Rachat d'Oculus VR par Facebook : les concepteurs menacés de mort, J. Carmack intervient

Audrey Oeillet
Publié le 31 mars 2014 à 10h32
L'annonce du rachat d'Oculus VR par Facebook a eu des répercutions inattendues sur la start-up, qui a même reçu des menaces de mort. Son fondateur Palmer Luckey ainsi que John Carmack, directeur de la technologie de l'entreprise, ont pris la parole.

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Suite à l'annonce, par Facebook, du rachat de la jeune entreprise Oculus VR pour 2 milliards de dollars mardi 25 mars, de très nombreux adeptes de la start-up se sont exprimés. Parmi eux se trouvent un bon nombre de backers, qui ont donné de l'argent sur Kickstarter pour voir le projet Oculus Rift aboutir. Estimant avoir contribué au succès d'Oculus VR, notamment en lui permettant de rester indépendante, ils ne comprennent pas comment l'entreprise a pu faire le choix de se vendre à une entreprise comme Facebook.

« Nous nous attendions à des réactions négatives à court terme » explique Palmer Luckey, le fondateur d'Oculus VR, sur Reddit. « Mais nous ne nous attendions pas à recevoir autant de menaces de mort et de harcèlement téléphonique, qui s'étend à nos famille. Nous savons que nous avons le devoir de montrer que nous avons raison avec des actes et non des paroles, mais ce genre de chose est injustifié, d'autant qu'il a un impact sur des gens qui n'ont rien à voir avec Oculus » ajoute-t-il.

« Un rachat inévitable »

Dans le même temps, John Carmack, développeur à l'origine du studio ID Software, ayant récemment intégré l'équipe d'Oculus VR en tant que directeur technologique, s'est exprimé à son tour. Il a choisi de le faire dans les commentaires d'un billet de blog rédigé par le musicien Peter Berkman, lui-même inquiet du rachat de la start-up par Facebook.

Pour John Carmack, une « participation rapide des géants de Web » était « inévitable » dans le cas d'Oculus VR. « La vraie question était de savoir avec qui s'associer » explique-t-il.

Selon lui, les supporters d'Oculus VR auraient préféré voir l'entreprise évoluer à la manière de Valve. « Depuis des années, toute l'industrie considère Valve comme des dingues, qu'on ne prenait pas vraiment au sérieux et ils avaient donc le champ libre. » Le studio de Gabe Newell travaille depuis longtemps, en toute indépendance, sur la question de la réalité virtuelle, avec les bases solides de Steam. « Valve mérite totalement son succès pour avoir eu si tôt cette vision et cette persévérance qui les a mené à façonner l'état actuel du marché » estime Carmack, qui ajoute qu'une telle démarche aurait été impossible pour Oculus VR, une entreprise jeune, avec des supports moindres, et surtout arrivée dans un contexte où le secteur s'intéresse nettement plus à la réalité virtuelle qu'il y a quelques années.

John Carmack, qui ajoute qu'il n'aura fallu que 2 semaines avant que l'accord soit conclu avec Facebook, admet ne pas avoir pensé en premier lieu au réseau social. « Personnellement, je n'ai aucune expérience avec eux, et j'aurais pu penser à bien d'autres sociétés capables de proposer des synergies plus évidentes. Cependant, j'ai des raisons de croire que Facebook a une vue d'ensemble similaire à la mienne, et qu'ils seront un atout de taille pour la concrétiser » explique-t-il.

Le papa de Doom appelle donc les sceptiques à attendre d'en savoir et d'en voir plus concernant la collaboration entre Oculus VR et Facebook avant de crier au blasphème. De son côté, le réseau social a coupé court à une rumeur en assurant qu'aucune refonte de l'interface de l'Oculus Rift n'était prévue malgré le rachat, et que le logo de Facebook ne viendra orner le fameux casque. Cela calmera-t-il les mécontents ?

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