Des scientifiques écossais ont annoncé ce mardi avoir mis au point une langue artificielle qui servirait à distinguer les bons whiskies des mauvais. Un moyen d'établir l'authenticité de n'importe quel pur malt et ainsi de lutter contre les produits contrefaits.
Cette langue artificielle aurait sûrement fait fureur à la Cour de France, lorsque le goûteur était régulièrement sollicité pour vérifier que les mets servis au Roi étaient bien consommables. La langue intelligente a été imaginée pour ressembler à l'organe humain et reproduit avec talent ses capacités.
Une technologie inspirée de la langue humaine
Si le petit appareil ne ressemble visuellement en rien à notre organe du goût, il a été pensé pour différencier les saveurs créées par des compositions chimiques particulières. « Nous appelons cela une langue artificielle car elle agit de la même façon qu'une langue humaine » a ainsi déclaré Alasdair Clark, l'un des ingénieurs qui s'est exprimé sur le projet. « Comme nous, elle ne peut pas identifier individuellement les produits chimiques qui rendent le café différent du jus de pomme, mais elle peut facilement faire la différence entre des mélanges chimiques complexes ».De minuscules capteurs en or et aluminium sont placés sur une plaquette en verre et jouent le rôle de nos papilles gustatives. Pour faire passer le test de la langue artificielle à un whisky, il suffit de verser un peu du liquide à tester sur cette fine plaque et d'observer la réaction lumineuse des capteurs. La composition singulière des produits va en effet engendrer un résultat propre qui sera analysé par les chercheurs. Les scientifiques pourront ensuite définir une identité propre à chaque liquide.
Identifier les whiskies contrefaits
L'expérience a démontré que la langue artificielle pouvait différencier des whiskies selon leur âge (12, 15 ou 18 ans), ou encore reconnaître, avec un taux de réussite de plus de 99 %, l'alcool d'une même marque lorsqu'il a vieilli dans des fûts différents. « Bien que les compositions chimiques (des whiskies) soient assez similaires, la manière dont nous avons conçu l'expérience signifie que nous pouvons toujours les séparer en tant qu'entités séparées » a expliqué Alasdair Clark.Il est toujours désagréable de déchanter à la dégustation lorsqu'on pensait avoir acheté un merveilleux pur malt de 18 ans d'âge et que l'on se retrouve avec la plus commune des eaux de vie. Surtout que, les amateurs de pur malt vous le diront, le bon whisky a un coût. Cette nouvelle technologie pourrait ainsi permettre de lutter contre la contrefaçon de whiskies mais aussi, comme l'affirme Clark, à plus grande échelle, « être utilisé dans les tests de sécurité alimentaire ».
Source : The Guardian