Une équipe de chercheurs suédois a réussi à mettre au point un fluide capable de capturer l'énergie solaire et de la redistribuer sur demande.
Ce n'est un secret pour personne : notre salut passera par le développement des énergies dites propres, ou renouvelables. De nombreuses équipes scientifiques étudient tous les moyens possibles pour développer ces énergies alternatives. C'est le cas d'une équipe suédoise, qui s'est intéressée à l'énergie solaire et à la possibilité de la transformer en carburant conservable.
Un prototype de test
Tout commence sur le toit du bâtiment de physique de l'Université Chalmers en Suède, où se situe un prototype de système destiné à tester les nouveaux combustibles.Alors qu'une pompe fait circuler le fluide qu'ont mis au point les scientifiques, la lumière du soleil « excite » les molécules qui s'y trouvent et modifie les liaisons entre les atomes de carbone, d'hydrogène et d'azote dans le carburant, convertissant ainsi un composé connu sous le nom de « norbornadiène » en un autre appelé « quadricyclane ».
Du fait que cette énergie soit piégée grâce à de puissantes liaisons chimiques, le quadricyclane réussit à retenir l'énergie solaire, même lorsqu'elle refroidit. Le système se charge ensuite de faire passer le combustible sur un catalyseur à base de cobalt où il se transforme en produisant de grandes quantités de chaleur (63° C), et donc d'énergie.
D'après Jeffrey Grossman, directeur d'un laboratoire du MIT travaillant sur ce sujet, cette énergie pourrait être utilisée « pour votre chauffe-eau, votre lave-vaisselle ou votre sèche-linge ».
Des années de recherche supplémentaires sont nécessaires
Selon Moth-Poulsen, membre de l'équipe ayant mis au point le procédé, ce nouveau carburant pourrait être capable de stocker jusqu'à 250 wattheures d'énergie par kilogramme dans sa meilleure version, soit le double de la capacité des batteries Tesla souvent utilisées afin de conserver l'énergie solaire.Il ajoute cependant qu'en dépit des nombreux progrès réalisés par les chercheurs, il s'attend à devoir poursuivre les recherches pendant encore des années.
En effet, bien que le progrès réalisé ici soit un exploit, ce système ne permet à l'heure actuelle que de capter 5 % de l'énergie solaire disponible. De nombreuses entreprises ont d'ores et déjà contacté les chercheurs afin de leur faire part de leur intérêt pour ce nouveau système.