Cet accord autorisant Free à utiliser le réseau de l'opérateur historique afin qu'il puisse répondre aux obligations réglementaires de couverture du territoire est ainsi dénoncé par son concurrent. A ce titre, Martin Bouygues rappelle à l'AFP que : « la principale explication du déséquilibre actuel du marché mobile réside dans le fait que le quatrième entrant est le premier et le seul opérateur en France à bénéficier, grâce au contrat d'itinérance 3G qui le lie à Orange, de la possibilité de n'investir dans son réseau mobile que là où il est sûr que c'est rentable ».
Le responsable pointe également une distorsion sur le terrain des investissements dans les réseaux mobiles. Selon le p-dg du groupe Bouygues (dont Bouygues Télécom fait partie intégrante), Free Mobile « n'a donc pas les mêmes contraintes d'investissement que ses trois concurrents. Il a pu n'investir dans son réseau mobile que 142 millions d'euros en 2011 alors qu'il aurait dû être en phase d'investissement intense. Pendant cette même période, un opérateur comme Bouygues Telecom a consacré près de 600 millions à son propre réseau pour simplement le compléter et le moderniser ».
C'est pourquoi il demande non seulement aux élus mais également à l'Arcep de ne pas accepter un éventuel nouvel accord entre Orange et Free Mobile lorsque celui qui est actuellement en vigueur arrivera à son échéance en 2018. En refusant la signature d'un nouvel accord (y compris sur la 4G), Free serait ainsi contraint d'investir dans ses propres installations, estime le dirigeant.
De son côté, Free n'a pas répondu à cette charge. Toutefois, Xavier Niel avait déjà en partie dévoilé sa position sur le sujet. Le responsable de Free expliquait ainsi devant l'Assemblée nationale, que son objectif est « d'avoir notre réseau en propre, l'Arcep a rappelé que nous couvrions plus de 27 % de la population française. Cette condition est le seul moyen de nous différencier. Pour l'instant, nous avons aussi un accord commercial avec Orange qui nous permet de couvrir la quasi-totalité de la population. Ce réseau nous le louons à Orange, c'est fantastique mais ce n'est pas la meilleure solution ».