© Improvisor / Shutterstock
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Midjourney et Stable Diffusion, les intelligences artificielles capables de générer des images, vont se retrouver devant la justice.

Les deux entités à l'origine de ces IA, Stability AI et Midjourney, sont en effet l'objet d'un recours collectif porté par un trio d'artistes. Ces derniers les accusent de violer les droits d'auteur en utilisant des milliards d'images pour entraîner leurs systèmes.

L'IA en procès

Depuis maintenant plusieurs semaines, l'actualité tech est pleine de ces réalisations « artistiques » de l'intelligence artificielle qui ont provoqué l'ire des artistes humains. Et s'ils demandaient au départ un boycott des images, aujourd'hui, une nouvelle étape vient d'être franchie. Le mode de fonctionnement de l'IA est en effet finalement attaqué en justice.

Trois artistes, Sarah Andersen, Kelly McKernan et Karla Ortiz, viennent ainsi de déposer une plainte contre Stability AI et Midjourney. La plateforme de portfolio DeviantArt, qui a développé son propre outil d'IA DreamUp, est aussi attaquée. Dans cette affaire, les créateurs sont soutenus par le cabinet Joseph Saveri et l'avocat Matthew Butterick, déjà en procès contre Microsoft, OpenAI et GitHub dans le dossier de l'IA CoPilot.

Le trio accuse les entités mises en cause de violer les droits d'auteur de « plusieurs millions d'artistes » sur près de 5 milliards d'images utilisées pour alimenter les intelligences artificielles.

Le cadre juridique doit être clarifié

Il faut dire que le cadre juridique est encore flou autour de cette technologie. Les intelligences artificielles capables de générer des images n'utilisent en effet pas à proprement parler les illustrations d'artistes dans leurs productions, mais extraient des représentations mathématiques d'images qui leur sont présentées. Celles-ci sont réutilisées ultérieurement pour réaliser sur demande des figures « originales ».

Sauf qu'il est ensuite possible de faire commerce de ces productions, comme le montre la sortie prochaine d'un manga édité grâce à Midjourney. Pour l'avocat Matthew Butterick, la capacité de ces IA à « inonder le marché d'un nombre essentiellement illimité d'images violant [les droits] infligera des dommages permanents pour l'art et les artistes sur le marché ».

Reste que les parties attaquées ont elles aussi des arguments. Aux États-Unis, les créateurs de ces intelligences artificielles affirment ainsi que l'utilisation de matériel sous copyright serait couvert par la doctrine du « fair use » qui peut permettre de réduire ponctuellement les droits d'auteur pour l'intérêt du public. Les tribunaux permettront-ils d'apporter une réponse satisfaisante ?

Source : The Verge