L'organisation estime que les opérateurs exagèrent s'agissant de la couverture de la population française. Elle dénonce « une réalité très hétérogène ».
L'association nationale de défense des consommateurs et usagers, la CLCV (Consommation logement et cadre de vie) s'est intéressée de près à ce que proposent les opérateurs comme offres 5G. Elle fustige aussi la communication faite par ces derniers au titre de la promotion des offres. Le constat de l'association n'est pas vraiment flatteur pour les opérateurs, accusés de délivrer aux consommateurs une information précontractuelle qui n'est pas satisfaisante. Elle annonce, ce mercredi 23 décembre, attaquer Orange et SFR en justice.
Un manque de clarté sur les débits, fréquences et sur le déploiement
Certains opérateurs sont-ils allés trop loin dans leur communication sur la 5G ? « Oui », selon la CLCV. L'association a décidé de sonder environ 1 000 Français et note d'ores et déjà de faibles variations entre les différentes tranches d'âge. Les personnes interrogées sont pour la plupart (73%) globalement satisfaites de leur réseau mobile, mais pourtant, les consommateurs disposent désormais d'une nouvelle proposition : celle des offres 5G.
Partant de là, la CLCV rappelle que le déploiement de la 5G sera progressif et que la technologie mettra plusieurs années à être déployée, avec un calendrier qui court jusqu'en 2030.
Pour l'heure, le déploiement du réseau mobile de cinquième génération n'est que partiel : peu de Français peuvent en bénéficier, et ceux qui sont sous couverture ne le sont pas dans les meilleures dispositions promises par la 5G, puisque certains opérateurs utilisent des fréquences (700 MHz, 2,1 GHz) en réalité utilisées pour la 4G. Avec des antennes existantes. La promesse de débits fous n'est pas complètement respectée, du moins pour le moment.
Et c'est ce qui dérange particulièrement l'association de consommateurs. Tous les opérateurs ont commencé à commercialiser leurs offres 5G, en affichant souvent des tarifs plus élevés que les forfaits 4G, exception faite pour Free. Sans parler de l'engagement minimum imposé par certains qui « est une mauvaise nouvelle pour le consommateur, qui ne pourra plus faire jouer la concurrence, quand il est mécontent, sauf à devoir payer des pénalités de résiliations importantes et donc dissuasives ».
La CLCV dénonce les « pratiques commerciales douteuses » de SFR et Orange
L'organisation reproche aux opérateurs la dimension marketing de l'utilisation du terme « 5G », puisqu'en réalité, les consommateurs ne bénéficient d'un forfait 5G que dans le cas où ils achètent un smartphone compatible, et qu'ils se trouvent dans une ville où le réseau est disponible.
La CLCV a donc décidé d'attaquer en justice les offres commerciales 5G proposées par SFR et Orange, car elle « estime que l'information précontractuelle délivrée aux consommateurs n'est pas satisfaisante ». Elle invite par ailleurs les consommateurs à ne pas se précipiter pour souscrire un forfait 5G, alors qu'ils vont être « surexposés aux offres commerciales les incitant à souscrire à une offre 5G ».
L'association souhaite faire adopter un texte qui aurait une valeur contraignante de façon à renforcer l'information précontractuelle et contractuelle des consommateurs, qui imposerait notamment aux opérateurs l'obligation d'insérer une mention sur le fait que le déploiement de la 5G n'est que progressif, dans chacun des messages publicitaires, et que les débits peuvent varier selon différents paramètres. De même, la CLCV espère imposer le renvoi systématique à une carte de couverture précise et détaillée pour chacun message publicitaire ou offre 5G relayé.
Source : dossier de presse