Test iPad mini 7 : une révision en demi-teinte pour la tablette de 8 pouces d'Apple

Il aura fallu trois ans à Apple pour proposer une nouvelle version de l'iPad mini. Le constructeur américain présente aujourd'hui une mise à jour technique, ressemblant presque trait pour trait à la tablette précédente, mais aux performances améliorées pour accueillir Apple Intelligence.

L'iPad mini fait toujours de la résistance dans la gamme de tablettes tactiles d'Apple. On pourrait croire que les utilisateurs privilégient uniquement les plus grands modèles, mais force est de constater que les petits formats ont toujours la cote chez les fans de la marque.

Ce nouvel iPad mini, le septième modèle de cette gamme inaugurée en 2012, ne provoque pas pour autant d'effet waouh, même après trois ans d'attente depuis la dernière version. En effet, la petite tablette conserve le même design que l'iPad mini sorti en 2021. Comme souvent avec Apple, les nouveautés sont sous le capot, avec l'intégration d'un nouveau processeur A17 Pro, une connectivité boostée et le support d'Apple Intelligence.

L'iPad mini 7 mérite-t-il notre attention, et possède-t-il des arguments solides pour justifier un nouvel achat ? Voici notre verdict.

Test réalisé sur un exemplaire prêté par le constructeur.

Design : un iPad Air mini un peu ennuyeux, mais toujours aussi premium

L'iPad mini 2021 nous avait plutôt séduits par son nouveau design, inspiré de l'iPad Air sorti un an plus tôt. La tablette tactile profitait alors de bords droits, d'un boîtier en aluminium et de la disparition du bouton Accueil en façade pour une plus grande surface d'affichage dans un encombrement réduit.

Pas question pour Apple de repartir d'une feuille blanche. Le constructeur a pour habitude de faire durer un design qui marche durant plusieurs années et de le peaufiner si besoin. Aucune surprise donc lorsque l'on prend en main pour la première fois cet iPad mini 7, strictement similaire à la précédente version.

La tablette conserve les mêmes dimensions, avec une épaisseur de 6,3 millimètres et un poids de 297 grammes pour la version Wi-Fi + Cellular qu'Apple nous a fournie pour ce test. Seul un nouveau coloris Bleu distingue ce nouvel iPad mini de l'ancien. Apple propose la tablette dans trois autres coloris : Mauve, Noir sidéral et Lumière stellaire.

Les dimensions de cet iPad mini font qu'il est facile à manier © Mathieu Grumiaux pour Clubic

La tablette conserve son écran de 8,3 pouces, avec de trop grosses bordures d'écran que l'on aurait aimé voir un peu affinées, à l'instar de l'iPhone 16 Pro cette année. On ne trouve toujours pas de Face ID, encore réservé aux iPad Pro. Le capteur d'empreinte Touch ID est une nouvelle fois sollicité, et se retrouve sur le bouton d'allumage et de mise en veille de l'appareil. Sur le petit format de l'appareil, accéder au bouton ne demande pas d'effort particulier, mais le confort de la reconnaissance faciale nous manque, surtout sur une tablette vendue au prix fort.

Apple n'a même pas jugé bon de changer la position de la caméra FaceTime, qui reste en haut de l'écran en mode Portrait, quand tous les autres iPad ont adopté une caméra avant sur la tranche droite de la tablette. Lorsqu'on utilise l'appareil à l'horizontale pour une vision, le visage n'est jamais centré.

Lors d'une visio, avec l'iPad mini posé sur une table, le correspondant a droit à une légère contre-plongée avec vue directe sur les narines. L'iPad mini 7 embarque tout de même la technologie Cadre centré, qui suit les mouvements de l'utilisateur durant une visio pour le garder au centre de l'image.

On retrouve aussi le port USB-C pour la recharge et le transfert de fichiers ainsi que les ouvertures pour les deux haut-parleurs stéréo de la tablette. Sur la tranche de droite enfin, une zone de recharge magnétique permet d'alimenter un Apple Pencil et de le ranger durant l'utilisation.

Si l'esthétique de la tablette nous lasse au fur et à mesure des années, on peut toutefois souligner la qualité remarquable de fabrication et d'assemblage. L'iPad mini est une tablette premium, et cela se sent en main.

Écran : une dalle qui accuse le poids des années

L'iPad mini 7 dispose d'une dalle LED IPS d'une diagonale de 8,3 pouces, avec une définition de 2 266 x 1 488 pixels à 326 PPI. La restitution des images est, sans surprise, excellente et comparable à l'iPad mini de précédente génération. Apple maîtrise parfaitement le calibrage de ses écrans, qui proposent des couleurs chatoyantes, mais naturelles. La dalle LED s'adapte parfaitement à tout type de visionnage, que ce soit pour regarder des photos et des vidéos, et dispose d'une compatibilité HDR10/10+ et Dolby Vision.

La luminosité moyenne n'est « que » de 500 nits, mais l'écran est suffisamment éclairé pour regarder des contenus ou consulter une application à l'intérieur ou dehors. Même si la dalle profite d'un traitement spécifique, une lumière artificielle ou un soleil de plomb fera apparaître des reflets qui rendent l'utilisation de la tablette plus difficile.

Le point noir de cet écran réside surtout dans sa fréquence de rafraîchissement, toujours bloquée à 60 Hz. Si en 2021, nous trouvions cette limitation fâcheuse, elle est en 2024 tout simplement indigne d'un appareil vendu entre 600 et plus de 1 100 euros. Tous les concurrents font mieux, peu importe le segment de prix. Apple veut démarquer ces gammes et donner un argument supplémentaire à ces modèles Pro et leurs écrans ProMotion 120 Hz. Les utilisateurs n'ayant jamais tâté d'un tel affichage ne tiendront pas rigueur à la marque. De notre côté, nous trouvons cette décision, purement marketing, inacceptable aujourd'hui.

Audio : un dispositif stéréo sans éclat, mais sans défauts non plus

Passons rapidement sur la partie audio. Apple propose une nouvelle fois un système comprenant deux haut-parleurs pour la stéréo. Les voies droite et gauche changent de position quand vous passez du mode portrait au mode paysage pour obtenir le meilleur rendu.

Le son produit par l'iPad mini 7 est toujours aussi bon et puissant, avec un rendu sonore ample et sans distorsion à moyen volume. Les basses sont légèrement présentes et donnent un peu de corps au son qui sort de l'appareil. Il est possible de regarder un épisode de série ou une vidéo sans avoir à connecter des écouteurs en Bluetooth, pour peu que l'environnement dans lequel on se trouve soit relativement silencieux.

L'iPad mini 7 est aussi compatible Dolby Atmos, avec le support du son spatial dans les apps de streaming ou dans Apple Music. Notre avis n'a pas varié depuis trois ans : c'est pas mal, sans plus. On sent un peu plus d'amplitude dans les morceaux ou les programmes diffusés, mais il faut vraiment tendre l'oreille pour entendre une nette différence. Là encore, privilégiez un casque pour obtenir une expérience plus immersive.

Performances : l'A17 Pro ne déçoit pas

La plus grande nouveauté de l'iPad mini 7 est l'intégration d'un nouveau processeur. L'A15 Bionic laisse place à l'A17 Pro, un SoC (System on Chip) que l'on retrouvait l'année dernière dans l'iPhone 15 Pro. La puce possède 6 cœurs CPU, 5 cœurs GPU (soit un de moins que l'iPhone) et un Neural Engine 16 cœurs pour le traitement des requêtes d'intelligence artificielle. Apple a fait le choix de reprendre les puces A17 Pro n'ayant pas passé le contrôle qualité lors de leur fabrication en désactivant un cœur CPU, ce qui lui permet dans le même temps de faire quelques économies.

À en croire les benchmarks, cette petite baisse de puissance se ressent à peine, avec un score inférieur à l'iPhone 15 Pro sur Geekbench ou 3D Mark.

À l'usage, l'iPad mini reste l'une des tablettes de 8 pouces les plus puissantes du marché. Difficile de faire tousser le processeur durant une utilisation intensive. Passer d'un logiciel de montage comme Final Cut Pro, désormais compatible avec la gamme « mini », à une application de création audio se fait en un clin d'œil.

Pour les jeux, l'iPad mini 7 est capable d'afficher les titres les plus gourmands avec un framerate à 60 images par seconde, comme Genshin Impact. Nous avons aussi passé une petite demi-heure sur le jeu de karting Disney Speedstorm, et là encore, les performances restent constantes, et la tablette ne chauffe que très légèrement durant.

Pour la connectivité sans fil, l'iPad mini embarque une puce Wi-Fi 6E (mais pas Wi-Fi 7, toujours cantonné aux appareils Pro d'Apple) et Bluetooth 5.3. La version Cellular dispose toujours d'une connectivité 5G, mais uniquement par eSIM.

Logiciel : sans Apple Intelligence, les nouveautés sont maigres

Ce nouvel iPad mini semble n'exister que dans un seul but : proposer toujours plus d'appareils capables de faire tourner Apple Intelligence, la suite de fonctionnalités d'intelligence artificielle de la marque californienne. Un hic cependant : toutes ces capacités ne sont pas près d'arriver en France. Apple refuse pour l'heure d'ouvrir les vannes dans l'Union européenne pour des questions de régulation. L'iPad mini perd donc pour le moment son principal argument de vente.

Reste donc iPadOS 18 pour la partie logicielle, qui propose quelques rares nouveautés. On peut citer notamment l'apparition de l'application Calculette, après plus de 10 ans d'attente. Cette dernière offre des fonctionnalités un peu plus évoluées qu'une simple calculatrice basique, particulièrement avec la reconnaissance manuscrite des opérations. Il suffit de saisir un calcul, une formule ou une équation pour voir apparaître le résultat automatiquement. Ce dernier reprend aussi le style d'écriture de l'utilisateur, analysé par un soupçon d'IA. Cette possibilité est disponible à travers le système, dans Notes, FreeForm, ou encore Messages.

iPadOS 18 propose aussi de nouveaux menus en haut de l'écran dans les applications développées par Apple, pour naviguer dans les différentes sections. Cette présentation est plus élégante et plus simple d'accès que le menu latéral. On peut également citer l'écran de verrouillage, un peu plus personnalisable comme sur l'iPhone, avec des options pour changer la police de l'heure, ajouter des widgets et utiliser un fond d'écran dynamique.

Pour le reste, iPadOS 18 partage bon nombre des nouvelles fonctionnalités présentes dans iOS 18, comme l'application Mots de passe, quelques nouvelles options dans Messages, le mode Jeu pour optimiser les performances de l'appareil et un nouveau design dans l'application Photos. Vous pouvez d'ailleurs retrouver toutes les nouveautés d'iOS 18 dans notre dossier réalisé lors de sa sortie.

L'iPad mini 7 dispose enfin d'une compatibilité avec le tout dernier Apple Pencil Pro. Ce nouveau modèle est sensible à la rotation dans les applications de dessin et propose un nouveau menu d'accès rapide aux options en pressant le corps de l'accessoire. C'est très pratique si vous utilisez quotidiennement un Apple Pencil pour dessiner ou illustrer, mais si vous possédez un Apple Pencil 2, il sera tout aussi utile pour signer des documents ou annoter quelques pages.

Photo : un capteur 12 mégapixels qui fait du surplace

Contrairement à l'iPhone, la partie photo de l'iPad semble de plus en plus délaissée par Apple, qui n'en parle quasiment plus dans ses différentes présentations. L'iPad mini 7 ne profite donc d'aucune amélioration et dispose toujours d'un seul capteur grand-angle de 12 mégapixels. Un flash LED est à côté pour aider dans les environnements sombres, et le traitement Smart HDR 4 d'Apple vient aider à améliorer la qualité des images en modifiant contraste et luminosité si besoin.

Le capteur photo de l'iPad mini 7 n'a pas la versatilité du bloc équipant un smartphone, mais la tablette s'en sort honorablement. Avec pas mal de lumière, les images produites présentent de nombreux détails. Nous trouvons tout de même que le traitement d'image d'Apple affadit les images, en réduisant les contrastes et les ombres. On utilisera la tablette uniquement en cas de besoin pour réaliser quelques images rapides lors d'un déplacement.

L'appareil photo de l'iPad mini 7 est plus utile en tant que scanner pour numériser des documents. L'application Notes propose notamment un système d'identification et d'enregistrement automatique des pages.

Un dernier mot sur la caméra avant de 12 mégapixels, identique à la génération précédente. Elle propose une image assez nette en plein jour et très bruitée dans les environnements sombres. Le flash sauve un peu les meubles, mais ça s'arrête là. Une nouvelle fois, cette stagnation est incompréhensible sur une tablette haut de gamme.

Autonomie : près de 11 heures d'utilisation polyvalente

L'iPad mini 7, comme tous les iPad proposés par Apple depuis plus de 10 ans, affiche une autonomie de 10 heures en utilisation polyvalente. Durant notre essai de quelques jours, la tablette a fait mieux avec 11 h 04 d'utilisation, en alternant vidéo, consultation web, messagerie et un peu de jeu vidéo. Sauf à utiliser des logiciels créatifs, plus gourmands en ressources, l'iPad mini peut aisément tenir toute une journée, et même plusieurs jours à raison d'une ou deux heures d'utilisation quotidienne.

Pour la recharge en revanche, l'iPad mini 7 ne fait pas de miracles. Apple reste conservatrice en la matière, avec une puissance qui ne dépasse pas les 20 watts. Il faut presque deux heures pour le recharger intégralement. À noter que l'adaptateur secteur n'est plus fourni avec la boîte, comme c'était déjà le cas avec les iPad Pro M4 et iPad Air M2 il y a quelques mois.

L'iPad mini 7 : l'avis de Clubic