Le prototype d'une entreprise américaine permet de transmettre des données entre plusieurs appareils en une seule poignée de main.
Les technologies sans-fil, Bluetooth et Wi-Fi en tête, se sont imposées pour transférer des photos, diffuser de la musique ou synchroniser des informations. Cependant, ces technologies ne sont pas sans défaut. Elles sont en effet parfois sensibles aux interférences et accessibles à tous dans un rayon de quelques mètres, et surtout à des individus malveillants.
Du sans-fil qui a besoin d'un contact physique
Pour les Américains d'Ixana, la parade serait de réduire la portée des communications à... quelques centimètres. Le Wi-R est une technologie utilisant des champs électroquasistatiques (ou EQS), ce qui permet d'utiliser le corps humain comme « antenne ». L'avantage réside dans le fait que, même s'il n'y a pas besoin de câble entre deux appareils que l'on veut faire communiquer, il y a tout de même besoin d'un lien physique.
Le premier prototype de la société a une portée sans-fil (c'est-à-dire, ici, sans contact) de moins de 10 cm, et une portée avec un conducteur (un objet, un individu) allant de 2 à 5 mètres. Ainsi, une personne avec son smartphone dans sa poche peut tout à fait diffuser de la musique dans son casque. Il pourrait également tenir la main d'un ami pour diffuser de la musique dans les écouteurs de celui-ci. Cet ami pourrait lui-même toucher, simultanément, une table sur laquelle serait placée une enceinte sans-fil, qui pourrait alors recevoir le même flux musical. C'est en tout cas ainsi qu'Ixana démontre les performances de son dispositif.
De nouveaux modes d'échanges numériques
Bien entendu, l'entreprise ne voit pas seulement dans ce dispositif un moyen d'utiliser des systèmes audio. Il serait aussi possible de transférer des informations de contact, d'utiliser des appareils connectés tels que des montres, des lunettes, un stimulateur cardiaque, ou de créer des dispositifs de sécurité par le toucher. Plus encore, une prochaine itération serait capable de transmettre un flux vidéo, ce qui serait utilisé pour des casques de réalité virtuelle, par exemple.
L'avantage du Wi-R ne réside pas uniquement dans son caractère sécurisé ou dans son aspect pratique, suivant les cas. En effet, la technologie consomme peu d'énergie par rapport à la quantité de données transférées, jusqu'à cent fois moins que le Bluetooth ou le Wi-Fi. Le prototype actuellement commercialisé d'Ixana affiche une bande passante allant jusqu'à 1 Mb/s, mais l'entreprise annonce des débits vingt fois supérieurs pour son prochain modèle, pour des performances énergétiques similaires.
Si nos appareils ne disposeront pas de cette technologie dès demain, il n'est pas fantaisiste d'envisager son utilisation quotidienne. En effet, la « communication interpersonnelle » qu'elle permet, en partageant des informations par un simple contact entre deux personnes, ouvre la voie à de nouveaux modes d'échanges numériques. De plus, le transfert de données entre des appareils placés sur une même surface ouvre le champ à de nouvelles possibilités qui pourraient sensiblement modifier notre relation avec nos appareils. Il suffit que les promesses soient tenues, et qu'ensuite, les industriels jouent le jeu.
Sources : CNX Software, Ixana