Martin Bouygues : Bercy et Xavier Niel seraient les artisans de l’échec Bouygues Telecom

Olivier Robillart
Publié le 04 avril 2016 à 11h42
Suite à l'échec des négociations relatives à la vente de Bouygues Telecom, Martin Bouygues sort du bois et livre ses explications. La complexité de l'opération ainsi que les exigences de certaines parties ont eu raison de la transaction. Des observations que confirme le patron du groupe.

Interrogé par Le Figaro, le dirigeant donne deux précisions quant à la tenue des pourparlers, qui auront eu lieu durant plusieurs semaines. Martin Bouygues précise « Si nous étions quatre à la table des négociations, nous n'étions que trois à vouloir aboutir. Manifestement, l'un des protagonistes nourrissait l'ambition d'avoir le maximum en payant le minimum, tout en gardant la possibilité de se retirer ».


Le PDG ne cite à aucun moment un concurrent en particulier, mais le quotidien rapporte que depuis plusieurs semaines, Xavier Niel n'aurait pas souhaité prendre de risques. Le dirigeant d'Iliad aurait même tenté d'obtenir un maximum de garanties en cas de réalisation de l'opération. Le groupe aurait maintenu ses positions, certes, sans exiger davantage au fil des négociations, mais sans non plus faire un pas en avant pour que la transaction puisse se réaliser.

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Bercy, Emmanuel Macron et les « joyaux de la couronne »

Le second point d'achoppement est plus évident. Martin Bouygues confirme que le ministère de l'Economie n'a pas souhaité que le patron éponyme du groupe puisse devenir puissant au sein d'Orange. Ce dernier voulait entrer au capital de l'opérateur historique, à hauteur de 15%, afin de progressivement « monter dans le capital » de la firme.

Une position peu souhaitable pour l'Etat dont la volonté de conserver la main au sein d'Orange est désormais évident. De son côté, Martin Bouygues ne « charge » pas Emmanuel Macron et précise que ce problème est secondaire. Il indique que les exigences de l'Etat auraient été mises au second plan si tous les opérateurs avaient pu s'entendre.

Sans donner davantage de précision, Martin Bouygues qualifie cependant de « très étranges » certaines exigences de Bercy. Il aurait par exemple dû s'engager à ne pas céder, ni acquérir de nouvelles actions d'Orange pendant une période de 10 années.

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