Le groupe spécialisé dans les logiciels à destination des professionnels continue d'accompagner la mue de son modèle de distribution. Même si la vente de licences représente toujours une partie importante de ses activités, le modèle est en sévère déclin. Cegid publie d'ailleurs, pour ses résultats comptant pour l'année fiscale 2012, un chiffre d'affaires en baisse de 15,6%, à 32,9 millions d'euros (contre 39 en 2011) dans ce domaine en particulier.
Bien que l'essor du SaaS ne compense pas ce déclin, Cegid annonce toutefois une forte progression du modèle. Ainsi, son chiffre d'affaires sur le Software as a Service augmente de 35,1% sur l'année à 26,9 millions d'euros. « Nous arrivons à un croisement mais nous refusons de prendre cette tendance comme une fatalité » précise Patrick Bertrand, directeur général de Cegid.
Il ajoute : « Le SaaS est un driver du marché, même si la croissance de ce mode est importante, certains de nos clients sont toujours demandeurs de schémas plus classiques. Il faut toutefois reconnaître que le rythme de passage de la licence au SaaS est fort et certains secteurs ont des besoins très fort, plus importants même que ceux que nous avions anticipés ».
Globalement, le groupe annonce avoir signé pour 18 millions d'euros de contrat en 2012 dans le SaaS. De nouvelles entrées qui devraient faire augmenter les résultats du groupe, précise la direction, les contrats signés courant alors sur 36 mois au moins. Une position défendue par Jean-Michel Aulas, président du Cegid Group. Il explique : « la récurrence et la fidélité est censée être assurée plus facilement avec la logique SaaS, nous sommes de toute manière dans une phase de récolte et non d'essaimage. Il nous faut toutefois être prudents car le contexte est particulier dans le secteur public, c'est pourquoi nous avons effectué des provisions afin d'anticiper d'éventuels risques dans ce domaine ».
En effet, si Cegid est au centre d'une transition, il publie néanmoins un résultat net en baisse à 12,6 millions d'euros pour 2012, contre 16,2 millions voilà deux ans. Le groupe impute en partie ce fait au changement de modèle mais également à une provision de 3,5 millions d'euros du fait des éventuels risques contractuels passés avec les collectivités territoriales.
En ce sens, la société se refuse à élaborer des prévisions pour 2013 considérant l'environnement actuel comme étant trop « volatil ». Il entend toutefois rationaliser sa gamme de produits et précise que 20% d'entre eux devraient disparaître dans les 5 ans.