La police londonienne a déjà recours à un logiciel capable d'identifier de la drogue, des armes et de l'argent sur une image, mais la machine à encore du mal à détecter la nudité.
Une IA pour traquer les pédophiles
Par souci d'hygiène mentale pour ses agents, la police du Grand Londres s'apprête à s'adjoindre les services d'une intelligence artificielle capable de repérer les images d'abus sexuels contenues dans les téléphones et les ordinateurs. Mark Stokes, le chef de la Metropolitan, la police du Grand Londres, fait de l'intégration de cet algorithme chasseur de pédophile une priorité pour son département de police judiciaire.« Dans de nombreuses affaires, nos enquêteurs ont à faire face à des images de nature indécente » a-t-il expliqué à la presse britannique. « Pour le moment, ce sont des êtres humains qui doivent accomplir la tâche de les visionner, mais le machine learning va nous en libérer. Vous imaginez combien cela peut être dérangeant de faire cela pendant des années » poursuit-il.
Amazon et Google, futurs bobbies ?
Mais le plan de la police londonienne va plus loin, puisqu'elle planifie en fait de migrer dans les années à venir ses données sensibles dans les services en cloud de grands fournisseurs comme Amazon Web Services, Google ou Microsoft. Elle a déjà recours aux capacités d'un data center basé à Londres, mais il n'est ni assez gros, ni assez puissant pour gérer la masse croissante de données issues des enquêtes. Rien qu'en 2016, les policiers londoniens ont dû explorer le contenu de 53.000 appareils, dont 70 % de smartphones.Le basculement chez les GAFA lui permettra, pense-t-elle, de franchir un palier en terme de puissance de calcul et d'analyse. « Avec leur aide, nous pourrons entraîner une IA capable de détecter efficacement les images d'abus sexuels d'ici deux à trois ans » espère Mark Stokes. Reste à surmonter les obstacles juridiques : le juge autorisera-t-il un tiers, en l'occurrence de grands opérateurs américains, à détenir des contenus propriété de la police britannique ? Sans parler du risque de piratage de ces données à caractère sensible. Mais Mark Stokes est convaincu que la matière première de ses enquêtes sera mieux protégée et exploitée par la Silicon Valley que par sa propre puissance publique...
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