Voilà un débat de fond qui risque de se transformer rapidement en sophisme : d'un côté Bruxelles, en la personne de Margrethe Vestager, accuse Google d'imposer aux fabricants de smartphone certaines applications et, surtout, son moteur de recherche ; Google, dans un billet de blog publié jeudi 10 novembre 2016, estime que ce n'est pas le cas, que ce sont les fabricants qui n'installent pas leurs produits.
Voir Pour l'UE, Google abuse de sa position dominante avec Android
Si Google est par défaut, c'est la faute aux fabricants
Google considère que tous les fabricants, les utilisateurs et les opérateurs ont la liberté de faire ce qu'ils veulent : le géant réfute toute obligation d'installer le moteur de recherche Google ou les applications développées par la firme. Ce seraient les fabricants qui les installent... mais ils pourraient installer les leurs ; encore faudrait-il qu'ils en aient. Et, effectivement, certains opérateurs préinstallent sur les téléphones Android leurs applications sans aucun souci. Pour Google, les fabricants pourraient faire de même en tout liberté.Les utilisateurs, eux, sont tout à fait libres, selon le géant de Mountain View, d'installer et désinstaller ce que bon leur semble sur leurs téléphones. Selon les données que le groupe a communiquées, un utilisateur installe en moyenne 50 applications tierces.
Google va-t-il écoper de l'amende qui lui pend au nez ?
Autre point que Google réfute, l'accusation d'imposer sa version d'Android, OS pourtant gratuit et open source (en tout cas pour tout ce qui n'est pas propriété de Google comme Maps). Pour le géant américain, si trop de versions d'Android étaient sur le marché, cela aurait un impact sur la compatibilité des téléphones et, surtout, des applications dont il se vante d'avoir permis un essor inimaginable.Mais Margrethe Vestager ne devrait pas céder : elle a déjà été à l'origine de l'amende de 13 milliards d'euros infligée à Apple ; elle devrait tenir le cap concernant celle de 6,5 milliards d'euros, soit 10 % de son chiffre d'affaires mondial, qu'elle veut infliger à Google.
Google accusé de comparer les prix à son avantage