L'UE teste une IA capable d'identifier les menteurs aux frontières

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 05 novembre 2018 à 14h18
Reco faciale

Les autorités européennes financent un projet destiné à développer une technologie basée sur des avatars détecteurs de mensonges, qui ne laisseront rien passer lors des contrôles aux frontières de l'UE.

L'Union européenne est l'un des carrefours du monde. Plus de 700 millions de personnes y pénètrent chaque année, et ce chiffre augmentant, l'UE veut trouver des solutions pour soulager son personnel des services frontaliers, tiraillé entre la masse et la sécurité. Vérifier les documents de voyage ; la biométrie de chacun des passagers... tout cela prend du temps. Trop de temps.

Voilà pourquoi l'Union européenne finance iBorderCtrl, un système de contrôle qui pourrait bientôt sévir sur les routes, passerelles et gares de l'espace Schengen grâce à une IA à l'apparence révolutionnaire, mais qui nous inquiète un peu aussi.

Toutes les micro-expressions seront analysées par l'IA

Le système iBorderCtrl vise à faciliter le travail des gardes-frontières de l'UE dans leur lutte contre le crime et le terrorisme, et leur repérage d'immigrants clandestins. Mais comment cela doit fonctionner ?

Dans les faits, les voyageurs devront télécharger une application sur laquelle ils pourront uploader des photos de leur passeport, visa et preuve de fonds. Ensuite, ils devront utiliser une webcam pour répondre aux questions d'un garde-frontière animé par... ordinateur. Nous faisons donc face à une intelligence artificielle.


Au fil de la conversation, l'IA scrutera ce que l'on appelle le « langage non verbal », c'est-à-dire qu'elle analysera toutes les micro-expressions du voyageur interrogé pour déterminer s'il ment, ou non.

Si iBorderCtrl considère que le voyageur lui ment potentiellement, ce dernier devra se soumettre à une brève réévaluation de ses informations d'entrée. Si en revanche le système considère que le risque est bien plus élevé, le contrôle sera davantage détaillé et l'agent des services frontaliers utilisera un appareil portatif pour effectuer une contre-vérification automatique des informations fournies par le passager. Pour cela, il comparera les images faciales capturées par l'IA à celles uploadées par le passager, mais aussi les empreintes digitales, le balayage de la veine de la paume et l'appariement des visages. Ce n'est qu'après cette étape qu'un garde-frontière interviendra.

Une fiabilité encore à prouver, des tests jusqu'en août 2019

Financé dans le cadre du programme-cadre de recherche Horizon 2020 à hauteur de 4,5 millions d'euros, ce système de détection de mensonge ou de tromperie est né d'une participation de neuf pays (le Luxembourg, coordinateur du projet, mais aussi la Grèce, Chypre, le Royaume-Uni, la Pologne, l'Espagne, la Hongrie, l'Allemagne et la Lettonie).

Si la phase de test, qui devrait prendre fin en août 2019, s'avère concluante, iBorderCtrl pourrait rapidement faire partie du quotidien de tous les Européens. Un dispositif qui fait craindre des dérives faciles à imaginer ; cette technologie n'étant fiable que trois fois sur quatre. Quand la réalité rattrape la fiction...

Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu
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Commentaires (10)
obyoneone

les frontières ne devraient tout simplement pas exister !

obyoneone

pas de frontières, pas de nations et libre circulation…

Asohan_Okumari

Il faudrait installer ça aussi dans les tribunaux, pour l’élection des politiciens, etc.
Vous imaginez le temps qu’on gagnerait avec des coupables avoués et avec des politiques sincères ? Ce serait un premier (vrai) pas vers la transparence.

keyplus

tu supprimes cmu et la caf ca serait plus efficace

lordypakna

Je pense pareil, je laisse ma porte ouverte le soir on ne sait jamais, je pourrais peut-être faire une belle rencontre.

ariakas

“Mais puisque je vous le dit les yeux dans les yeux, Je n’ai pas, je n’ai jamais eu de compte à l’étranger, ni maintenant, ni avant”

ariakas

Ce qui a donné la mondialisation avec les fermetures d’acieries notamment en France.
On produit hors de nos frontières ce que l’on a besoin dans notre pays.
Ce qui a donné libre champs à la Chine de refourguer son textile bradé, assassiné l’industrie du solaire en France etc…
Ce qui donne un conflit planétaire entre ceux qui estiment pouvoir circuler librement et ceux qui estiment pouvoir vivre librement.
C’est ce qui donne le problème avec la laicité en France et partout dans le monde.

Et pas de nation pour ceux qui veulent, mais ceux qui veulent leur nation s’étendent.
La Russie récupère ses terres, notamment la Crimée.
Les US avec les Européens développeent leur projet anti-missile contre la Russie.
La Chine joue ses cartes à son ryhtme.

etc etc etc…
Le sans frontières, sans nations, libre circulation, c’est du post 1968 et ça n’a engendré que malheur et désolation.
On va beaucoup plus vers une période où l’identité à une importance ainsi que ses frontières et une circulation controlée et maitrisée.
CF Etats Unis, Brexit, Italie, Hongrie, Russie etc…
faut vivre avec son temps

crrptd

C’est surtout sacrément naïf et utopique d’imaginer (et par extension de vouloir) un monde sans frontière, sans nations.
L’époque des hippies c’est fini hein, et les licornes ça n’existe pas non plus.

tampigns

le tout c’est de rester “ouvert” à toutes les “expériences” car tu ne sais pas ce que tu vas “recevoir” :tired_face:

Wehrmicel

Non merci, j’ai déjà assez d’étrangers et de réfugiés dans ma ville. Et dans mon pays surtout.

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