L'Union européenne et le Japon ont décidé de renforcer leur collaboration technologique au sens large pour se donner une chance face aux géants américain et chinois.
En déplacement à Tokyo lundi, le commissaire européen en charge du Marché intérieur, Thierry Breton, a fait part de sa volonté de renforcer les liens entre l'Union européenne et le Japon sur de multiples technologies comme les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle, la cybersécurité et les câbles sous-marins. Sa visite a été bien accueillie au pays du Soleil-Levant, où les industriels et responsables politiques ne demandent pas mieux que de travailler main dans la main avec le Vieux Continent.
Le Japon a besoin de l'Union européenne, et vice versa
Technologie vitale dans les secteurs de l'électronique, de la défense et de l'automobile, les semi-conducteurs ont été au centre des discussions menées entre l'UE et le Japon en ce début de semaine. Les deux blocs ont accepté de superviser, ensemble, la chaîne d'approvisionnement des puces, guidés par la recherche et la résilience.
« Les ordinateurs hautes performances et les puces sont essentiels, et l'Europe est l'endroit idéal pour investir », a déclaré Thierry Breton. Il estime que « les puces inférieures à 2 nanomètres seront stratégiques pour l'intelligence artificielle, pour toute technologie à faible consommation et pour l'industrie du futur ». Ces puces devraient irriguer le secteur technologique dans les 5 prochaines années, à commencer par les smartphones et les tablettes.
Cette collaboration doit permettre de faciliter l'échange de chercheurs et d'ingénieurs, et de faciliter tout autant l'accueil que l'installation d'entreprises japonaises spécialisées dans les semi-conducteurs au sein de l'Union européenne. Le Japon a déjà prévu de largement subventionner ses fleurons en la matière, mais son gouvernement a conscience qu'il faut aller plus loin. D'où la collaboration à venir avec l'UE.
Un protocole signé pour un câble sous-marin UE-Japon
Les partenaires japonais de l'UE ont prévu de se rendre en Europe en début d'année prochaine pour poursuivre les discussions et évoquer un potentiel calendrier. À Tokyo, Thierry Breton a aussi évoqué un autre dossier majeur des deux blocs : celui de la connectivité des câbles sous-marins. Le dirigeant souhaite en effet relier l'Europe au Japon à l'aide d'un câble de 14 000 kilomètres, ce qui constituerait selon ses propres mots « un geste géopolitique important » pour diverses raisons.
D'abord, un tel câble offrirait aux deux partenaires des points d'étranglement permettant de contourner la Russie et le canal de Suez, aujourd'hui des passages obligatoires. Il donnerait également la possibilité aux acteurs du numérique de réduire la latence des échanges et de renforcer la cybersécurité des deux blocs.
Les discussions ont été fructueuses à ce sujet, puisqu'un protocole d'accord a été signé lundi avec le ministre japonais des Affaires intérieures, Takeaki Matsumoto.
Source : Reuters