Les maires de plusieurs grandes villes de France, parmi lesquelles Marseille, Lyon ou Bordeaux, demandent un moratoire et appellent à un « débat démocratique » autour de la technologie de cinquième génération.
Alors que le démarrage des enchères 5G est prévu pour le mardi 29 septembre, une soixantaine d'élus de gauche et écologistes ont publié une tribune dans le JDD et signé une pétition dans laquelle ils demandent un moratoire sur la 5G, au moins jusqu'à l'été 2021 et jusqu'à ce que l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) puisse rendre son rapport sur les risques sanitaires éventuels liés à la technologie.
Pour les signataires, la 4G, la fibre et la lutte contre la fracture numérique passent avant la 5G
Ils sont issus de la France insoumise, d'Europe Écologie Les Verts, de Génération Écologie, du Parti socialiste ou encore du Parti communiste. Michèle Rubirola, Pierre Hurmic, Grégory Doucet, Jeanne Barseghian, Éric Piolle, Emmanuel Denis et Cédric Van Styvendael, respectivement maires de Marseille, Bordeaux, Lyon, Strasbourg, Grenoble, Tours et Villeurbanne, ne constituent qu'une partie des élus (près de 70) qui ont accepté de co-signer la pétition s'opposant à la 5G.
Dans cette dernière, les élus réclament plusieurs choses. D'abord, ils demandent un moratoire sur le déploiement de la 5G « au moins jusqu'à l'été 2021 », ce qui repousserait la commercialisation théorique de la 5G de plusieurs mois, les premières offres étant attendues pour la fin de l'année ou le début de la prochaine.
Et dans l'hypothèse où la pétition aboutit et où un moratoire est décidé, les élus de gauche et écologistes demandent « la tenue d'un débat démocratique décentralisé sur la 5G et sur les usages numériques ». Se basant sur le principe de précaution, les signataires souhaitent que l'accent soit mis sur la réduction de la fracture numérique, sur le développement de la fibre en zone rurale et sur la finalisation de la 4G. Les opérateurs ont pourtant rappelé que ces politiques télécoms seraient maintenues, lancement de la 5G ou pas.
Les salves contre la 5G se multiplient
Ce n'est pas la première fois qu'une partie du monde politique s'empare du sujet de la 5G. Certains dénoncent depuis plusieurs mois une attribution des fréquences qui intervient « sans étude d'impact climatique et environnemental ni aucune consultation publique préalable ».
En juillet, le parti EELV avait déjà réclamé un moratoire sur la 5G, via une motion adoptée à l'unanimité ou presque par les conseillers fédéraux du parti. Les écologistes estiment que la 5G permettra « la collecte de données personnelles » et causera « une grosse inflation de la consommation électrique ».
L'une des figures des Verts, le maire de Grenoble Éric Piolle, avait fait une sortie remarquée au mois d'août pour dénoncer le lancement attendu de la 5G. L'adjointe en charge du Numérique de la mairie de Bordeaux, Delphine Jamet, souhaite « ralentir cette course et ses conséquences avant de s'y engouffrer », dénonçant une « technologie de riches » face à l'impératif de s'équiper de terminaux compatibles pour pouvoir profiter de la 5G.
Source : Change.org