En Chine, une caméra de reconnaissance faciale a confondu une célèbre femme d'affaires avec son affiche placardée sur un bus, avec quelques fâcheuses conséquences.
On pourrait en sourire, puis en prenant connaissance de quelques informations, on s'aperçoit vite que la reconnaissance faciale est loin, très loin d'être une technologie infaillible, et qu'une dérive peut arriver à tout moment, même dans les situations les plus improbables. C'est ce qui est arrivé il y a quelques jours à Dong Mingzhu, femme d'affaires la plus puissante de Chine.
Dong Mingzhu, identifiée alors qu'elle n'était même pas présente sur les lieux
En Chine, les rues sont truffées de systèmes de surveillance, dont ceux à reconnaissance faciale, histoire de pouvoir distribuer les bons et les mauvais points à celles ou ceux qui enfreignent les règles en vigueur. La technologie est utilisée pour repérer les piétons indisciplinés, qui commettent ce que l'on appelle un acte de « jaywalking », sous-entendu le fait de traverser sur un passage clouté alors que nous sommes en pleine circulation.Dong Mingzhu a été rattrapée par la patrouille dans la ville de Ningbo, au nord-est de la province du Zhejiang, à environ 150 kilomètres de Shanghai à vol d'oiseau. Désignée femme d'affaires la plus influente de Chine par le magazine Forbes en 2017, celle qui est aussi réputée pour n'avoir jamais pris un seul jour de congé en 27 ans a été publiquement affichée sur un grand écran (qui affiche la liste de tous les auteurs de « jaywalking ») pour avoir traversé la rue en s'affranchissant des règles. Sauf qu'en réalité... Dong Mingzhu n'était pas physiquement présente.
Comme le montre une photo relayée par Abacus, les caméras ont confondu la personne physique avec une affiche publicitaire à son effigie, collée sur un bus. La police locale a admis son erreur dans une déclaration rapidement publiée. La situation, cocasse, fait évidemment resurgir les nombreuses questions éthiques qui entourent la surveillance et la technologie de reconnaissance faciale.