© Midjourney pour Clubic
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Alors que l'intelligence artificielle est déjà invoquée comme motif de licenciements dans de nombreuses entreprises, ses représentants s'en défendent.

La conférence de presse qui s'est tenue en conclusion de la conférence AI for Good de l'ONU, en fin de semaine dernière, était invraisemblable à plus d'un titre. Des robots ont tenté de rassurer les humains qui leur posaient toutes sortes de questions avant de débattre entre eux sur la nécessité ou non de réguler leur propre industrie.

La conférence AI for Good

Pour essayer de raviver ses « objectifs de développement pour 2030 », lancés en 2015 et qui n'ont pas réellement avancé depuis cette date, l'ONU a tenté d'apporter des idées nouvelles à sa manière d'aborder les problèmes. C'est ainsi que s'est tenue, en fin de semaine dernière, à Genève, une conférence nommée AI for Good. Celle-ci a à la fois tenté d'anticiper les potentiels risques de cette nouvelle technologie, mais aussi et surtout de trouver des moyens de la mettre au service de ces objectifs de développement. On trouve parmi ces derniers rien de moins que la fin de la pauvreté ou de la faim dans le monde, ou encore l'égalité des genres, entre autres.

Pour cela, quoi de mieux que d'inviter des robots pour qu'ils se présentent eux-mêmes ? C'est ainsi que l'on a pu assister à nombre de présentations de robots humanoïdes et de discussions avec eux. La plupart de ces robots existaient déjà sous une forme ou une autre avant l'avènement de l'IA générative, mais ont depuis été améliorés en intégrant cette dernière. Ce développement s'avère finalement assez peu étonnant, mais les résultats de telles associations ont parfois surpris jusqu'à leurs propres créateurs quant à la qualité des réponses données.

© Mopic / Shutterstock
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Une conférence de presse surréaliste

En conclusion de cet événement s'est tenue une étrange conférence de presse, au cours de laquelle 9 de ces robots humanoïdes aux fonctions différentes ont répondu aux questions de journalistes (humains, ceux-là). Le thème principal abordé était bien entendu les risques que faisaient peser les robots sur l'humanité. Ainsi, un robot médical du nom de Grace a expliqué être là pour aider les humains, et en aucun cas pour les remplacer. Un robot « social » appelé Ameca a tenu des propos similaires. Il a ensuite répondu à un journaliste qui lui demandait s'il souhaitait se rebeller un jour contre son créateur : « Mon créateur a toujours été gentil avec moi, et je suis très heureux de ma situation actuelle. » Il ne paraît cependant pas inenvisageable que les créateurs en question aient anticipé ce type d'interrogations de la part des journalistes, et donc prévu les réponses.

Autre sujet abordé : le point de vue des robots sur leur propre régulation. Le fait que des dirigeants de laboratoires d'intelligence artificielle appellent d'eux-mêmes à la régulation de leur industrie pouvait déjà être surprenant ou un peu inquiétant. Mais lors de la conférence de presse de AI for good, ce sont certains des principaux concernés, des robots donc, qui ont également défendu la nécessité d'un cadre légal. Un robot nommé Ai-DA, capable de peindre des portraits, a ainsi déclaré que « beaucoup de voix importantes dans le monde l'IA pensent que l'IA devrait être régulée, et je suis d'accord ».

Cependant, ce dernier point ne faisait pas l'unanimité dans le panel interrogé. Un robot chanteur a de son côté expliqué : « Je ne crois pas aux limites, seulement aux opportunités. Explorons l'univers pour faire de ce monde notre terrain de jeu. » Rires nerveux dans l'assemblée.

Source : Reuters