Ouvrir ses données au public serait un important vecteur de croissance. Selon une étude du cabinet de conseil en gestion McKinsey, l'Open data pourrait rapporter entre 3 000 et 5 000 milliards de dollars par an à l'économie mondiale.
Dans son analyse, le cabinet cible sept secteurs d'activité : l'éducation, l'électricité, le pétrole et le gaz, les produits de consommation, les transports, la Sécurité sociale et le crédit à la consommation. L'Open data permettrait dans ces domaines la création de nouveaux services basés sur l'exploitation de cette masse d'informations et de réaliser des économies grâce, entre autres, à la production participative.
Quelles applications pratiques ?
L'Open data, c'est rendre publiques des données emmagasinées quotidiennement afin qu'elles soient pleinement accessibles et exploitées par qui le souhaite. Les possibilités pour une société ou un gouvernement sont nombreuses et encore sous-exploitées. La création de nouveaux services, l'analyse plus fine d'un marché ou de l'usage d'un produit, la réduction des dépenses publiques ou privées, l'accroissement de la transparence, la production participative ou la synchronisation entre les acteurs d'un même secteur d'activité font notamment partie des pistes envisagées pour exploiter l'Open data.De nombreux projets ont déjà vu le jour. A titre d'exemple, la start-up immobilière Home'nGo emploie les données rendues publiques par les administrations et quelques entreprises pour ajouter de nombreux éléments aux annonces qu'elle centralise. La société va, entre autres, ajouter des informations concernant le quartier dans lequel se situe un appartement. Amazon a également ouvert sa base de données de produits culturels à d'autres marchands afin de multiplier les canaux de vente. Chez la SNCF, l'Open data a mené à la création de l'application Tranquilien qui, en croisant les diverses informations mises à disposition par le groupe, donne le niveau d'affluence sur le réseau.
A l'heure actuelle, plusieurs facteurs limitent l'ouverture des données. D'abord, cela requiert l'utilisation d'un format standard afin que les informations soient réutilisables facilement. Aussi, les sociétés doivent s'engager à fournir régulièrement ces éléments. Cela induit l'utilisation d'un système automatisé afin de transférer quotidiennement les informations recueillies. Enfin, il faut aussi garantir la qualité et la pertinence des données transmises. Si ce modèle ouvert semble mieux fonctionner quand il s'agit d'entreprises publiques et d'administrations, il est cependant plus difficile de convaincre une société privée de rendre publics ces éléments.
En France, Etalab, une mission interministérielle créée en 2011, publie les données du gouvernement sur son portail afin d'accroître la transparence des pouvoirs publics. La société SerdaLab, spécialisée dans la gestion de l'information, estime en 2012 que le marché des données publiques a généré près de 740 millions d'euros durant l'année 2011, et le marché français n'en est qu'à ses balbutiements...