L'intelligence artificielle est chaque jour mise à contribution de nouveaux usages. En Inde, elle sera bientôt utilisée pour lutter contre la fraude discale.
Pour ce faire, un data-center est déjà en cours de construction. À terme, le système devra pouvoir contrôler des milliards d'opérations financières toutes les heures, et s'assurer du bon recouvrement de l'impôt pour une base représentant un milliard de personnes.
L'ensemble Intelligence Artificielle/Machine Learning
L'Inde se tourne donc vers l'intelligence artificielle pour lutter contre les différents agents de son système fiscal étant régulièrement accusés de corruption et de fraude. Le pays utilise déjà une IA depuis 2017 pour aider au repérage d'opérations frauduleuses. Si soupçon il y a, le dossier est ensuite étudié par une personne en chair et en os.C'est ici que la nouveauté doit intervenir. En effet, il s'agit désormais d'instaurer un système « AI/ML », pour Artificial Intelligence/Machine Learning. Si le dossier est jugé suspect, il sera traité par un système de machine learning, qui enverra un questionnaire en ligne à la personne accusée de fraude. Le système doit ensuite parvenir à interpréter les réponses données : si les réponses sont jugées « correctes », le dossier sera clôturé. Dans le cas contraire, un représentant physique interviendra. Ces représentants, qui se contentent habituellement de réclamer des documents et de suivre un protocole, disposeront ainsi d'un meilleur outil de traitement des données et d'indices plus pertinents quant à d'éventuelles fraudes.
Tout un pays tourné vers le machine learning
Au-delà de la lutte contre la fraude, la mise en place de règlements financiers et bancaires en ligne est une étape logique pour l'Inde. Le pays se positionne clairement en faveur de l'utilisation systématique d'équipements électroniques : les smartphones low-cost s'y multiplient, et le prix des données mobiles en 4G LTE est l'un des plus bas au monde, de l'ordre de 1,50 $ pour 40 Go de données. Cela autorise ainsi une simplification des démarches dans le deuxième pays le plus peuplé au monde après la Chine.Plus qu'un simple contrôle de conformité, le machine learning est destiné à être développé pour en apprendre toujours davantage sur la situation financière des Indiens. Le questionnaire est ainsi en mesure de réagir, et de générer spontanément des questions selon la situation de la personne et les réponses qu'elle aura donné. Si le système estime ses dernières satisfaisantes, il est également tout à fait habilité à classer l'affaire, ou, dans le cas contraire, à demander l'engagement de poursuites. Le gouvernement indien envisage de lui confier les données de son Bureau central des taxes directes (CBDT), pour qu'il possède un maximum d'informations sur lesquelles se baser.
Malgré tout, au sein même du pays, tout le monde n'applaudit pas l'innovation. Le lancement du service, prévu en octobre, inquiète des officiels du Ministère des finances indien : « L'ensemble du système part du principe que les représentants de l'impôt sont corrompus et qu'ils harcèlent les contribuables. Non seulement c'est une vision biaisée, mais en plus, elle mine le travail de tout le département des taxes », affirme un porte-parole. Si les contribuables seront mieux contrôlés, le système « AI/ML » doit aussi leur permettre de faire face aux retards de remboursement et aux litiges injustifiés dont ils se plaignent depuis des années.
Source : TechPowerUp