Reconnaissance faciale, utilisation de l'IA : Christophe Castaner veut que la France accélère

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 05 septembre 2019 à 08h00
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Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner (© Crédits photo : Wikimedia Commons)

Auditionné par le Sénat lundi, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a reconnu que la France avait du retard en matière de sécurité numérique. Il appelle les sénateurs à voir plus loin que les limites éthiques éventuelles.

Christophe Castaner était auditionné, lundi 2 septembre, par la commission d'enquête du Sénat sur les questions de souveraineté numérique. En tant que garant de celle-ci, le ministre de l'Intérieur était interrogé au sujet des nouveaux défis liés à la cybercriminalité, que la France doit relever. Il s'est notamment exprimé sur l'essor de l'intelligence artificielle en posant le dossier de la reconnaissance faciale sur la table, mais aussi sur l'identité numérique et la protection des données sensibles.

La France a « tort » de craindre l'IA, selon Castaner

« On a tous en tête ''Big Brother'' ou ''Minority Report'', et du coup on est plutôt, aujourd'hui, le pied sur le frein ». Christopher Castaner a pris ces exemples pour relayer les craintes de nombreux Français et d'élus, qui perçoivent l'intelligence artificielle comme un danger pour notre société. « Je pense que nous avons tort », a poursuivi le locataire de la Place Beauvau.


Pour le ministre, certains outils permettraient aux Français et au pays d'être plus efficaces dans bien des domaines, en suggérant, au passage, de les sécuriser. Christophe Castaner prend alors l'exemple des caméras piétons, qui aident la police (et désormais les pompiers) mais dont les images ne sont disponibles que sur une durée limitée et avec une accessibilité limitée, « pour préserver les libertés fondamentales de nos concitoyens ».

Le ministre milite pour l'utilisation de la reconnaissance faciale

L'ancien maire de Forcalquier a également évoqué l'attentat de la rue Victor-Hugo à Lyon le 24 mai 2019, pour justifier son intérêt pour l'intelligence artificielle. « L'événement s'est passé un vendredi à 16h30 et nous avons identifié l'auteur le dimanche en fin de soirée. Il a fallu ce temps pour qu'une trentaine d'enquêteurs regardent image par image l'ensemble du réseau », déplore-t-il.

« Avec l'intelligence artificielle, logiquement, 15 minutes après, on aurait su où était allé l'auteur présumé de cet attentat », estime-t-il, suggérant ainsi d'avoir recours à la reconnaissance faciale, une technologie qui peut faire débat selon lui mais qui « peut être nécessaire à une meilleure enquête et à la protection des Français ».

Le premier flic de France, tout en reconnaissant qu'il faut mettre en place des outils de contrôle et de régulation pour garantir le meilleur usage possible de la technologique, invite les sénateurs « à ne pas avoir de pudeurs de gazelles, ni de tabous », craignant que cela les empêche d'aller plus loin.

S'inspirer de l'Estonie pour l'identité numérique

Christophe Castaner a ensuite donné son opinion quant à l'identité numérique. Là-aussi, son constat est amer puisque « nous ne sommes pas avance », indique-t-il. Comme le fait l'Estonie, pays à avoir massivement adopté la numérisation de toutes les démarches administratives, le ministre de l'Intérieur veut proposer « un parcours d'identification numérique universel pour faciliter considérablement les démarches des citoyens et appuyer la future carte d'identité numérique ».


Le Varois a logiquement rebondi sur la sécurité des données, pour laquelle il assure que la France a pris toutes les dispositions nécessaires. « Nous assurons la propre maîtrise de nos centres d'exploitation informatique. Nous nous sommes dotés d'un Cloud souverain pour héberger nos propres données sensibles. Nous avons créé une direction du numérique unique au sein de notre ministère », détaille-t-il, en prenant le soin de rappeler qu'aucun système n'est infaillible et en appelant à une meilleure « hygiène cyber » pour les différentes administrations.

Source : Public Sénat
Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic – Sensible à la cybersécurité, aux télécoms, à l'IA, à l'économie de la Tech, aux réseaux sociaux ou encore aux services en ligne. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

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Commentaires (9)
GRITI

Toujours ce prétexte de la sécurité pour nous faire accepter plus de surveillance…C’est bien beau de dire:

Citation
“les images ne sont disponibles que sur une durée limitée et avec une accessibilité limitée, « pour préserver les libertés fondamentales de nos concitoyens ».”

Mais ce ne sont que des paroles et rien ne pourra nous prouver que c’est vrai. De plus, une fois ce genre de système mis en place, rien n’empêchera ce gouvernement ou un autre de s’en servir pour des pratiques un peu moins éthiques.
Avec ce genre de système institutionnalisé + du deepfake, ce sera facile pour un gouvernement de faire des attaques sous fausses banières/false flag pour faire croire que de méchants terroristes ont fait de vilaines choses car on a pu les filmer à plein d’endroits. Facile une fois qu’on a des vidéos/photos de toute la population…

Bicu

Pendant ce temps, alors que l’IA chinoise est la seule à comprendre le chinois, elle apprend (entre autres) le français et il y a même une application pour iPhone et Android où l’on lis à haute voix des phrases issues de texte (ici en provenance de chaînes françaises) puis l’IA fait le lien entre ce qui est écrit et ce qui est prononcé


barjy

“Il appelle les sénateurs à voir plus loin que les limites éthiques éventuelles.”

avant, pour justifier une lois liberticide, on prenait un prétexte, maintenant ce n’est même plus la peine à en croire cette phrase…

romu79

Castaner… Mais comment peut-on accorder une once de crédit à cet ancien mafieux !?

nicgrover

Bienvenue à Macronland…

sami17220

option gilet jaune je suppose !

Thoach

Pour nos humanistes en tabliers, cabalistes et autres newagers théosophes, nous entrons dans l’âge d’Or de l’ère du Verseau. C’est fantastique de savoir que nous allons vivre plusieurs siècles merveilleux, de paix, de prospérité et de douce communion avec Lucifer / Le Grand Architecte. Du coup, je me dis que cette mesure est forcément bonne. Après tout, les “crimes de haine” sont un danger pour la République et ses valeurs universelles.

thurim

Autant je suis persuadé qu’on devrait investir dans l’IA et la reconnaissance faciale, autant je pense que tout ce qui est justifié par le terrorisme / la pédopornographie cache en général un gros recul des libertés individuelles sans débat possible (car comment être contre ce type de choses ?).

CM35

Ça fonctionne aussi avec un œil crevé ou pas ? :thinking:

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