© Kzenon / Shutterstock
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Les balises connectées, conçues pour localiser des objets auxquels elles sont attachées, peuvent pourtant se transformer en instruments de surveillance insidieuse, bafouant ainsi la vie privée de leur propriétaire.

Disponible depuis plusieurs années et très utilisées en voyage ou en déplacement, les balises connectées, aussi appelées « trackers GPS », peuvent être détournées de manière illégale pour suivre la localisation d'un individu, à son insu. Face à cette nouvelle préoccupation, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) se pose une question : comment agir si vous découvrez une balise totalement inconnue à vos yeux, dans votre valise ? Des moyens existent pour protéger votre vie privée, voyons lesquels.

Un équilibre, fragile, entre sécurité et utilité

La technologie des balises connectées de type AirTag (Apple), SmartTag+ (Samsung) ou Tile, s'est en quelques années démocratisée en ce qu'elle permet de localiser et de récupérer des objets (parfois volés) tels que des clés, des sacs, des valises, des portefeuilles et autres. Mais elle se révèle aujourd'hui à double tranchant.

Car si leur fonction première est d'une utilité non démentie, de nombreux témoignages relayés dans les médias montrent que ces balises peuvent être utilisées à des fins malveillantes, pour suivre les individus sans leur consentement.

Les petites balises fonctionnent en Bluetooth ou par ondes radio, et elles interagissent discrètement avec d'autres dispositifs comme les téléphones, les ordinateurs et les objets connectés, tout en consommant très peu d'énergie. Autrement dit : elles s'appuient sur un réseau d'appareils connectés qui vont détecter leur présence à proximité et qui peut servir à transmettre la localisation de la balise à son propriétaire, ce qui lui permet de la suivre.

Une balise connectée, ici un AirTag, peut se glisser très facilement un peu n'importe où © Apple
Une balise connectée, ici un AirTag, peut se glisser très facilement un peu n'importe où © Apple

En théorie, dès lors qu'un smartphone détecte une balise, les données sont chiffrées pour n'être lisibles que par le propriétaire de l'appareil, via un système de clé numérique. Cette clé change d'ailleurs régulièrement et ne peut être lue que par son utilisateur, ce qui garantit un certain équilibre, fragile certes, entre utilité et sécurité.

La balise connectée utilisée comment moyen de suivi illégal : comment réagir, et quelles sanctions pour le pisteur ?

Comme l'indique la CNIL, certains propriétaires de balises s'en servent « pour suivre illégalement les déplacements d'une personne à leur insu ». Alors mieux vaut adopter certains réflexes pour, en cas de doute, s'en protéger.

Différents fabricants ont mis en place des dispositifs pour détecter ces balises, même si elles ne sont pas si visibles. Si vous possédez un iPhone, vous recevrez une notification en cas de présence d'une balise non autorisée, si Apple s'aperçoit qu'une balise qui ne vous appartient pas vous suit de près depuis un certain temps. Les utilisateurs d'Android, eux, peuvent utiliser des applications dédiées pour détecter et neutraliser ces dispositifs indésirables. On peut citer notamment Détection des Traqueurs, dispo sur le Google Play Store.

Mais détecter une balise connectée espionne ou simplement égarée ne suffit pas. Une fois que vous l'avez repérée, vous pouvez obtenir des informations sur son vrai propriétaire, pour vérifier s'il l'a par exemple signalée comme perdue, ou dans le cadre d'une plainte. Toutefois, il faut faire attention et désactiver la balise dans un lieu sûr (pas chez vous donc), en retirant sa batterie, de façon à éviter de donner une information trop sensible à un propriétaire qui ne voudrait pas votre bien.

Sachez enfin que la loi est passée par là. Utiliser une balise connectée pour surveiller une personne sans son consentement constitue une infraction pénale (article 226-1 du Code pénal) punie d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende. Dans le cas où le délit est commis par une personne encore plus proche, comme un conjoint ou un partenaire, les peines peuvent être d'autant plus sévères. Il apparaît ainsi crucial de connaître vos droits et d'adopter ces quelques réflexes pour protéger votre vie privée dans un monde toujours plus connecté.

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Source : CNIL