Un universitaire pense que l'IA rivalisera avec l'intelligence humaine d'ici 2062

Matthieu Legouge
Par Matthieu Legouge, Spécialiste Image.
Publié le 07 novembre 2018 à 08h54
Intelligence artificielle
Pixabay

En marge du « Festival des idées dangereuses » de l'université de New South Wales à Sidney, le professeur Toby Walsh a affirmé qu'il nous faudrait moins de 50 ans pour mettre au point une IA qui rivalisera avec les capacités cognitives humaines.

Toby Walsh, professeur et expert en intelligence artificielle à l'UNSW, nous donne rendez-vous très exactement en 2062 pour comparer l'intelligence humaine avec l'intelligence artificielle.

L'intelligence artificielle : entre espoir et inquiétude

Dans son livre « 2062: The World that AI Made », Walsh exprime ses inquiétudes ainsi que ses espoirs à propos de cette prouesse technologique qui nous semble encore si lointaine. Selon lui, un changement fondamental porté par la technologie a déjà eu lieu dans nos sociétés, il déclare : « Même sans ces machines très intelligentes, je commence à être inquiet du chemin que nous prenons et des choix que nous devrions faire ».

L'auteur de ce livre, qui a également déjà pris position contre l'utilisation de l'intelligence artificielle dans un but militaire, pense que le principal défi de l'IA pour ces prochaines années sera justement d'éviter ce genre d'utilisations désastreuses et de trouver un moyen pour progresser dans le « nouvel âge de l'information ».


Des machines respectueuses des valeurs humaines ?

Pour appuyer ses propos, il n'hésite pas à citer l'affaire Cambridge Analytica et estime que nous devrions être beaucoup plus sceptiques vis-à-vis de l'utilisation de nos données personnelles. En outre, il a déclaré au public du festival : « Une grande partie du débat a été consacrée à la manière dont les informations personnelles ont été volées, et nous devrions être à juste titre scandalisés par cela ». Il ajoute : « Beaucoup d'entre nous ont des montres intelligentes qui surveillent nos signes vitaux, notre pression artérielle, notre rythme cardiaque, et si vous regardez les conditions de service, vous ne possédez pas ces données [...] Vous pouvez mentir sur vos préférences numériques, mais vous ne pouvez pas mentir sur votre rythme cardiaque ».

L'émergence de l'intelligence artificielle soulève elle aussi beaucoup de questions, qu'elles soient éthiques, sociétales ou légales. Selon Toby Walsh, démêler l'éthique de la responsabilité sera le deuxième grand défi, source d'un changement fondamental dans le monde tel que nous le connaissons. Le troisième changement majeur sera, toujours selon lui, la révolution militaire avec l'avènement de machines de guerre entièrement autonomes. En prenant encore une fois exemple sur Facebook, une plateforme « optimisée pour votre attention, pas pour créer un débat politique ou pour améliorer la société », il annonce que le problème sera le même avec l'IA, à savoir : est-il possible de créer des machines, ou robots, conformes aux valeurs humaines ?

Source : International Business Times
Matthieu Legouge
Par Matthieu Legouge
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Pigiste pour Clubic depuis 2018, j’ai d’abord pris la plume pour parler d’actualités, avant de me spécialiser peu à peu sur les catégories PC & Gaming, notamment les écrans et périphériques, ainsi que l’image et le son, plus particulièrement tout ce qui touche au Home Cinema : les téléviseurs, vidéoprojecteurs et barres de son.

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gabrox

C’est pas “éventuellement”, c’est daté et aujourd’hui elle gagne tous les matchs d’échecs et de plus en plus rapidement. Et pour ce qui est de ranger l’échiquier, un algorithme “simple” et la machine le rangera bien plus vite qu’un humain capricieux avec l’illusion d’avoir une grosse tête.

Keoden

Les machines sont de plus en plus performantes dans leur(s) spécialité(es).

Par contre le jour ou une machine décidera de prendre l’échiquier et de le balancer par la fenêtre parce que “fraise” c’est pas demain la veille.

Les gens pensent que l’intelligence se résume à la conscience mais oublient que leur inconscient est bien plus responsable qu’ils ne le pensent de ce qu’ils font.
Et cet inconscient, il est bien plus complexe à mettre en boite qu’un simple jeu d’échec …

tomcat75

Faut arrêter de supposer que c’est avec de nouveaux algorithmes qu’on va reproduire la l’intelligence humaine et surtout la conscience dont on ne connait pas vraiment la nature… Actuellement on est tellement époustouflés par le résultat du “deep learning” s’appuyant sur les réseaux neuronaux qu’on ne voit pas que cela reste des savoir-faire très compartimentés.
On est loin d’une I.A généraliste capable d’adaptation sans apprentissage bourrin à base de millions de parties jouées ! Nous en sommes au stade “d’automates sophistiqués” dotés d'une sorte d’“intelligence” mise en boite par les concepteurs. Même si on peut aller loin en suivant la voie actuelle on n’obtiendra que de la simulation de comportement humain…
Et puis, sans allez trop loin, que ce passe t-il lorsqu’on se demande ce qu’est donc cette conscience “d’Être” que nous avons parfois (quand on se pose un peu) ?

ideo85

Une IA est déjà capable d’être imbattable aux échecs.
La rangement de l’échiquier c’est tout a fait faisable.
Rien de réellement compliqué.

Precrime

Très juste. Je me demande quel intérêt de mettre autant d’articles sur des hypothèses (fondée ou non, farfelues ou non). A croire que dès qu’une publication avec le terme apparaît certains s’empressent de relayer…

Al_Jardine

Enfin une bonne nouvelle… le 1er janvier 2062, M. Walsh aura environ 98 ans… on saura enfin ce qu’est « l’intelligence » et on sera tous d’accord sur les « valeurs humaines » auxquelles chacun sera instamment prié de « se conformer. »

kriss-the_bird

Oups, le vrai problème ce n’est pas de faire une IA plus intelligente que l’humain, mais de faire une intelligence artificielle qui soit tolérante aux pannes. L’humain est très redondant et se répare tout seul, pas les machines. Pas encore du moins. Ensuite reste a traiter le problème de l’apprentissage. Peut être faut il travailler sur la question des sens ?

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