Les pays membres de l'OCDE, et quelques-uns de leurs partenaires, ont adopté mercredi de nouveaux principes pour relever les défis de l'intelligence artificielle.
Dans la lignée des sept grandes règles éthiques établies en matière d'intelligence artificielle par la Commission européenne en avril dernier, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a adopté, le 22 mai, un ensemble de dix normes visant à développer et ériger une IA qui soit digne de confiance, mais également sûre, robuste et équitable. Ces dix recommandations sont réparties dans deux groupes aux valeurs communes.
Une IA au service de l'individu et de la planète
Les 36 pays membres de l'OCDE, parmi lesquels la France, l'Allemagne et les États-Unis, accompagnés de six pays partenaires (Argentine, Brésil, Colombie, Costa Rica, Pérou et Roumanie), ont d'abord établi cinq grands principes sur l'intelligence artificielle.Le premier évoque une IA au service des intérêts des individus, mais aussi de la planète, en prônant la croissance inclusive, le développement durable et le bien-être.
Le second s'appuie sur des valeurs centrées sur l'humain et l'équité, l'IA devant en effet être conçue pour bâtir une société juste et équitable, et permettre, cas de besoin, une intervention humaine.
Le troisième prône la transparence et l'explicabilité de systèmes d'IA, de façon à ce que les individus puissent en contester les résultats.
Le quatrième principe évoque la robustesse, la sûreté et la sécurité des systèmes d'IA tout au long de leur vie, avec une évaluation des risques qui doit demeurer permanente.
Enfin, le cinquième implique la responsabilité des acteurs (organisations et individus) chargés de développer et d'exploiter l'IA.
Une coopération mondiale nécessaire pour bâtir une IA « digne de confiance »
Pour faire respecter ces cinq grands principes et inciter les décideurs à les suivre, l'OCDE a dégagé cinq recommandations complémentaires.La première tient en l'investissement (public et privé) dans la recherche et le développement en matière d'IA.
La seconde vise à favoriser la mise en place d'écosystèmes d'IA accessibles, qui doit notamment passer par le partage des données et des connaissances.
La troisième soutient la construction d'un cadre d'action qui soit favorable à l'intelligence artificielle.
La quatrième prône le renforcement des compétences utiles aux individus en matière d'IA, afin de mieux gérer et assurer la transition, la transformation du marché du travail.
La cinquième, elle, soutient une coopération internationale destinée à adopter une IA digne de confiance.
Pour le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria, « ces principes constitueront une référence mondiale pour bâtir une IA digne de confiance, afin que l'on puisse tirer le meilleur parti des opportunités qu'elle offre, au service de tous ». L'IA sera placée au centre des débats du prochain sommet du G20, qui aura lieu les 28 et 29 juin prochains, à Osaka.