Le système permet de faire lien entre différentes affaires criminelles afin d'obtenir une liste de suspects potentiels. Les défenseurs des libertés civiles s'inquiètent d'une utilisation discriminatoire de cet outil.
La police new-yorkaise a développé un système d'intelligence artificielle permettant d'accélérer et de simplifier le travail d'analyse et de recoupement dans les affaires de vols et de cambriolages.
Un outil d'analyse cherchant des correspondances parmi des milliers d'affaires
Surnommée Patternizr, l'IA analyse différents éléments comme le signalement physique des voleurs, le mode opératoire ou le type de biens dérobés et établit une liste resserrée de suspects potentiels, déjà connus des services de police et ayant participé à des délits similaires. Il s'inspire d'un projet de recherche effectué par une équipe du MIT il y a plusieurs années.« Traditionnellement, c'est quelque chose qui a été quelque peu difficile pour nous au ministère, parce que les analystes de la criminalité se concentrent sur le poste auquel ils sont affectés », explique Evan Levine, commissaire adjoint de la police de New York. Patternizr pourra lui effectuer ses recherches dans l'intégralité des dossiers criminels en sa possession, sans aucune limite géographique.
La police de New-York utilise l'intelligence artificielle dans près de 600 cas par semaine, avec des résultats très encourageants pour les forces de l'ordre. La NYPD donne pour exemple un vol à l'étalage de perceuses électriques avec l'attaque d'un employé du magasin à l'aide d'une aiguille hypodermique. Le système a pu trouver rapidement une correspondance précise avec un autre larcin, enregistré dans un commissariat éloigné et a permis d'arrêter le coupable.
Les défenseurs des libertés s'inquiète de dérives dans l'utilisation de l'IA
Comme souvent, la puissance d'un tel outil inquiète les associations de défense des libertés individuelles. Ces dernières s'inquiètent de l'utilisation de Patternizr selon des critères raciaux, et d'une dérive discriminatoire.« L'institution du maintien de l'ordre en Amérique est systématiquement biaisée contre les communautés de couleur » , a déclaré Christopher Dunn, directeur juridique de la New York Civil Liberties Union à Fast Company.
La police de New-York indique que l'IA ne tient pas compte dans ses recherches de l'identité ethnique ou du sexe des suspects mais les associations l'exhorte à faire preuve d'une totale transparence et de permettre à des chercheurs indépendants de vérifier ces systèmes et l'utilisation qui en est faite.