hello !
Alors je voudrais préciser qu’à ma connaissance, le procès n’a pas encore lieu, et la plainte pourrait être rejetée.
Mais si ça a lieu, ça aura le mérite de clarifier les choses et de rassurer les utilisateurs.
Quelques remarques (en m’excusant d’éventuelles fautes de frappe):
- C’est aux USA: le copyright signifie « droit de copie ». le prix de ces « copyrights » payé par les opérateurs de ces IA seront répercutées sur les utilisateurs. Ceux-ci auront, à plus ou moins terme, un « droit de copie » qu’ils n’ont pas aujourd’hui. ça ne se fera sans doute pas à court terme, mais ce « procès » ouvre le chemin vers un droit de copie - de la même façon que dans la musique, 95% de la musique est faites avec des banques de sons payantes qui - une fois payée - deviennent « libres de droit », c’est-à-dire que l’utilisateur peut les utiliser comme il veut: telle quelles ou modifiée, ces échantillons (samples et boucles) sont à lui car il a payé une somme pour avoir ce droit.
Du coup, ce genre de procès ouvre le chemin vers le droit d’utilisation/de copie. Les « artistes manuels » deviendront de simples fournisseurs de contenus pour ces plateformes. Ceux qui profitent de ça sont - comme d’habitude, les « gros » (maisons de disques au moyens marketing conséquents) et pas "la musique, ni l’ensemble des musiciens qui ne sont désormais signés que si ils sont « 'viral sur Tik Tok ».
Résultat, toute la musique est gratuite sur YouTube, car 99% des artistes n’ont plus le choix et doivent en passer par là et se passer des maisons de disques (qui ne peuvent pas signer tout le monde).
- Aux États-Unis, le copyright est un sous-ensemble du droit le concurrence (anti-trust) et la question sera posée en fonction du droit américain. or, l’anti-trust n’a pas pour but d’officialiser une discrimination en fonction des outils utilisés.
- Ce procès est un moyen de créer une distinction entre des artistes-marchand qui seraient vertueux, et d’autres qui seraient de faux artistes. ça ne va pas fonctionner.
- Comme d’habitude en matière de copyright et de droit d’auteur, on ne s’intéresse qu’à ceux qui font de l’argent. les IA gratuites ne sont pas attaquées. Pourtant, elles pullulent et ce genre de procès ne fait que renforcer une certaine forme de « résistance ».
- Le public en général cherche simplement à être émerveillé à à ressentir des émotions. L’empêcher de profiter d’une œuvre ou d’une autre parce qu’elle serait générée par une IA, me semble aberrant, et surtout très bête.
- les IA graphiques - comme les banques de sons - sont un moyen de DEMOCRATISER la création. En son temps, la photographie a aidé les peintres, puis a généré des artistes comme Van Gogh ou Picasso, ou l’art abstrait. on trouve toujours des peintres paysagistes et même des peintres « ultra-réalistes » qui sont exposés et font de l’argent.
En gros, en portant ce procès qui est surtout une manipulation pour créer de la discrimination, ce cabinet d’avocat en mal d’honoraires et de publicité va faire plus de mal aux « artistes manuels » , à court, moyen ou long terme. Ce qui est sûr, c’est que ce ne sont pas les « petits » artistes qui vont en profiter. Seuls les « big business » en profiteront (comme dans la musique ou les producteurs ont verrouillé certaines sources de revenus, ou c’est YouTube qui fait de l’argent, alors qu’une répartition juste devraient faire en sorte que ce ne sont justement pas eux qui devraient en profiter).
L’art est devenu une marchandise, c’est du marketing. Les grands artistes de notre temps sont des gens qui ont su s’entourer de bon communiquant, qui sont soutenus par le marché de l’art. Ils ne sont pas mauvais, mais d’autres moins connus, qui ne sont pas dans ces réseaux, ne sont pas moins méritant.
Mais ceux de la vieille école ne se remettent pas en question. Comme l’éducation nationale qui voudrait faire croire qu’utiliser « chatGPT » est de la triche, alors que dans la vraie vie, ce que demande un employeur c’est de savoir trouver, trier l’information au moyen des outils disponibles. Pas de « par cœur », pas de « singes savants ». L’éducation à l’école ou l’université est un moyen de sélection des personnes. Mais la plupart des gens qui « réussissent » et font de l’argent, n’étaient pas très bon à l’école.
Ce débat est sain car il va clarifier les choses et faire en sorte que les IA ne seront plus « sulfureuses ». Ce sera normal une fois la nouveauté passée. D’ailleurs, les utilisateurs ne sont pas dupes, et depuis que la presse s’est faite l’écho de cette « plainte », le nombre d’utilisateur explose. Il s’agit de gens qui veulent créer mais n’ont pas les moyens de le faire, car la vie fait que très peu ont eu le luxe de pouvoir choisir une carrière artistique, vu que les arrières artistique n’ont jamais été très lucratives (malgré les paillettes).
Ceux qui crient au loup sont en général des personnes qui n’'ont jamais essayé ces IA, ou qui veulent des clics sur leurs vidéo YouTube et articles de « presse ». S’ils le faisaient, ils se rendraient compte que créer une œuvre IA - une bande dessinée par exemple - n’est pas une mince affaire. Cela ne demande pas moins de travail qu’une BD classique. Et même dans la BD, il y a déjà plein de clones de dessinateurs existant. HERGé, Tintin c’est la tête de Bécassine, tout le monde le sait.
En revanche, chacun peut se créer son poster et tenter de devenir son artiste préféré. Ça, ça n’arrange pas les marchands d’art et de « culture ».
Et souvenons-nous que l’automation est une direction du monde depuis longtemps. On s’en foutait quand ça concernait des ouvriers, des prolos, ils doivent bien rigoler maintenant.
Le monde du travail cherchera des gens hyper performants, uniformes et obéissants. Les machines et les logiciels peuvent le faire.
Certes, dans notre société de consommation, on ne sait pas encore gérer tout ça. mais ça viendra bientôt.
l’IA, c’est une nouvelle forme de travail, et ça préfigure une nouvelle forme de société. On saura gérer ça un jour … et je suis impatient de voir ça, même si je pense qu’aucun de nous ne vivra assez longtemps pour le voir, tellement les résistances sont fortes.
Les IA redéfinissent la notion de « valeur du travail »: le concept de « valeur du travail » est un mensonge. C’est en réalité la « valeur de la monétisation du travail » qui est en vigueur aujourd’hui: vous pouvez travailler beaucoup (sur une BD IA par exemple) mais vous n’en vendrez pas beaucoup. Votre travail n’a pas de valeur, il n’est pas récompensé, SAUF si vous vendez. c’est donc bien 'la valeur de la marchandisation du travail" et pas le travail lui-même qui est valorisé.
Certes, on ne veut pas payer nos carottes et nos laitues au prix exacte, celui du temps passé à les faire pousser, à lutter contre la météo ou insectes ravageurs. Car la valeur du travail est trop importante. Mais on paye des millions des consultations de Mc Kinsey dont on a vraiment moins besoin pour vivre ou survivre. On subventionne l’agriculture, mais pas assez, les paysans n’ont qu’à se suicider.
Toute l’échelle de la « valeur du travail » est inversée. Il faudra repenser ces choses, mais on n’en a pas les moyens financiers, ni la volonté, c’est vrai, mais cela n’a pas grand-chose à voir avec « la valeur du travail ».
L’IA va nous faire sortir de nos zones de confort et nous entraine à repenser le monde et la place de l’homme dans celui-ci, il était temps… car la vie nous a été donnée, on ne devrait pas avoir à la « gagner »… les machines et logiciels le feront à notre place.