L'intelligence artificielle ne remplacera pas les êtres humains en 2019, mais nombreux sont ceux à penser qu'elle jouera un rôle important dans le monde du travail. C'est du moins l'avis de cinq experts en la matière, qui partagent et expliquent leurs points de vue.
Travaillant dans des entreprises exploitant l'intelligence artificielle, ces cinq spécialistes ont livré leur analyse à The Next Web sur l'évolution de cette technologie pour l'année à venir.
La hype autour de l'intelligence artificielle va se calmer
Tout d'abord, Etienne Manderscheid, responsable de l'IA au sein de la startup Dialpad, se concentre sur les assistants vocaux. D'après lui, si Google Duplex a beaucoup fait parler en 2018, les agents conversationnels de ce type resteront cantonnés à des domaines restreints en 2019.Par ailleurs, pour Eyal Gura, cofondateur de la startup Zebra-Med, offrant une solution d'IA dans le domaine médical, 2019 permettra de séparer le bon grain de l'ivraie dans l'intelligence artificielle. Ainsi, « les entreprises qui ont utilisé l'IA comme un terme à la mode » seront mises de côté, au profit de celles qui développent réellement des technologies innovantes.
Dans le même ordre d'idées, pour Michele Goetz, de l'entreprise de prédictions Forrester, les sociétés ont dépassé le stade du mot à la mode et ont désormais compris ce que l'IA pouvait et ne pouvait pas faire. Elles vont ainsi « adopter une démarche pragmatique », en se concentrant notamment sur l'exploitation des données.
Au lieu de remplacer les humains, l'IA va s'en rapprocher
D'après Dan Sommer, directeur chez Qlik, c'est également dans ce domaine que l'IA pourra aider de nombreux salariés en 2019. La technologie servira en effet à analyser des données « d'un bout à l'autre de la chaîne d'information ». En ce sens, « elle s'articulera autour des êtres humains » et « créera probablement plus d'emplois qu'elle n'en supprimera ».Enfin, selon Rana el Kaliouby, CEO d'Affectiva, qui développe un logiciel capable de reconnaître les émotions humaines, 2019 verra l'instauration « d'un nouveau contrat social entre individus et IA ». Et ce dernier reposera sur une confiance réciproque : « Les êtres humains devront faire confiance à l'intelligence artificielle, mais l'intelligence artificielle devra aussi faire confiance aux humains en retour ». Pour cela, l'IA devra être capable de réagir en fonction des émotions humaines, et sera ainsi « jugée sur son intelligence émotionnelle ».