Clin d'œil de rigueur, le rapport d'une trentaine de pages publié sur le site de la FTC (PDF) commence par une citation tirée du film Minority Report, dans lequel Anderton (Tom Cruise) est traqué dans une société où l'identification de l'individu est au cœur du système.
Outre des directives évidentes (encore que...) comme la non pertinence de mettre des systèmes de reconnaissance faciale dans les toilettes ou les lieux de rassemblement d'enfants, le document aborde des points importants, notamment concernant la politique de conservation des données recueillies, et l'information des personnes qui sont sujettes à l'exploitation de cette technologie. S'il se focalise beaucoup sur l'usage de la technologie dans le secteur du ciblage publicitaire, il relève néanmoins des enjeux globaux en matière de vie privée.
Parmi les points importants selon la FTC, on trouve :
- La nécessité pour les entreprises de développer des systèmes de sécurité suffisamment efficaces pour protéger les données recueillies,
- La mise en place de méthodes construites visant à déterminer quand les données sont pertinentes à stocker et quand elles doivent être détruites,
- La mise en place de moyens efficaces d'informer les personnes exposées à cette technologie au sujet des données qui sont récoltées à leur sujet, ainsi que sur le fonctionnement du processus,
- La possibilité de refuser que des informations soient récoltées via la reconnaissance faciale.
Pour la FTC, il s'agit principalement de protéger les utilisateurs des risques de la reconnaissance faciale, tout en alertant les entreprises qui commentent à exploiter cette technologie émergente. La Commission souligne notamment l'importance pour un utilisateur de dire clairement « non » à son intégration dans un système de reconnaissance faciale. « Prenons l'exemple d'une application mobile qui permet aux utilisateurs d'identifier des inconnus dans les lieux publics, comme dans la rue ou dans un bar » explique le rapport. « Si une telle application existait, un étranger pourrait discrètement prendre une photo avec son téléphone d'une personne au travail ou dans la rue et découvrir de qui il s'agit - sans que la personne sache qu'elle vient d'être prise en photo. »
Un scénario encore futuriste, mais qui souligne tout de même le risque potentiel de la popularisation de la démarche : on peut rappeler que Facebook, d'un commun accord avec les autorités de défense de la vie privée irlandaises, a désactivé la reconnaissance faciale sur ses photos en Europe. Du côté des terminaux mobiles, de plus en plus de smartphones et tablettes proposent la reconnaissance faciale comme moyen d'accéder à un profil utilisateur, avec plus ou moins de succès.
« Heureusement, l'utilisation de la reconnaissance faciale n'en est encore qu'à ses débuts » note la FTC. « Cela créé une opportunité unique d'assurer que cette industrie se développe d'une manière qui respecte la vie privée des consommateurs tout en préservant les effets bénéfiques que cette technologie a à offrir. »