Celui que l'on retient comme l'un des plus grands champions d'échecs, et qui est aujourd'hui le président de la fondation des Droits de l'Homme, a eu plus de 20 ans pour observer les évolutions de l'intelligence artificielle. Défait en 1997 face à l'IA Deep Blue d'IBM, Gary Kasparov estime aujourd'hui que des logiciels de ce genre pourraient provoquer la disparition de 96 % des emplois dans les années à venir.
À ses yeux, seuls les métiers nécessitant une créativité spécifique seraient en mesure de survivre.
« Une pièce à deux faces »
Interrogé par Wired, Gary Kasparov a déclaré : « 1997 a été une expérience désagréable, mais elle m'a aidé à comprendre l'avenir de la collaboration humain-machine. Nous pensions que nous étions imbattables aux échecs, au Go, au shogi. [ Mais ] tous ces jeux ont été progressivement mis de côté ». Récemment, une IA est parvenue à battre des champions à StarCraft et au poker.Cela dit, aux yeux de Gary Kasparov, il ne s'agit pas là d'une évolution à craindre, chaque avancée technologique majeure provoquant la disparition d'emplois, mais créant aussi de nouvelles opportunités. Pour lui, le défi sera plutôt d'imaginer des emplois qui répondent de la créativité humaine. Il déclare ainsi : « Depuis plusieurs décennies, nous formons des gens à se comporter comme des ordinateurs et maintenant nous nous plaignons que ces emplois sont en danger. Bien sûr qu'ils le sont. Nous devons chercher des opportunités de créer des emplois qui mettront en valeur nos points forts ». Et d'ajouter : « La technologie est la principale raison pour laquelle tant d'entre nous sont encore en vie pour se plaindre de cette technologie. C'est une pièce à deux faces. Je crois qu'il est donc important qu'au lieu de nous plaindre, nous examinions comment progresser plus rapidement ».
Pourtant, les faits montrent que l'IA pourrait aussi nous voler la vedette dans des métiers créatifs, celle-ci ayant déjà montré son potentiel dans le secteur de la publicité. L'ancien champion invite ainsi les gouvernements à réfléchir à la mise en place d'un revenu de base universel (UBI). Une idée que certains envisagent déjà - comme les Etats-Unis.
Source : The Next Web