San Francisco a interdit la technologie de reconnaissance faciale dans ses services publics

Cyril Garrech-Casanova
Publié le 15 mai 2019 à 20h06
Reconnaissance faciale

Cette interdiction est une première aux Etats-Unis et remet en question la maturité des technologies de reconnaissance faciale dans les administrations publiques.

San Francisco a décidé de prendre le problème à bras-le-corps, et ça risque de ne pas plaire aux entreprises de la tech. Le Conseil des Autorités de la ville vient de voter en faveur d'une interdiction de l'utilisation des technologies de reconnaissance faciale par ses agences publiques, y compris et surtout par la police. Mais Aaron Peskin, l'un des membres du conseil ayant introduit le décret, assure qu'il ne s'agit pas là d'une « mesure anti-technologique », mais plutôt d'une prise de recul.

Un décret pour laisser le temps à l'administration d'étudier cette technologie

Bien moins qu'une mesure sortie du chapeau, le Conseil des Autorités de la ville a défendu ce décret comme « un prolongement naturel des réformes radicales de confidentialité des données mises en place par le gouverneur de Californie Jerry Brown l'année dernière ».

Aaron Peskin veut également tordre le cou à l'idée selon laquelle ce projet est technophobe en le décrivant comme un moyen « d'assurer une utilisation sûre et responsable » des technologies de surveillance à l'avenir. Ce nouveau décret imposera aussi aux départements de la ville d'obtenir une autorisation préalable pour se doter de nouveaux équipements de surveillance.

Une technologie de reconnaissance source de discriminations

Si les policiers pourront toujours avoir recours à des caméras de surveillance sur leurs uniformes et à des lecteurs automatiques de plaques d'immatriculation, les technologies de reconnaissance faciale ne pourront plus être utilisées par 53 départements de la ville. Bien que selon CNN les autorités n'utilisent plus cette technologie depuis 2017, cette mesure prend davantage une dimension symbolique : « Aucun d'entre nous ne veut vivre dans un Etat policier », tonne Aaron Peskin.

Et pour cause : il a été démontré plus d'une fois que cette technologie avait davantage tendance à discriminer les « minorités sociales », aux premiers rangs desquels les personnes noires, hispaniques ou même transgenre. Face à constat, Facebook, Google, Microsoft ainsi que cinq grandes universités américaines ont récemment enjoint Amazon à ne plus vendre sa technologie de reconnaissance faciale, Rekognition, aux autorités policières.

San Francisco fait aujourd'hui cavalier seul dans une mesure aussi radicale, mais Okland et Berkeley pourraient bientôt lui emboîter le pas.

Source : TechCrunch.
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Commentaires (7)
bmustang

bravo à Aaron Peskin, à San Francisco et les autres qui prendront la même décision. Cette tech surveillance faciale n’a rien à faire dans notre civilisation et au regard de ce qui ce passe déjà en chine

Myraloes

Il y a donc encore des gens intelligents aux états unis… Wow ! Je suis impressionné. Félicitations à ce Aaron Peskin ainsi qu’à ce Jerry Brown qui semble l’avoir inspiré. Pour le coup c’est vraiment ce que l’on peut appeler une décision pleine de bon sens, courageuse, moderne et à contre courant de l’air ambiant. Respect.

Fodger

Bravo !

share_the_pain

Du bon sens nous sommes pas des chiens mais des humains nous ne souhaitons pas d’un scénario black mirror, equilibrium ou minority report et j’en passe

Appliquons avec fermetés les peines encourues qui sont prévues en cas d’infraction (ce qui n’est pas le cas ajd) et en reparlera.

philumax

C’est juste un coup, pour empêcher Amazon de vendre son système.
"Aaron Peskin veut également tordre le cou à l’idée selon laquelle ce projet est technophobe’
C’est évident. Il y aura d’autres propositions semblables, émanant d’une autre boîte.
Ce type veut mieux et moins cher, donc, il fait jouer la concurrence.
Pour ceux qui ne lisent pas tout, il passe pour un héros…

PirBip

Oui je vois ce que vous voulez dire. Mieux reculer pour mieux sauter. Mais la vérité c’est que vous aussi n’avez pas lu l’article en entier. Il est précisé que ces technologies de reconnaissance faciale sont loin d’être totalement efficaces et se concentrent sur les minorités, d’où l’arrêt de leur utilisation depuis 2017 dans les services de police. Donc, un constat de longue date, qui ne date pas d’hier.
Le jour où le Conseil des Autorités aura changé de tête, il y aura peut être un retour du contrat. Mais “not in their sight”, comme ils disent là-bas.

philumax

Ce n’est pas la première fois, que cela est dit
Ça reviendra encore… même si ça marche bien !

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