Affichant son ambition de réduire sa dépendance envers des pays étrangers en matière de nouvelles technologies et d’électronique, le gouvernement allemand a décidé d’investir des millions d’euros dans la recherche et le développement.
Cette annonce relayée par l’agence de presse Reuters, intervient une semaine après la conférence de presse du ministre français de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, et du ministre allemand de l’Économie et de l’Énergie, Peter Altmaier, dans laquelle ils détaillaient Gaia-X, un projet de Cloud computing européen visant à se détacher des géants américains tels qu’Amazon, Microsoft ou Google.
Compétitivité et souveraineté
Alors que l’Allemagne s’apprête à occuper la présidence de l’Union européenne, à partir du 1er juillet, la ministre fédérale de l’Éducation et de la Recherche, Anja Karliczek, a été claire : « Il est important pour nous de maintenir notre compétitivité internationale et notre souveraineté dans ces technologies clés ». Faisant alors référence aux domaines de la santé, des voitures électriques et des usines intelligentes, notamment, la ministre souhaite promouvoir le savoir-faire allemand.
Elle a ainsi annoncé une première attribution de 25 millions d’euros à l’initiative « Technology you can trust » (la technologie de confiance). L'investissement sera destiné au développement de processeurs informatiques de pointe, et de deux projets se concentrant sur l’intelligence artificielle.
La ministre a par ailleurs annoncé que l'attribution d'une seconde enveloppe de 20 millions d’euros était d’ores et déjà soumise à candidatures. Le gouvernement espère ainsi encourager le développement de nouvelles technologies au sein de son pays et ne plus dépendre de produits conçus à l’étranger.
« Je m’efforce de faire en sorte que les citoyens et les entreprises soient épargnés par les mauvaises surprises. Nous devons savoir exactement comment fonctionne l’électronique. Nous devons comprendre sa production et être en mesure de vérifier ses fonctions. Le message clair adressé aux clients des entreprises allemandes du monde entier est qu’ils peuvent faire confiance aux produits “Made in Germany” », a déclaré Anja Karliczek.
Une 6G développée en Allemagne
L’Allemagne pense également à la 6G. Alors que ses trois grands opérateurs exploitent des équipements Huawei - le pays avait résisté aux États-Unis et n’avait pas exclu le géant chinois de ses équipementiers pour le développement de la 5G - la ministre considère le futur de cette technologie comme un enjeu vital, qui devra être mis au point localement.
Le gouvernement d’Angela Merkel a investi, au total, 400 millions d’euros dans la recherche et le développement de la microélectronique. Si ce chiffre est moindre comparé aux mastodontes chinois et américains, le pays montre son ambition de se relancer dans des domaines aujourd’hui largement dominés par des pays non européens.
Source : Reuters, Science Business