Un système de reconnaissance faciale est sur le point d'être testé dans deux lycées français. Quatre associations ont déposé un recours contre cette mesure ; elles y voient en effet une façon d'habituer les étudiants aux dispositifs de surveillance biométrique.
Après l'annonce d'un test sur la voie publique lors du carnaval de Nice, la reconnaissance faciale s'invite dans les établissements d'éducation. Et ce n'est pas du goût de tout le monde.
La portée pédagogique de la reconnaissance faciale
En effet, il y a quelques semaines, la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur (PACA) déclarait que la technologie serait mise à l'essai dans deux lycées : le lycée Ampère à Marseille et le lycée les Eucalyptus à... Nice. Initialement prévue en janvier, l'installation doit finalement intervenir au mois de mars.D'après les responsables, le but de cette expérience est double. Il s'agit tout d'abord d'un outil d'aide à la sécurité, permettant notamment de repérer l'intrusion de personnes non autorisées. Mais le projet posséderait également un volet pédagogique. Il offrirait la possibilité à des étudiants en électrotechnique et en systèmes électroniques numériques de mettre en pratique les connaissances apprises pendant leurs cours.
Banalisation de la reconnaissance faciale
Des arguments qui n'ont apparemment pas convaincu tout le monde car, à quelques jours de la mise en œuvre prévue, quatre associations ont déposé un recours auprès du tribunal administratif de Marseille. Il s'agit de la Quadrature du Net, la Ligue des droits de l'Homme, la Fédération des conseils de parents d'élèves des écoles publiques des Alpes-Maritimes et le syndicat CGT Educ'Action des Alpes-Maritimes.Dans leur requête, les organisations pointent du doigt ce qu'elles considèrent comme une dérive sécuritaire. Selon elles, « cette expérimentation vise à accoutumer les élèves à une surveillance biométrique », en contribuant à « la banalisation de ce type de technologies ». La polémique autour de la reconnaissance faciale est donc loin d'être terminée.