Le pavillon est une sorte de large cornet en bois ou en matières composites. Placé devant le haut-parleur, il aiguille et amplifie le son produit par ce dernier. Cet élément plutôt encombrant n'a pas été retenu sur la The Three. Sûrement par manque de place. Comme nous le verrons plus loin, Klipsch a tout de même réussi à conserver sa signature sonore caractéristique.
La signature visuelle est assurée pour sa part avec cette finition bois et tissu à l'ancienne. La Klipsch The Three est issue de la gamme Heritage Inspired. Elle reprend donc les traits des enceintes historiques de la marque, dans un format alternatif. La gamme traditionnelle Heritage comprend des références dont les noms évoqueront sûrement quelque chose aux plus passionnés : Klipschorn, La Scala, Cornwall, Heresy...
Tendance néo-rétro
Klipsch propose deux coloris pour la The Three Google Assistant : noyer ou noir. La version noyer, celle reçue pour notre test, bénéficie d'un placage digne d'une enceinte HiFi. Quant à la version noire, c'est une simple peinture matte qui recouvre les parties inférieure et supérieure de l'enceinte. La The Three sans assistant vocal dont dérive cette version Google proposait une finition ébène qui n'a pas été reprise ici.Chaque coloris a son tissu acoustique accordé. La The Three noire propose un tissu en quadrillage noir et blanc. La finition noyer est accompagnée d'un tissu gris chiné. Dans les deux cas, le style rappelle la déco des années 50, d'où le terme mid-century appliqué par Klipsch à ces enceintes.
Le format est également inspiré des appareils audio anciens. Avec sa présentation allongée aux angles francs, la The Three fait penser aux vieux postes de radio. Klipsch renforce cet esprit avec un logo métallique accroché à la façade dont la police d'écriture utilisée est bien celle des années 50.
Klipsch a donc réussi à faire rentrer les dernières technologies de l'audio dans un design d'apparence très rétro. La The Three Google Assistant devrait s'accorder avec tous les intérieurs cosy.
Trois haut-parleurs pour du 2.1
Cette enceinte Klipsch fonctionne sur le principe 2.1 : deux voies et un caisson. Le tout se trouvant rassemblé dans le même boîtier. Les canaux gauche et droit sont reproduits chacun par un haut-parleur large bande de 57,15 mm précisément. La partie grave est confiée à un woofer de 13,34 cm. Il est accompagné de deux membranes passives de même diamètre. Leur rôle est de se mouvoir en synchronisation parfaite avec le woofer afin d'augmenter le niveau des basses. Ceci est rendu possible par la pression acoustique générée dans l'enceinte dénuée de tout évent bass reflex.L'ensemble des trois haut-parleurs se partagent 60 Watts efficaces de puissance. Un chiffre déjà confortable pour délivrer près de 106 dB à 0,5 m de distance. Cela laisse espérer des niveaux sonores élevés. Klipsch annonce une bande passante démarrant à 45 Hz pour se terminer à 20 kHz. Une belle performance sur le papier pour une enceinte aussi petite.
Connectivité très limitée
Nous retournons l'enceinte et là, surprise : Klipsch n'a prévu absolument aucune prise. Comme bon nombre d'enceintes fonctionnant avec Google Assistant, la possibilité de relier des sources auxiliaires est absente. La raison est simple : Google ne sait pas les gérer. Ni à la voix, ni depuis l'application Google Home.Certains concurrents ajoutent une entrée analogique sur mini-jack par exemple. Mais il faut alors jongler entre l'application Home et l'application du constructeur si l'on veut activer l'entrée auxiliaire. Ce n'est pas très pratique, et nous comprenons le choix de Klipsch de le réduire au plus simple.
Si vous cherchez une connectique florissante, il faudra vous tourner vers la The Three sans l'assistant Google. Cette version propose en effet une entrée pour platine vinyle, une entrée sur mini-jack et même un DAC USB.
En revanche, côté réseau, les deux modèles sont dépourvus de prise Ethernet. Il faudra se contenter du WiFi. Toutefois, Klipsch a bien conservé le Bluetooth sur la The Three Google Assistant.
Quelques touches de fonction
Le dessus de l'enceinte accueille les boutons et différentes LED de confirmation. A gauche, une première touche permet de couper le micro de Google. En-dessous, une seconde touche sert à l'appairage et au basculement en Bluetooth. A droite, la touche avec le logo Google Assistant active l'écoute immédiate sans avoir besoin de prononcer « OK Google ». Enfin, un petit potentiomètre de volume complète le tableau.La traditionnelle barre de quatre LED pour confirmer l'état de l'assistant est positionnée entre les boutons. Ces LED servent également à suivre la progression de l'installation ou encore à visualiser le niveau du volume. Tout cela est fortement limité. Ce qui engage à piloter comme il se doit cette enceinte à la voix.
Google & Chromecast
Comme toutes les enceintes Google Assistant, la Klipsch The Three GA s'installe via l'application mobile Google Home. Une fois l'enceinte raccordée au courant, l'application reconnaît immédiatement qu'une nouvelle enceinte est disponible. Les étapes sont simples à suivre. Si vous avez déjà installé d'autres équipements sur votre réseau, vous n'aurez même pas besoin d'entrer le mot de passe WiFi.Vous devrez ensuite choisir quel service de musique est utilisé par défaut par l'enceinte : Google Play Music, YouTube Music, Deezer ou Spotify. Lorsque vous lui demanderez de lire le dernier album d'Aya Nakamura, c'est sur ce service que l'enceinte ira le chercher.
A l'issue de l'installation, l'application vous fait répéter certains mots afin d'apprendre votre voix. Vous pouvez également apprendre celle des autres membres de votre famille avec la fonction Voice Match. L'enceinte reconnaîtra ainsi qui lui parle pour adapter ses réponses.
Google Assistant est indissociable de Chromecast, le système de diffusion audio via le réseau de Google. La The Three est capable de recevoir le son de toute application présentant la petit icône Chromecast : les services de streaming audio, mais aussi YouTube et d'autres application de lecture vidéo. Il est également possible d'envoyer l'audio en Chromecast depuis le navigateur Chrome installé sur PC ou Mac. Pour rappel, cette méthode a l'avantage de n'avoir aucune perte (lossless) contrairement au bluetooth.
La reconnaissance vocale est satisfaisante. Les deux micros situés sur le dessus captent bien notre voix, de près comme de loin, avec ou sans musique à volume raisonnable. Sur ce point, il n'y a rien à redire.
Un gros son sans limite
Comme d'habitude, nous avons utilisé notre playlist de test sur Tidal transmise en Chromecast. Première impression : la Klipsch The Three GA délivre du gros son. On ne peut pas le dire autrement. La restitution est chargée en basses, mais sans que le reste du spectre ne soit mis en retrait. L'aigu n'est pas du tout perçant. Finalement, nous pouvons remercier l'absence de haut-parleur d'aigu dédié à ce sujet, ce qui nous gratifie d'un son plutôt doux. Klipsch a bien travaillé son haut-parleur large bande qui monte juste comme il faut en fréquence.La spatialisation est intéressante. Sans que l'on puisse déceler une réelle séparation stéréo gauche/droite, la musique s'extrait de l'enceinte avec facilité. L'effet son dans la boite est évité. Sur le titre « Victime des réseaux » d'Angèle, les nappes de synthé et d'effets entourent l'enceinte Klipsch, en largeur et en verticalité. Plus jazz, « Herman's Habit » issu de la bande originale de La La Land est reproduit avec la séparation nécessaire afin que les instruments ne se marchent pas dessus.
Sur tous les titres, c'est le registre grave qui impressionne par sa force et sa tenue. Toujours très propre, nous ressentons le délié et la précision de chaque coup de percussion. Un résultat étonnant au regard de la taille de la The Three. Elle a du coffre et n'a pas peur de reproduire les vibrations et résonnances des instruments sans jamais verser dans le brouillon. L'absence d'évent remplacé par les radiateurs passifs aide forcément à obtenir ce résultat.
Parfois, elle peut en faire un petit peu trop sur des styles musicaux vraiment chargé. Il est dommage qu'aucun réglage audio ne soit proposé. Pourtant, cela est bien prévu dans l'application Google Home. Certains appareils concurrents proposent des réglages grave/aigu absents avec la The Three.
Une enceinte Google qui fait de la musique
La Klipsch The Three Google Assistant sait parfaitement marier design rétro et nouvelles technos. Son style années 50 devrait s'adapter aux décorations actuelles. Les deux coloris proposés faciliteront le choix. Côté technologies, musique sans fil et contrôle vocal moderniseront votre salon. Google Assistant permet de contrôler la musique mais aussi les éventuelles fonctions connectées de votre maison : éclairage, chauffage, sécurité...Avec la The Three Google Assistant, la qualité sonore n'est pas accessoire, elle est prioritaire. Quand d'autres ajoutent des haut-parleurs autour des micros, Klipsch a fait le contraire. C'est le son qui prime, et cela s'entend. La The Three est capable de sonoriser de grandes pièces sans s'écrouler sur les basses, sans agressivité, sans résonnances néfastes. Grâce à Chromecast, elle donne accès à une infinité de sources musicales. Il ne lui manque qu'une entrée physique pour relier un téléviseur, une platine vinyle ou toute autre source audio.