Pour Microsoft le secteur de la cartographie est un peu particulier. En effet, afin de mieux concurrencer Google Maps la firme de Redmond s'appuie sur une solution open source.
Au mois d'octobre dernier, la société Google a pris une nouvelle décision qu'elle pourrait peut-être regretter un jour. En effet, l'accès aux interfaces de programmation n'est plus totalement gratuit pour les services tiers. Les éditeurs dont la base d'utilisateurs génèrent chaque jour plus de 25 000 cartes classiques ou 2500 cartes personnalisées devront s'acquitter de droits.
Cette stratégie s'est notamment traduite par la migration de plusieurs sociétés telles que Foursquare, mais également Apple qui ont récemment choisi de d'adopter la solution open source OpenStreetMap. Apple emploie celle-ci pour son application iPhoto sur iOS.
Comme le souligne le magazine PCWorld, pour Microsoft c'est une aubaine. En 2010, la firme de Redmond avait embauché le fondateur d'OpenStreetMap Steve Coast afin diriger la conception de Bing Maps. L'homme a donc étroitement (et gratuitement) accès aux données d'OSM partagées par 500 000 volontaires récupérant des informations du domaine public, de divers satellites ou encore des côtes du littoral fournies par les gouvernements. Microsoft aurait par ailleurs largement contribué au projet.
D'après le magazine The Times, sur les 92 millions d'internautes utilisant un service en ligne de cartographie en février, 71% d'entre eux avaient opté pour Google Maps. Cette part de marché pourrait sans doute diminuer si les sociétés tierces décident également de migrer offrant à Bing Maps assez de latitude pour se démarquer.
Reste que le grand gagnant de cette histoire n'est peut-être pas simplement la firme de Redmond mais un autre de ses collaborateurs : Nokia. En effet, au travers de ses accords avec Microsoft, le constructeur finlandais, qui planche sur son service Navteq, est en passe d'imposer sa marque sur l'ensemble des appareils disposant du moteur Bing Maps. Le succès de ce dernier se traduirait dont naturellement par une plus grande visibilité de la marque Nokia Maps déjà bien en place sur le service Yahoo! Maps.
Quoi qu'il en soit le secteur est donc en pleine mutation et la partie n'est peur-être pas totalement gagnée d'avance pour Google.