En plein concert, David Guetta a diffusé la voix d'Eminem sur l'un de ses morceaux. De prime abord, on aurait pu croire qu'il s'agissait d'une nouvelle collaboration, mais le DJ a ensuite révélé avoir utilisé deux intelligences artificielles (IA) pour simuler la voix du rappeur.
David Guetta a publié le passage de son concert sur Twitter avec un jeu de mot de haut vol.
David Guetta s'est servi de deux IA
Dans une interview, le DJ français explique qu'au départ, cette idée lui est venue d'une « blague » et qu'elle a bien mieux marché que prévu. « Les gens sont devenus fous », assure-t-il en évoquant le moment où la voix d'Eminem a retenti dans la salle.
Pour obtenir une voix aussi similaire à celle du rappeur américain, David Guetta s'est servi d'une IA générative capable de rédiger des paroles dans le style d'un artiste précis, une capacité que l'on peut comparer à celles de ChatGPT. Après avoir généré deux phrases, il s'est rendu sur un autre site qui a ensuite créé un extrait audio de ces paroles avec la voix d'Eminem. Il n'a toutefois pas précisé quelles plateformes il a utilisées.
Un énorme vide juridique
Si les IA génératives, c'est-à-dire capables de générer des textes ou des images, peuvent offrir tout un tas de nouvelles possibilités dans le domaine de la musique, et de l'art en général, la « blague » de David Guetta soulève d'importantes questions à propos des droits d'auteur, bien qu'il n'ait pas l'intention de commercialiser le morceau. Il est en effet possible qu'Eminem ne soit pas d'accord pour que sa voix soit reproduite de manière non consentie sur un son. Mais alors, que dit la loi dans ce contexte ?
« Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite », indique l’article L122-4 du Code de la Propriété intellectuelle. Dans ce cas précis, la reproduction de David Guetta n'est pas directement une œuvre d'Eminem, il est donc difficile de savoir ce qu'il en résulte.
Plus globalement, il existe un important flou juridique autour de l'utilisation des IA qui ont besoin d'être mieux encadrées d'un point de vue juridique. De plus en plus de personnes dénoncent d'ailleurs les IA génératrices d'images, qui sont entraînées sur des œuvres de véritables artistes.
Source : Le Journal du Geek