Blend Web Mix - Marc Dorcel : quand le buzz fait la clé du succès

Guillaume Belfiore
Par Guillaume Belfiore, Rédacteur en chef adjoint.
Publié le 29 octobre 2015 à 16h42
Dans le domaine de la pornographie, un nom revient, et il est français. Marc Dorcel a su faire parler de lui sans pour autant avoir de budget de communication faramineux.

A l'heure actuelle, 89% des Français ont regardé un film pornographique et 43% avouent en regarder plusieurs fois par an. Il faut dire que selon Ghislain Faribeault, vice-président Media chez Marc Dorcel, 39% des contenus du Web sont de nature pornographique.

L'homme explique que le mythe selon lequel l'industrie du X ne connaît jamais la crise est faux. « 95% des consommations se font sur des sites pirates qui ne participent jamais au financement de l'industrie », affirme-t-il.

Marc Dorcel est une société un peu particulière puisqu'elle elle de dispose ni de service juridique, ni de département informatique ou technique, ni de division RH, ni de service marketing/communication. L'objectif est effectivement de pouvoir lancer facilement de nouvelles idées sans contraire et de rester le plus flexible possible. « Les chefs de projets sont également des chefs de produits avec un meilleur contrôle de leur travail », explique M. Faribeault en ajoutant que « le manager est mieux responsabilisé et ne peut se cacher derrière les ressources humaines ».

Sans département de communication, Marc Dorcel a donc dû foisonner d'idées pour faire parler de sa marque et cela a commencé par une décision relativement audacieuse : la signature d'un partenariat avec Canal+, la première chaîne au monde à diffuser des films pornographiques. A l'époque, les studios refusaient l'idée. Le prix d'une cassette VHS avoisinait les 1000 francs. « Ils avaient trop peur que les gens enregistrent les films et les fassent circuler à leurs amis en court-circuitant les ventes. », affirme M. Faribeault. Pour Dorcel, il s'agissait de mettre en valeur sa marque. Pari réussi.

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Pour augmenter sa visibilité, la société a signé divers partenariats avec les bureaux des étudiants. L'objectif est de sensibiliser le jeune public. « A l'époque je connaissais tout les studios. Aujourd'hui, les jeunes ne connaissent que les sites Internet ». Marc Dorcel a également joué la carte de la télé-réalité en travaillant avec la télé-célébrité Laly. D'emblée, les répercussions ont été nombreuses au sein des magazines people.

Crowfunding, 3D, réalité virtuelle, Dorcel se positionne rapidement sur tous les fronts. En 72 heures, le projet MyDorcel a levé 95 000 euros pour devenir le tout premier film en crowfunding. Plusieurs centaines d'internautes ont pris part au projet avec parfois des financements de 10 000 euros. « Ajouter 700 noms au générique de fin, c'était difficile, d'autant que souvent les gens ne vont pas jusqu'au bout », plaisante M.Faribeault. Aussi, avant l'apparition des premiers téléviseurs compatibles en France, Marc Dorcel avait déjà son premier film en 3D.

Mais la société sait surtout créer son buzz sur les réseaux communautaires. Si Dorcel n'a pas investi dans un community manager, elle doit tout de même gérer une dizaine de comptes de Twitter à Facebook en passant par Instagram, Youtube, Periscope et autres. Sa spécialité : rebondir sur les événements d'actualité avec des parodies sur Nabilla, des opérations 100% films grecs pour reverser des fonds aux producteurs du pays en plein crise, une promotion sur le contenu de son site à la fermeture de MegaUpload ou encore, à 69 jours de la fin du monde prédite pour 2012, une liste de choses « à essayer avant de mourir ».

Et le buzz paie bien. En 2014, à l'occasion de la coupe du monde de football, Marc Dorcel avait promis un accès gratuit à son site si les Bleus sortaient qualifiés de leur match. L'équipe de France, sans doute alléchée par la promesse, a réussi l'exploit. « Le site Internet a fini par tomber. Le trafic a été multiplié par 25 avec 35 000 inscrits en 3 heures » affirme M.Faribeault.
Guillaume Belfiore
Par Guillaume Belfiore
Rédacteur en chef adjoint

Je suis rédacteur en chef adjoint de Clubic, et plus précisément, je suis responsable du développement éditorial sur la partie Logiciels et Services Web.

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