parleurs fournissent un son très correct tant en mode paysage ou portrait, que ce soit pour l'écoute musicale ou le visionnage de vidéos. On regrettera (ou pas) l'absence de jack audio afin de connecter un casque filaire. Pour cela, on devra investir quelques euros dans un adaptateur USB-C ou utiliser un casque Bluetooth. Les cinq micros équipant l'appareil produisent un son globalement très bon en environnement calme, mais un peu moins convaincant en extérieur. Là aussi, pas de différence notable par rapport à la génération précédente.
Performances : les mêmes avec un meilleur Wifi
L'iPad Pro 2020 embarque un SoC maison baptisé A12Z Bionic. Il se distingue de l'A12X Bionic équipant les iPhone 11 par la présence d'un huitième cœur dans la puce graphique. C'est a priori la seule différence entre les deux versions de l'A12, Apple n'étant de toute façon pas très bavard sur les caractéristiques techniques. Le processeur est accompagné de 6 Go de mémoire de travail sur tous les modèles commercialisés, quantité auparavant disponible sur le seul iPad Pro 2018 1 To (les capacités inférieures se contentaient de 4 Go de RAM). Concrètement, cela ne change pas grand-chose dans l'utilisation quotidienne.Côté stockage interne, l'iPad Pro se décline en versions 128 Go, 256 Go, 512 Go et 1 To, le modèle 64 Go n'étant pas reconduit en 2020. Il sera d'autant moins regretté que le modèle 128 Go cuvée 2020 est proposé au même prix que la version 64 Go de la collection 2018. Comme d'habitude chez Apple, il n'est toujours pas possible d'étendre la capacité de stockage par l'ajout d'une carte micro SD.
iPadOS s'exécute avec une grande fluidité. Nous n'avons rencontré aucun ralentissement notable lors de l'exécution d'applications nécessitant une grande puissance de calcul. Avec un score Antutu de 755 122 points, l'iPad Pro 2020 fait quasiment jeu égal avec son prédécesseur (évalué à 735 500 points sous iPadOS 13.4), notamment au niveau du score du processeur (quasiment identique). À en croire Antutu, l'ajout d'un huitième cœur à la puce graphique n'améliore pas énormément les performances (+3,8 %, valeur peu significative sur un benchmark comparatif). Si l'on acquiert l'iPad Pro 2020, ce ne sera sûrement pas pour un accroissement de puissance de son processeur.
Notons enfin l'apparition du Wifi 6 (aussi connu sous le sobriquet de Wifi ax) censé procurer des performances bien supérieures. N'ayant pas de point d'accès à cette norme, il nous a été impossible d'évaluer le gain de débit qu'il procure. Si l'on ne peut qu'apprécier cette mise à jour du Wifi, on s'étonnera une fois de plus de ne pas l'avoir retrouvée sur les nouveaux MacBook Pro, et notamment le modèle 16''.
Notre modèle de test disposait d'un modem cellulaire 4G LTE. Nous l'avons activé à l'aide d'une carte nanoSIM, sachant qu'il est aussi possible d'activer la eSIM virtuelle. Testée en région parisienne sur les réseaux 4G de SFR et Orange, la connexion 4G se comporte très bien. Reste à savoir ce que cela donnera en déplacement, ce que nous n'avons pas pu vérifier pour cause de confinement...
Autonomie : encore meilleure
L'iPad Pro 12,9 '' 2020 embarque une batterie Li-Po non amovible de 9720 mAh que l'on recharge à l'aide du bloc secteur 18 Watts fourni. Avec lui, il faudra plus de 3 heures afin de faire le plein d'énergie... Saluons une fois de plus la mesquinerie d'Apple qui aurait pu fournir un bloc secteur plus conséquent afin d'accélérer la charge. Nous avons pour notre part utilisé l'adaptateur fourni avec notre MacBoo Pro, ce qui divise par 2 le temps nécessaire.Utilisée avec le clavier optionnel ainsi qu'un Pencil 2, notre machine de test nous a permis de travailler, d'aller sur le web, de nous adonner aux joies simples du multimédia (de façon modérée) pendant une bonne journée et demie. Cela représente grosso modo une douzaine d'heures d'utilisation sans passer par la case recharge. Cette performance, que nous jugeons très bonne, permet à la tablette de suivre son propriétaire lors de courts déplacements sans avoir à s'encombrer de l'adaptateur secteur. On notera que l'autonomie baisse d'à peu près 10 % si l'on fait appel à la 4G à la place de la connexion Wifi.
L'avis de Clubic
Modeste évolution du modèle 2018, le nouvel iPad Pro 12,9 '' reste un produit agréable à utiliser et que nous jugeons très réussi à condition d'accepter de s'enfermer dans l'écosystème Apple. Son prix élevé se justifie (presque) par ses performances remarquables et la qualité de son écran. On aurait toutefois aimé que le constructeur fourbisse en standard le stylet, vite indispensable, ainsi qu'un bloc secteur plus puissant afin d'accélérer la charge.À ces mesquineries près, on ne pourra que conseiller cette remarquable tablette pour une utilisation professionnelle. Mais si l'on possède déjà le modèle 2018, on passera son tour, les évolutions étant à notre avis trop subtiles pour justifier un changement immédiat. On attendra plutôt la prochaine génération dont on espère qu'elle sera équipée de la 5G et — pourquoi pas — d'un bloc secteur plus conséquent ainsi que d'un stylet. On sait : nous sommes de grands rêveurs, chez Clubic...