Le texte propose de suspendre temporairement son utilisation par les forces gouvernementales.
Les sénateurs Jeff Merkley et Cory Booker espèrent enrayer le recours à la reconnaissance faciale par les forces de l'ordre.
Un moratoire en attendant un cadre légal sur la reconnaissance faciale
L'utilisation de la reconnaissance faciale par les autorités policières sera-t-elle encadrée aux États-Unis ? Si certains États (Oregon, New Hampshire, Californie) ou villes (San Francisco, Oakland) ont déjà légiféré sur le sujet, aucune loi n'est encore entrée en vigueur au niveau fédéral.Mercredi 2 février, deux sénateurs démocrates ont proposé d'y remédier en présentant un nouveau texte de loi, mercredi 12 février. Son objet : établir un moratoire (un accord pour suspendre une activité) sur l'utilisation de la reconnaissance faciale par les forces de l'ordre gouvernementales.
En parallèle, une commission spéciale travaillerait à établir un cadre juridique sur l'utilisation de la reconnaissance faciale par la police.
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La reconnaissance faciale discrimine
Soumise au Sénat (majorité républicaine), cette proposition de loi intervient peu après l'affaire Clearview AI aux États-Unis. En récupérant des milliards de photos issues des réseaux sociaux et de plateformes web, cette start-up américaine a développé une application de reconnaissance faciale. En janvier dernier, le New York Times révélait que cette application était vendue à des services de police, qui l'utilisaient pour identifier des suspects.Enfin, la proposition de loi viserait à lutter contre les discriminations liées à l'utilisation de l'intelligence artificielle par la justice. Depuis plusieurs années, des voix s'élèvent pour dénoncer les biais racistes et sexistes qu'entraînent les technologies d'intelligence artificielle, dont la reconnaissance faciale.
« Il a été démontré que la reconnaissance faciale a un impact disproportionné sur les communautés de couleur, les militants, les immigrants et d'autres groupes qui sont souvent déjà injustement ciblés », indique le projet de loi.
D'après une étude du National Institute of Standards and Technology (NIST), les algorithmes de reconnaissance faciale actuels ont 100 fois plus de risques de mal identifier certaines personnes que d'autres. La raison ? Leur genre, leur âge ou leur couleur de peau.
Sources : CNET, Security Today