Le ministère français des armées s'intéresse enfin au projet Stratobus

Benjamin Bruel
Publié le 10 janvier 2020 à 14h19
stratobus.jpg

L'armée française témoigne finalement de l'intérêt pour Stratobus, le projet de ballons stratosphériques dirigeables imaginé par Thales et Thales Alenia Space.

Un contrat d'étude de concept a été signé afin d'évaluer l'intérêt et la faisabilité du projet, qui pourrait revêtir des applications dans les domaines du renseignement, de la surveillance et de la reconnaissance pour les armées.


Un dirigeable stratosphérique pour la surveillance

Le contrat entre Thales et la Direction générale de l'armement (DGA) était attendu pour l'été dernier. Le délai de signature vient-il de la frilosité du ministère envers le projet ou d'un problème structurel ? Impossible de savoir. Quoi qu'il en soit, le contrat d'étude de concept a bel et bien été signé, mercredi 8 janvier.

L'objectif est désormais d'étudier les différentes applications et la pertinence de Stratobus, ce projet de ballon stratosphérique dirigeable dont le coût de développement est estimé, dans un premier temps, entre 100 et 150 millions d'euros. À priori, il pourrait avoir un intérêt dans les domaines du renseignement, de la surveillance et de la reconnaissance militaire (ISR).


« Ce contrat a pour objet d'évaluer la pertinence des solutions stratosphériques persistantes de type Stratobus pour les besoins de défense et marque une étape clé vers la définition d'une éventuelle solution opérationnelle en lien avec les utilisateurs », a expliqué Jean-Philippe Chessel, directeur de la ligne de produit Stratobus chez Thales Alenia Space.

L'étude inclura des exercices de simulation sur plusieurs théâtres d'opération et des vols dans la stratosphère afin de démontrer les performances en vol de Stratobus lors d'une mission ISR.

Premier vol en 2023 ?

Thales et sa division spatiale développent le projet Stratobus depuis 2016. Ils envisagent ce projet pour de nombreux usages. En effet, les dirigeables positionnés à 20 kilomètres d'altitude pourraient aussi être utilisés dans la surveillance des frontières, le contrôle des sites critiques, la sécurité militaire, les télécommunications ou même dans le contrôle environnemental.

Avec ce nouveau contrat et les premiers essais à venir, Thales espère lancer un premier vol de Stratobus à la fin de l'année 2023, pour une démonstration.

Source : Thales
Benjamin Bruel
Par Benjamin Bruel

Journaliste spécialisé dans le numérique, l'espace, la technologie et l'innovation, je me passionne par tout ce qui a trait au futur et à la compréhension du monde de demain. J'exerce ce métier depuis quatre ans, souvent devant mon ordinateur et parfois en vadrouille entre deux pays d'Asie. Amateur de bande dessinées, de paranormal et de dark tourism, je voue aussi un culte aux œuvres de Philip Pullman et de Yoko Taro.

Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (8)
Nmut

Autant en application civiles je vois à quoi ça peut servir, autant n militaire je ne comprends pas. C’est une cible facile, difficile de le faire aller rapidement d’un point à un autre. D’ailleurs, quelqu’un connait les vitesses des vents à cette altitude, mes connaissances « atmosphériques » s’arrêtant aux jet-streams (jusqu’à 15-17km)?

carinae

c’est effectivement une bonne question, mais maintenant avec les optiques qu’il y a … je ne suis pas sur que cela soit réellement un frein … d’autant plus, qu’a 20 km d’altitude même si le dirigeable est d’une taille certaine il faut aller le trouver … parce que c’est un petit point dans le ciel. Et si sa signature thermique est faible il ne va pas être facile a détecter … tout au moins visuellement et thermiquement parlant …

Fulmlmetal

comme indiqué ce sera pour de la surveillance.
Le tissu d’un ballon est indétectable, les hélices pourront etre en fibre de carbone donc indétectable au radar, et la partie métallique (moteurs, électronique) pourrait etre recouvert d’un revetement furtif. Le tout fera un engin indetectable au radar, tres difficilement en visu s’il est tres haut, ultra silencieux, et qui pourra resté tres longtemps sur zone.
Certes contre un pays comme la Russie ou l’Iran ça ne servira à rien car il sera surement repéré mais en zone rebelle/terroriste comme au Mali où les ennemis ne disposent par d’arme Sol/Air performant ni de radar cela peut etre très utile et permettre de surveiller très longtemps une zone. Cela fera économiser beaucoup d’argent en évitant d’utiliser des drones plus couteux et moins endurant.
Il pourra aussi servir de relai de communication pour les troupes au sol, de guidage pour les combats au sol ou pour les armes à guidage laser lancé par avion (permettant à celui ci de ne pas rester sur zone)

Nmut

Effectivement, je n’avais pas pensé aux zones de surveillance en « basse technicité » ou le ballon n’a rien à craindre, pas de détection et encore moins d’interception.

jedi1973

<<En effet, les dirigeables positionnés à 20 kilomètres d’altitude>> sur l’image publicitaire, je doute que le ballon ne soit qu’a 20km d’altitude !!!

ZorgTheBoss

Heu, non, le ballon ne sera pas indétectable, qu’il soit en « tissu », carbone ou métal.

Par ailleurs sa forme est tout sauf furtive (les avions furtifs sont faits de panneaux plats qui permettent de réfléchir les ondes radars vers un seul point, différent de la source sauf à ce que le panneau soit strictement perpendiculaire à la source)

" Les ondes électromagnétiques sont réfléchies par tout changement significatif des constantes diélectriques ou diamagnétiques du milieu traversé. Cela signifie qu’un objet solide dans l’air ou le vide, ou tout autre changement significatif de la densité atomique entre l’objet et ce qui l’entoure, disperse les ondes radar. C’est particulièrement vrai pour les matériaux conducteurs d’électricité, tels les métaux et la fibre de carbone"

Fulmlmetal

Le tissu du ballon sera tellement fin qu’il sera impossible ou très difficile à un radar de le détecter, et surtout de le différencier du bruit environnant.
Pour la structure, j’ai cité la fibre de carbone mais d’autres matériaux bien moins détectable (surtout s’ils sont recouvert de peinture furtive) peut etre utilisé. Et là encore le peu qu’il renverra sera difficilement dissociable du bruit ambiant.
Mais de toute façon, comme je l’ai dit ce type de ballon ne sera pas destiné à des zones tel que l’Iran ou tout autres pays souverins avec une vraies armées, il sera plutot destiné à des zones de luttes, recherche et surveillance contre les groupes armées terroristes. et eux ne disposent pas de moyens de détection avancés.

Nmut

Certes, mais son attirail anti-détection et de protection, ainsi que son escorte éventuelle permettent une chance de survie plus faible pour le ballon à mon avis. Cependant la « remplacibilité » du ballon doit être bien meilleure (cout humain et matériel bien plus faible), ce qui peut compenser la vulnérabilité.

Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles