Lunettes, montres ou vêtements, la tentation est grande de conférer des capacités informatiques à tous les objets du quotidien et beaucoup d'acteurs courent après la vision d'un accessoire à tout faire, fonctionnant en adéquation avec un smartphone. Parmi les différentes intégrations possibles, plusieurs se sont déjà intéressés à la bague. Un anneau se fait aisément oublier tout en restant accessible, et le doigt reste encore l'un des meilleurs moyens qu'a trouvés l'homme pour interagir avec son environnement. Jusqu'ici, les premières tentatives en matière d'anneaux connectés se sont toutefois révélées décevantes, en grande partie parce que les interactions proposées étaient à trop faible valeur ajoutée...
La donne va-t-elle changer ? La miniaturisation des composants permet désormais d'aller plus loin, comme en témoigne le projet développé par la start-up japonaise 16Lab. Celle-ci planche sur un anneau de titane qui, à terme, servirait aussi bien à la saisie de texte et de messages qu'à ouvrir la porte de sa voiture, payer ses courses ou alerter lors de la réception d'un message. Dans sa version actuelle, encore en cours de développement, la bague embarque deux petites surfaces tactiles qu'il suffit d'actionner du pouce pour « réveiller » l'appareil, qui émet alors une vibration de confirmation. Au centre de l'anneau, on trouve un composant développé par ALPS, qui propose, au sein d'une enveloppe de seulement 6 mm² une liaison Bluetooth 4.0, un accéléromètre et une boussole. Cette puce permet donc d'assurer la liaison avec le smartphone de l'utilisateur, mais aussi de mesurer la position de sa main dans l'espace ainsi que les mouvements de cette dernière.
D'après son concepteur, le dispositif est suffisamment précis pour envisager sérieusement d'écrire à main levée, en traçant simplement dans les airs les caractères. ALPS propose d'ailleurs des scénarios dans lesquels un démonstrateur contrôle une interface de télévision ou de téléphone grâce à des gestes capturés non pas par une caméra, mais par ce sensor network module.
16Lab admet toutefois sans ambages que la simple reconnaissance de mouvements ne justifierait sans doute pas l'achat et le port d'une telle bague. Il fallait donc chercher à enrichir cette dernière, ce qui passe par l'ajout de composants supplémentaires. Rapidement, le NFC s'est imposé comme une piste à étudier : les communications en champ proche, en plein essor, permettent en effet d'utiliser l'anneau comme une clé, capable d'actionner une serrure compatible, mais aussi comme un porte-monnaie électronique, à l'instar des déploiements en cours dans l'univers de la téléphonie mobile. Plutôt que de sortir son téléphone de sa poche, on n'aurait donc qu'à poser la main sur une surface dédiée au paiement. Dans tous ces scénarios, la bague fonctionne comme une interface rapprochée de la main, l'intelligence et la communication restant gérés au niveau du téléphone.
Alors, la bague sera-t-elle le parfait « raccourci » ? En attendant que le marché en décide, une autre start-up japonaise a justement fait de cette notion son slogan. Logbar Inc. développe également une bague à tout faire, avec une proposition de valeur similaire à celle qu'avance 16Lab. Sa bague s'appelle pour l'instant simplement Ring, et les développements reposent sur des fonds levés grâce au financement participatif. Bouclée en début d'année, la campagne Kickstarter de Logbar a débouché sur une enveloppe globale de 880 000 dollars, alors que la société avait fixé son objectif à 250 000 dollars. Le concept de bague connectée semble donc ne pas laisser indifférent. Reste à voir dans quelle mesure ces premiers essais seront transformés.