Pour une part importante de la génération Y et des générations précédentes, Voila.fr fut le prédécesseur de Google. Tout comme ce dernier, c'était un portail populaire offrant un moteur de recherche, de l'actualité, un service d'email ou encore un service de chat. D'autres prestataires l'ont depuis éclipsé, mais France Telecom, devenu Orange, maintenait jusqu'alors le service d'email.
Les emails, contacts et rendez-vous de milliers d'utilisateurs menacés
Voilà totalise à ce jour « 500 000 adresses actives ou dormantes », selon Orange, contacté par le site internet SecuriteOff. Si comme l'association on part du principe que l'éditeur supprime bien les comptes inactifs, comme il s'en réserve le droit dans ses conditions d'utilisation, ces 500 000 comptes sont encore utilisés.Orange prévient les utilisateurs lorsqu'ils accèdent au service. Il a mis en place une FAQ, dans laquelle il invite ses utilisateurs à ouvrir une nouvelle adresse auprès d'un autre fournisseur, à mettre en place un transfert d'ici le 12 janvier, date à laquelle le webmail sera définitivement fermé, puis à prévenir leurs contacts d'ici le 12 juillet, date à laquelle les adresses voila.fr deviendront définitivement injoignables.
Voila.fr offre des accès POP et IMAP qui permettent de rapatrier ses emails sur un ordinateur ou sur un autre service. Mais faute d'accès CardDAV ou CalDAV, il n'existe malheureusement aucun moyen de sauvegarder son carnet d'adresses ou son agenda. Les utilisateurs peuvent tout au plus les recopier manuellement.
Une solution gratuite s'offre à Orange
Olivier Marec, le président de l'association, regrette « qu'Orange ne se soucie pas du devenir de personnes qui lui ont fait confiance depuis des années ». Il a lancé une pétition dans laquelle il demande à l'opérateur de « proposer à ses utilisateurs une solution pérenne », par exemple en « confiant à une société française la gestion des adresses email ».C'est ce qui s'était passé pour Caramail, dont les comptes ont été repris par un fournisseur tiers.
L'association a d'ailleurs trouvé un repreneur, Net-C, qui se présente comme le seul service de messagerie indépendant en France et comme une alternative européenne à Gmail. Son éditeur NetCourrier propose de reprendre la gestion des adresses email tout en laissant à Orange l'exploitation du site internet voila.fr, devenu un guide de sorties. Une solution qui, après une reconfiguration du nom de domaine, ne représente aucune charge technique ou financière pour Orange.
Si on peut comprendre qu'Orange souhaite fermer un service qui n'est pas rentable et pour lequel il n'a aucun engagement contractuel, il serait fort regrettable qu'il refuse cette solution gratuite et peu contraignante.
Cette affaire soulève quoi qu'il en soit la question de la pérennité en ligne. La meilleure solution reste d'acquérir son propre nom de domaine, ce qui ne coûte qu'une dizaine d'euros par an et ce qui permet de changer de fournisseur en toute transparence.